• Hier,je lis les poëmes de Tilk et de Faux Rêveur et cela me donne envie de continuer à leur suite
    Dimanche 18 novembre 2007
    En réponse au poème "Tryptique" (que je reproduis ici) que Tilk a écrit en s'inspirant d'un vers de Un lieu / Sur le chemin, je vous présente la suite, écrite dans les commentaires sur son blog.
    En réponse au poème "Tryptique" (que je reproduis ici) que Tilk a écrit en s'inspirant d'un vers de Un lieu / Sur le chemin, je vous présente la suite, écrite dans les commentaires sur son blog.
    N'hésitez pas à lui laisser également vos commentaires.
    Ce texte fait partie du recueil "à quatre mains".

    Il me
    faudra
    crier

    pour me
    soustraire
    au silence

    même
    si j'aurais
    préféré

    lui
    sussurer
    doucement
    il me
    faudra
    hurler

    pour me
    tirer
    de l'oubli

    même si
    j'aurais
    préféré

    lui
    chanter
    doucement
    il me
    faudra
    me désenfouir

    pour ne
    pas
    finir

    dans
    cette terre
    sans mots

    dans
    cette terre
    sans nom
    11/11/2007


    Il me faudra
    après la guerre,
    à tes pieds

    poser les armes
    pleurer dans tes bras
    ma femme

    ne rien oublier
    de l'essentiel
    au fond de tes yeux

    ne rien oublier
    ne pas laisser
    s'éteindre le feu
    il me faudra
    ne pas manquer,
    l'instant suivant,

    de te sussurer
    au creu de l'oreille
    tendrement

    juste quelques mots
    tellement communs
    mais qui nous aiment

    te chanter aussi
    quelques prénoms, ceux
    de nos enfants
    Il me faudra
    après la colère
    la rage la haine

    tourner la page
    dans une prière
    toi contre moi

    on ne se bat
    jamais pour soi
    ou l'on se perd

    si je me bat c'est
    seulement, tu sais,
    pour nous gagner...
    18/11/2007
    Michel - Faux rêveur



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  • Dieu ! Que c'est bon d'être un démon !
    Regarde-les à ta droite,
    hiératiques,impénétrables,inébranlables,
    deux heures en leur compagnie,
    c'est à mourir d'ennui...
    Regarde-les !
    Ils n'ont même pas l'air ravi
    et comme ils se ressemblent !
    Un vrai troupeau de moutons
    sous la houlette du berger.
    Ils ne courent aucun risque
    mais qui les envie?
    De l'autre côté au moins 
    il y a de la vie,du mouvement;
    certes,ils ne sont guère souriants,
    plutôt grimaçants,
    mais au moins ils sont vivants,
    turbulents,amusants, séduisants....
    Comment faire, Dieu tout puissant
    pour que la perfection figée
    cesse de nous rendre fades et confits,
    pour que ton Paradis
    soit un lieu où devenir,
    un lieu où vivre
     tout simplement ?
    Comment faire
    pour que l'Enfer et ses mirages
    et tout leur attirail de tortures
    perdent leur séduction ?

    J'ai retrouvé ce texte écrit en août  1990 devant l'église de Conques,je me souviens de mon émerveillement....
    Tout est beau,le paysage,le village,l'église...C'était au cours d'une randonnée à pied,j'y retournerai volontiers...


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  • lilas-des-Indes-deMartin-le-22-09-07-copie-1.jpg        Je m'apprêtais à partir faire une course à la ville,j'étais déjà au volant de la voiture et j'avais même tourné la clé de contact quand j'entends quelqu'un toquer à la vitre,je regarde et qui vois-je?Non,c'est bien elle,il y a dix ans que je ne l'ai vue mais elle n'a pas changé,c'est incroyable,elle a fait le ménage chez nous pendant des années,du temps où j'habitais à la ville...Elle était toujours très ponctuelle,très méticuleuse,elle nous était très attachée,je ne sais pouquoi car nos échanges étaient assez limités puisqu'elle venait chez nous quand nous étions au travail...Nous nous rencontrions de temps à autre seulement....Les derniers temps,son mari étant très malade,je lui avais dit qu'elle pouvait ne pas venir et elle m'avait répondu:"tant que c'est possible,je viens ,ça me fait une sortie".Je n'avais jamais pensé que faire le ménage chez les autres puisse être une détente....Nous l'avions invitée quand elle avait cessé ses services  et que nous habitions alors dans notre nouvelle maison à la campagne mais elle n'avait pu venir et puis nous avions eu un ou deux contacts et nous n'y pensions plus guère...
      Et voilà qu'elle était là devant moi et le temps n'avait pas altéré ses traits...Nous nous embrassons,je vois ses yeux s'embuer:"Je suis avec mon fils,me dit-elle,et comme nous passions tout près de chez vous,je me suis dit qu'on devait bien arriver à trouver votre maison, ce n'est pas si grand ici " 
      Et le hasard a bien fait les choses,ils se sont garés sur la petite place,ont fait quelques pas et m'ont aperçue quand je sortais dans la cour,ils n'ont pas eu à chercher,je suis sortie juste au bon moment....Je leur offre le café,elle m'apprend la mort récente de son mari,elle me dit combien elle a été déçue de ne pouvoir répondre à notre invitation,il y a dix ans;elle nous dit que nous n'avons pas changé tous les deux (là,jai quelques doutes) elle a l'air absolument ravie de nous avoir trouvés et son bonheur se communique à nous,son fils la regarde avec attention et il est très heureux de lui avoir permis cette rencontre...Nous irons la voir...,elle n'a pas de voiture et son fils n'est pas toujours disponible...Belle journée qui nous a valu cette surprise.

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  • 5-juillet-2007-006.jpg                               Voilà ce que j'ai décidé,dit-elle

    désormais,chaque jour de ma vie,
    au moins quelques instants,je ferai paraître un moi inconnu 

    afin de reculer les limites ridicules et 
    étouffantes de ma prison intérieure.
    Votre surprise de vant ce moi imprévu ne m'arrêtera pas et m'importe peu...
    Je suivrai mon chemin afin d'être moi.

    Et pourquoi tout cela?
     c'est que je cours après moi
    qui est au devant de moi
     et que je ne connais pas.
    Sans violence et sans regret,
    je veux quitter la dépouille
    de cet être angoissé
    que la peur rend invisible.

    Invisible j'étais,
    pas encore née,
    avortée,repliée, étouffée,
    niée,rejetée,liée,
    repoussée,piétinée,brisée...
    Je n'ai pas de voix,
    seulement un cri,
    un rale,
    je ne suis pas
    et j'aspire à être 
    entière.
    Je me débats dans l'amas des débris issus
    d'un combat ôpiniâtre.

    Agressive,dominatrice,excessive,
    Oui,je saurai l'être
    chaque fois que ce sera nécessaire
    pour ne plus être la victime.

    J'oserai dire ce que je pense même si je suis seule à le penser
    et si cela vous ennuie...

    Continuez à ronronner,
    mes cris vous ont dérangé;
    ils ont jailli ,incongrus,
    de ma bouche étonnée
    sans que je puisse les arrêter...

    Avant, j'étais celle que l'autre modelait à son gré.
    Désormais,je sais l'horreur.
    Anéantis sont les bourreaux
    puisqu'il n'y a plus de victimes
    mais seulement des êtres complices
    qui tissent entre eux des liens d'amour et de liberté....

    Ainsi me parla-t-elle
    Je l'ai revue dix ans plus tard,
    elle était sereine,rayonnante...
    Je l'ai félicitée
    Elle m'a répondu en riant:
    "je ne sais toujours pas affirmer ce que je pense
    en toutes circonstances
    mais j'ai appris à m'aimer
    comme je suis
    et je me pardonne mes défaillances
    et cela est bien.


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  • Hier,je lis le poëme de Tilk (le lien est sur mon blog) et,comme en écho,j'ai noté ce qui est venu.
    J'avoue
    mon 
    désarroi

    devant 
    le tourbillon
    de la vie

    qui m'éparpille 
    au gré du vent

    Alors que je rêve
    de demeurer
    au centre

    d'un noyau
    dur et 
    lumineux.

    Et voici maintenant le poËme de Tilk
    J'avoue 
    mon 
    immobilité

    Au milieu
    du courant
     du temps

    Et de 
    l'égrènement
    de ses heures

    qui 
    édifient 
    mon silence
    Merci à Tilk pour ses beaux poëmes qui nous interrogent et nous font rëver.                                
                                                                                                                     
                                       
        


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