• A quel usage est destinée cette boîte placée depuis plusieurs mois,toujours à la même place, au bord du chemin ? c'est à un quart d'heure de chez moi à pied..Qui devinera ce qui est caché dedans?


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  •   Pour la petite fabrique d'écriture


    J'avais six ans.A cette époque-là,les mères tricotaient en abondance gilets,robes et même petites culottes en laine ou en coton.Il suffisait de mettre un élastique adapté à la taille de l'enfant,et voilà qui était fait ; ça grattait,ça avait une facheuse tendance à se loger dans la raie des fesses,ce qui n'était pas très confortable mais personne n'avait jamais eu l'idée de me demander ce qui m'était agréable ou non et moi,je n'avais jamais eu l'idée de contester quoi que ce soit...à vrai dire ,je n'imaginais pas que je pouvais préférer quelque chose à une autre,que j'en avais le droit.
      J'étais donc affublée,ce jour-là, d'une de ces culottes fait maison,j'étais dans la cour de l'école,la cloche venait de sonner et nous nous mettions en rang quand soudain,catastrophe ! Je sentis que l'élastique venait de craquer..Que fit donc la culotte? Evidemment,elle des cendit illico sur mes chevilles...Moi qui aurais voulu disparaître dans un trou de souris...moi qui sens encore le rouge de la honte m'envahir en évoquant cette histoire,vous imaginez ma détresse !Quelle fut ma réaction dans cette situation dramatique? ça,vous ne le devinez pas ! Je me mis à hurler,ce n'était pas l'attitude appropriée pour passer inaperçue mais quand la terreur nous prend,comment se raisonner?Pour me faire taire,la maîtresse n'eut d'autre solution que de me mettre dans un coin de la classe ,de prendre une aiguille et de recoudre l'élastique récalcitrant...L'opération faite, je pus rejoindre ma place et je redevins totalement muette.
      Je me souviens encore de cette petite culotte rose et de ma honte.


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  • Eh bien,me voilà de retour, heureuse de ces jours d'évasion ...J'ai abandonné mes habitudes, j'ai rencontré des gens nouveaux qui peut-être,au fil du temps ,deviendront des amis...J'ai vu,j'ai entendu de belles choses qui m'ont rassasié l'âme...J'ai retrouvé un peu de flamme..Je m'en vais reprendre la vie à la maison,la vie de famille en y mettant,j'espère, quelques couleurs nouvelles...Soyez patients,je lirais tout ce que vous avez écrit pendant mon absence mais laissez-moi un peu de temps

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  • Depuis hier soir,la maison est vide.
    Plus de jeux,de rires, de cris d'enfants.
    Ils sont repartis chez eux,nos petits enfants.
    Les objets ont retrouvé leur place coutumière.
    Le silence habite à nouveau cette demeure
    et va l'habiter encore davantage,puisque,à mon tour,
    je vais partir quelques jours.
    Vous allez sans doute me manquer un peu
    mais le plaisir de se retrouver
    n'en sera que plus grand.

    Petit cadeau ,dès le matin,alors que je déjeunais,
    j'ai surpris une scène d'amour éphémère.
    Par la fenêtre de la cuisine,j'ai vu
    sur la cime du peuplier desséché,
    deux oiseaux qui se becquetaient à qui mieux mieux.
    Que de doux baisers amoureux!
    Puis l'un des deux est parti
    tirela tireli
    L'autre s' est attardé un moment
    faisant vibrer de ses ailes
    le grand arbre mort.

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  • Je manque de métaphores jusqu'à ce que,comme un ange se pose sur une épaule,un poème m'arrive à la mémoire...Je l'ai lu à l'âge de vingt ans...Il fut écrit par un homme qui n'avait pas vingt ans,le poète tchèque Vladimir Holan
     
    Je l'avais appris par coeur.Je l'avais dit ici ou là autour de ma maison.Puis le l'avais oublié et rangé dans un coin de mon coeur.IL attendait une raison pour sortir,un lieu pour se retrouver,un jour qui serait son jour,une personne à qui l'adresser

    Nous sommes entrés dans la cabine.Nous étions là tous les deux seuls.
    Nous nous sommes regardés et nous n'avons plus rien fait d'autre.
    Deux vies,un instant,la plénitude,la félicité...
    Au cinquième étage,elle est descendue et moi qui allais plus loin,
    je compris que je ne devais plus jamais la revoir,
    que c'était une rencontre une fois pour toutes et rien de plus,
    que si je l'avais suivie,j'eusse été après elle comme un mort,
    et que si elle était revenue vers moi,
    ce n'aurait pu être que de l'autre monde.  Vladimir Holan(Douleur)"


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