• Il ne sait plus

    Il ne peut plus

    Il n'a plus l'énergie

    plus le désir

    plus la volonté

     

    Il est un peu désabusé

    Il n'ose se l'avouer

    lui qui va toujours de l'avant

     

    Il sait aimer d'un amour superficiel

    mais bienveillant

    toutes les personnes qu'il rencontre

    et cela est doux et réconfortant

    mais s'engager

    être un compagnon dans les jours douloureux

    c'est trop lourd pour lui

     

    Il pourrait s'écrouler

    perdre pied

    alors il se préserve

    il se met des barrières

    pour ne pas voir

    ne pas entendre

    et ainsi rester dans cette quiètude

    dont il a tant besoin

     

    tant de fois nous aussi

    nous  avonsmanqué aux autres

    et ils ne nous ont rien dit

    Peut-être auraient-ils dû s'exprimer

    Peut-être ainsi

    nous auraient-ils permis d'agrandir nos limites?

     

    Mais la peur de faire mal ?


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  • "Qui as-tu rencontré aujourd'hui?

    Un homme aux mains pleines de terre et d'oiseaux

    Au coeur travaillé par le temps et l'outil

    au coeur ouvert par la faim et le froid

    et qui dit

    Comment peut-on savoir quand quelqu'un souffre?

    Un homme précieux

    Mon voisin.

     

    Qui as-tu rencontré aujourd'hui?

    Une femme aux mains pleines d'encre et de poèmes

    Au corps travaillé par le désir et les larmes

    Au coeur ouvert par l'enfant et l'ami

    Et qui dit

    Ne souffre pas aie confiance je t'aime

    Une femme précieuse

    Ma voisine."

                Yvon Le Men


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  • Il me téléphone.
    Ce n'est pas qu'il ait grand chose à dire,dit-il, mais il faut bien passer le temps;
    Je lui demande ce qu'il fait.

    -Eh bien, me dit-il, j'attends, je m'assois sur une chaise et j'attends...Oh ! ce n'est pas que j'attende vraiment quelque chose, en fait je n'attends rien, je sais bien qu'il n'y a rien à attendre et que la journée va être stérile et inutile comme toutes les autres, mais quand même j'attends...
    Bien sûr, quand j'étais jeune, c'était différent...

    -Ah! lui dis-je, parce que toi., tu as été jeune....mais moi, je ne l'ai jamais été...et c'est ce que j'attends..et je sens que ça vient....

    J'ai réussi à le faire rire, la journée n'est donc pas perdue..


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  • Elle y avait cru

    La première fois qu'ils 'étaient rencontrés,

    ils étaient comme aimantés

    C'était comme s'ils s'étaient attendus depuis toujours

     

    Elle avait cru

    qu'elle pourrait tout lui dire

    parce qu'il pourrait tout écouter

    Et elle aussi

    Et ensemble

    ils iraient creuser

    au plus profond

    le puits de vérité

    Et ils s'en rassasieraient

    jusqu'à plus soif.

     

    Elle découvrait peu à peu

    qu'il ne pouvait être qu'un ami

    parmi d'autres

    que son besoin de papillonner

    ne lui permettait pas de creuser. 

     

    Tant pis, elle l'aimerait comme il l'était,

    elle ne lui demanderait pas ce qu'il ne pouvait pas donner

    Et s'il l'oubliait,

    c'aurait quand même été un beau rêve !

     

    Elle ne voulait pas le harceler,

    même s'il aimait ça

    .Elle ne voulait pas toujours aller à ses devants,

    elle savait bien qu'il ne la repousserait pas,

    mais si lui n'éprouvait pas le besoin de venir à elle,

     elle ne s'imposerait pas

    Mais comme elle se sentait seule !

     

    Et quel dommage !

    Ils avaient tant à découvrir ensemble...

    Mais peut-être était-elle seulement trop impatiente ?

    Il fallait seulement prendre le temps.


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  • - Comment ça va ?  lui demande-t-elle ?

     

    - ça va, ça va bien, lui répond-il d'un ton morne et désabusé... Puis il ajoute : heureusement que je suis obligé de me lever trois fois par semaine pour la conduire et que je dois aller la rechercher le soir...

     

    Elle ne dit rien mais s'inquiète...Si se lever n'est plus un plaisir,  si plus rien ne nous motive que l'obligation...comment peut-ondire que cela va bien ? Ce n'est plus qu'une formule de politesse...Et alors comment retrouver le chemin de la vie?

     

    Quelle clé ou quelle boussole va nous faire retrouver le sens de notre passage éphémère sur la terre et l'énergie pour s'y engager ?

     

    Peut-être un regard, un sourire, une pensée vont-ils suffire?

     

    Alors elle les lui envoie , enrobés de tendresse et elle charge le petit lutin  de Noël de les lui envoyer....


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