• Il y avait des années qu'ils vivaient ensemble

    et elle venait juste de comprendre

    pourquoi

    il lui arrivait  , à lui, de raconter  parfois,

    d'impossibles bobards....

     

    Ainsi, elle s'était toujours demandée pourquoi, alors qu'elle ne connaissait pas encore sa famille,

    pourquoi lui avait-il raconté qu'il avait deux soeurs..alors qu'il n'en avait qu'une...

    pourquoi lui avait-il dit que sa mère l'accueillerait les bras ouverts, qu'elle serait si heureuse de faire sa connaissance

    alors qu'il savait très bien  qu'ella aurait de la peine à accepter cette jeune personne qu'il lui présentait mais qu'elle , elle n'avait jamais vu...et qu'elle aurait été si heureuse s'il avait épousé l'amie de sa soeur...Elle, au moins, c'était une valeur sûre...

    S'il lui avait présenté la réalité telle qu'elle était, elle y aurait été préparée, elle aurait compris qu'il fallait seulement un peu de patience et  que cette belle mère qui l'avait accueillie la première fois avec des yeux revolver pouvait  devenir une personne très aimable, il suffisait de lui laisser le temps de s'amadouer, le temps de faire connaissance, de laisser se dissiper cette méfiance qui l'empêchait d'avoir des relations profondes et affectueuses avec les autres...

     

    Mais lui n'avait rien compris...quand la réalité lui paraissait trop sombre , eh bien , tout simplement, il la transformait, il se persuadait qu'elle était autrement, selon ses désirs à lui, et il arrivait à s'en persuader et c'est en toute innocence qu'il en parlait aux autres..Et qu'on ne lui dise pas qu'il mentait..Il avait tellement besoin d'y croire à cette réalité là, telle qu'il se la représentait...Il avait tellement besoin de se protéger..La réalité,pour lui,  c'était ce qui lui permettait de vivre confortablement, sans angoisse.


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  • Il a 42 ans, il est sergent dans l'Indian Air Force à Pune, en Inde.

    Il n'a qu'une passion : rapprocher les humains de bonne volonté, au-delà de leurs différences de langues, de castes, de religions...Il s'appelle KRISHNA  YADAV.

    Il y a deux ans, il a fondé l'association "Vasudhaiva Kutumbakam" ce qui, en sanscrit, veut dire :

                 "  Le monde n'est qu'une seule famille"

     

    Parmi les membres fondateurs, il y a 6 catholiques, un protestant, 3 musulmans, 4 sikhs et 2 jaïns et d'autres hindous.

    Il a lancé plusieurs projets interreligieux pour venir en aide aux plus pauvres ou pour améliorer l'environnement : construction d'écoles, plantation d'arbres....

     

    " Face à l'augmentation des violences dans le pays, dit-il, nous n'avons plus le choix : il faut oeuvrer au rapprochement entre les hommes, non pas politiquement mais spirituellement."


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  •   Oh ! Il ne ferait pas de mal à une mouche...Au sens propre comme au sens figuré...C'est vrai que, si un insecte rntre malencontreusement dans la maison, il va délicatement le capturer et ouvrir la porte pour le mettre dehors...C'est vrai qu'il ne veut  faire de mal à personne....

      Mais sa soumission aveugle à toute autorité peut parfois être ressenti comme un acte de violence...comment peut-on accepter, simplement parce que l'autre est placé  à un poste au-dessus hièrarchiquement, comment peut-on accepter qu'il se conduise avec d'autres de façon inhumaine?

      Ne jamais se révolter, est-ce une qualité ou un manque, un handicap?

      Lui pratique cet art avec une maestria époustouflante...Pourvu qu'on ne trouble pas trop sa tranquillité...Finalement, il ne demande rien d'autre et il peut fermer les yeux sur beaucoup de choses pour aller dans ce sens.

      Et si on lui disait que, pour qu'il soit en sécurité, il faut qu'il s'enferme dans une boîte...si il y a assez de trous pour qu'il puisse respirer, il serait très capable de s'en accomoderCar se révolter contre son sort serait par trop inconfortable..Il serait même capable de trouver  du plaisir à sa nouvelle existence...Tout lui semble préférable à la révolte.

      Est-ce sagesse ou refus de la vie?


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  •   "Il m'a tendu la main et je l'ai aussitôt percé à jour.

    Ses  paroles ciselées mentaient, la masque brillant qu'il portait en guise de visage mentait. Mais sa main ne mentait pas : elle était froide , amorphe, froide et inerte comme un gros ver agonisant"

                                                            

                                                                  Imre Kertesz (Journal de Galère page 60) Actes Sud

     

    Comme j'aimerais savoir faire un portrait aussi percutant  en si peu de mots ?

     


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  •   Mimétique, elle s'accordait à son interlocuteur et lui lançait à voix haute ce qu'il pensait tout bas. Chacun se faisait d'elle une image très différente.

      Ainsi pouvait-elle assouvir sa passion du mensonge. Elle se mentait aussi à elle-même. C'était une drogue. Elle employait toutes les armes de la séduction et devenait réellement l'autre : sa voix changeait, sa démarche, ses gestes, son vocabulaire, jusqu'à ce que l'autre soit en son pouvoir.

       Elle n'aimait à conquérir que pour mieux briser. Dès qu'elle arrivait en un nouveau lieu, elle commençait à se faire adorer. Toujours à la recherche d'une scène à sa mesure, elle fascinait. Elle s'enivrait de ses propres discours.  Elle aurait pu soutenir les thèses les plus contradictoires rien que pour le plaisir de suivre les méandres de ses phrases. Les mots lui ôtaient toute faculté de jugement et l'emportaient comme une musique. Elle était prise d'un vertige verbal. elle vivait réellement ses mensonges. Elle sentait la moindre résistance et n'avait de cesse qu'elle ne l'ait brisée.

      Il était difficile de ne pas la croire : elle posait sur vous un tel regard et savait trouver un si touchant accent ! Et elle se sentait si sûre d'elle et de son pouvoir que, même après avoir humilié quelqu'un et l'avoir blessé durement, il lui suffisait de redevenir charmeuse et grâcieuse pour que l'autre oublie  aussitöt le passé...D'ailleurs elle-même ne l'avait-elle pas oublié?  Sa naïveté alors était stupéfiante...Et si l'autre lui témoignait qu'il ne se laisserait pas posséder à nouveau, elle jetait bas son masque et le mépris succédait à la comédie qu'elle venait de jouer.

      Autour d'elle régnait toujours une atmosphère trouble et fatigante parce que trop éprouvante pour les nerfs...

      Elle n'aimait rien tant que le désordre et évoluait au gré de ses caprices et de ses fantaisies.

      Une seule arme pouvait l'atteindre : l'indifférence.


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