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Qui suis-je ?
On peut
sauvegarder les apparences
offrir en toute sincérité,
et sans le moindre désir de tromper,
un visage apaisé et joyeux
à celui que l'on rencontre.
On peut
dissimuler l'angoisse qui envahit
chacun de nos replis
et l'autre nous quitte
sans avoir rien ressenti de ce qui nous dévore.
Nous-même, nous y avons cru,
nous avons vraiment cru
que nous étions libérés...
Nous avions passé ensemble
un moment agréable
ponctué d'éclats de rire...
Nous nous retrouvons seuls
Et change le paysage
et change notre visage...
Et la sangsue qui loge au creux de nous
reprend son oeuvre ravageuse...
Et nous nous étonnons nous-même de cette volte-face...
Mais qui suis-je donc ?
Où est mon vrai moi ?
Face à l'autre
ou face à moi-même?
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Commentaires
Comment puis-je être ce personnage, qui sait sourire lorsqu'il le faut puis souffrir lorsque le ressaisissent des pensées dévorantes, alors que j'ai la faculté de remarquer ce manège justement ? Ne suis-je donc pas NI l'un, NI l'autre ?... Bises, chère Gazou.
Nous le sommes tous les deux... Nous offrons à l'autre le meilleur de nous même pour le voir sourire à son tour...
Et dans la solitude nous pouvons être à la fois tout et rien.
J'ai beaucoup aimé tes mots.
Merci pour tes réflexions, Gazou.
l'image de la sangsue est très parlant !
nos relations avec les autres sont riches d'apprentissage et tout est toujours à apprendre.
Bises Gazou et merci pour ton texte
Oui je connais ça aussi... pendant un bon moment on croit avoir chassé l'ombre noire mais elle ne faisait que nous attendre derrière ce bref bonheur. Nous connaissons toutes ça. Mais il n'en reste pas moins que durant ce court répit, nous reprenons contact avec la joie que nous avions oubliée, même si elle n'est pas encore bien solide. Et nous avons eu une récréation, un relâchement de l'amertume. C'est bon....
8lenez o ventDimanche 29 Mai 2016 à 18:03tes mots sont justes
nous sommes comme un miroir à deux faces
équilibrer les deux
Merci
Bisous Gazou
Ainsi qu'une pièce de monnaie, nous avons notre côté pile qui peut cacher le côté face... et vice versa ! Selon notre humeur, souvent favorisée par un élément déclencheur, nous offrons aux autres l'un de ses côtés souvent sans même nous en rendre compte...
Mais pourquoi cette sangsue qui nous bouffe ainsi tout cru ? Souvent, parait il, des blessures de la petite enfance sans cesse réactivées par des situations semblables au cours de la vie ... La question finalement n'est pas de savoir qui nous sommes, mais de quelles blessures sommes nous faits... sur quelles blessures nous nous sommes construits !
Supprimer les blessures, et nous voici devant un grand vide à reconstruire ! on parle d'un passé hélicoïdale tournant autour d'un pilier-blessures !
Bravo pour ce texte si juste et surtout pour ce mot "sangsue" qui est très parlant !
Merci et bisous
10KgireJeudi 2 Juin 2016 à 23:04J'aime ton texte, Gazou, et les réflexions qu'il m'inspire... Oui, c'est très juste, le plus souvent nous voulons montrer à l'autre notre face souriante et détendue, notre face la plus agréable à fréquenter. Le meilleur de nous même ? Peut-être et peut-être pas.
Il arrive parfois qu'on se laisse aller à dire nos fragilités, qui font aussi notre humanité, et les coeurs s'ouvrent et se rapprochent sur du plus grave, mais je ne crois pas que l'échange en soit altéré (je ne parle pas de celui qui se plaint sans arrêt, bien sûr). Et puis les sangsues, il se peut qu'elles aient moins de prises, quand on s'en défend à plusieurs....
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Cela est bien vrai, on fait toujours bonne figure devant les autres, en gardant pour soi, tout ce qui nous hantent... Alors la question se pose : Qui suis-je ?