• "La seule vraie certitude touchant notre vie et nos actes ne peut venir que des sources qui jaillissent au fond de nous-mêmes.

     

    "Mais si je suis poète, je n'ai qu'à attendre patiemment que lèvent les mots qui porteront le témoignage que je crois devoir porter."

     

    "C'est ainsi que je veux écrire. avec autant d'espace autour de peu de mots"

     

    "En réalite , les mots doivent accentuer el silence.

     

    "Il s'agira de trovuer un juste dosage entre le dit et el non-dit, un non-dit plus gros d'action que tous les mots qu'on peut tisser ensemble.

     

    "La vie est grande, bonne, passionante, éternelle, et à s'accorder tant d'importance à soi-même, à s'agiter et à se débattre, on passe à côté de ce grand, de ce puissant et éternel courant qu'est la vie. Ce sont de ces moments- etils m'emplissent de gratiude - où toutes les aspirations personnelles tombent, où ma soif de savoir et de connaissance s'apaise  et où, d'un large coup d'ailes, un petit peu d'éternité vient me survoler."

     

                                              Etty Hillesum

     

    (J'ai déjà parlé d'elle, sur mon blog, le 11février 2008 et le 16 mars 2009) 


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  • " Que mes pas me portent dans la beauté

    Que mes pas me portent tout au long du jour.

     

    Que mes pas me portent à chaque retour des saisons

    Pour que la beauté me revienne

     

    Beauté des oiseaux

    Beauté joyeuse des oiseaux

     

    Que mes pas me portent dans la danse des sauterelles;

     

    Que mes pas me portent dans la rosée fraîche

    Et que la beauté soit avec moi

     

    Que mes pas me portent vers la beauté qui me précède

    Que mes pas me portent vers la beauté qui me succède

    Que mes pas me portent vers la beauté du ciel

     

    Que mes pas me portent vers la beauté qui m'entoure

    Que mes pas me portent dans la vieillesse,

    Sur un chemin de beauté, vivifiée

    Que mes pas me portent dans la vieillesse

    Sur un chemin de beauté, vers une vie nouvelle,

    Et dans la beauté je marcherai

     

    Dans la beauté je marcherai. "


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  • Elle était à quelques mètres de lui.

    Elle l'avait tout de suite aperçu parmi les autres.

    Il était avec sa compagne.

    Tous deux regardaient dans sa direction.

    Elle s'apprêtait à les saluer.

    Elle attendait que leur regard accroche le sien.

    Elle attendait mais ils ne la voyaient pas....

    Etait-elle devenue invisible?

    Existait-elle seulement?

    Un doute l'effleura.

     

    Ils continuaient à regarder dans sa direction sans la voir.

    Peu importe !

    La terre continuait à tourner.

    Elle s'effaça.


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  • Ils étaient là tous les quatre, les deux enfants devant et les deux adultes derrière, se tenant par la main.

    C'était une belle journée ensoleillée et je revenais de promenade.

    D'abord, je ne les ai pas reconnus.

    Pourtant, ils habitent le village depuis plusieurs années

    Mais c'était la première fois que je les voyais ensemble tous les quatre : les parents et les deux enfants...

    D'habitude, je ne voyais que le papa qui se promenait avec un enfant ou les deux...

    D'ailleurs, elle, c'était la première fois que je la voyais, je crois.

    Elle non plus, d'ailleurs,elle ne m'avait pas reconnue.

    Le petit m'a dit un bonjour avec un sourire  éblouissant. Le plus grand est venu me serrer la main.

    -"C'est un enfant qui ne parle pas" m'a dit la maman

    - "Mais elle sait , lui a-t-il dit aussitôt, c'est la dame qui habite la maison à côté."

     

    Cette rencontre m'a ensoleillé le coeur.

    Je les sentais heureux, apaisés...elle pouvant enfin accepter  la maladie de son fils autiste et se promener, comme tout un chacun , avec toute sa famille...L'enfant , lui aussi , avait progressé, était moins agité et pouvait entrer en contact avec les autres, ce qu'il ne pouvait faire quand il était plus jeune...

    J'espère que le hasard nous offrira d'autres rencontres.


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  • De quoi parlez-vous?

    Cela nous arrête instantanément.

    Que répondre?

    De quoi parlions-nous?

    Pour montrer notre bonne volonté, nous résumons le sujet de notre conversation;

    à la moue de notre interlocuteur, nous comprenons que nous avons eu tort, que nous aurions dû nous taire et risquer sa désapprobation, son incompréhension...

    C'eut été préférable à ce mépris larvé qui se révèle dans cette moue dubitative...

    Réduire le dialogue qui nous a unis avant son arrivée de façon aussi grossière, c'est lui enlever toute sa saveur.

     

    Il est des questions qui ne permettent aucune réponse et celui qui les pose devrait comprendre qu'il n'a rien à attendre..Et que seul le silence est juste.

     

    Mais pourquoi donc avait-il posé cette question?

    Il avait cru leur faire plaisir, habitué qu'il était à s'avancer avec des formules courantes et à simuler ainsi un intérêt qu'il était bien incapable d'éprouver réellement.

    Et si les deux autres lui disaient qu'il voyait clair en lui et qu'il ,masquait mal son indifférence, il serait tout égaré et il serait sincère : pourquoi alors qu'il s 'efforce d'être gentil, lui assène-t-on un coup de poing qui se veut être la vérité?

    Il a pris l'habitude de vivre ainsi, toujours à double face, fuyant et plein de replis secrets et il se joue  si bien la comédie à lui-même qu'il s'y laisse prendre

     


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