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Poésie du mardi
LE VENT
Le vent essaie d’écarter les vagues de la mer. Mais les vagues tiennent à la mer, n’est-ce pas évident, et le vent tient à souffler… non, il ne tient pas à souffler, même devenu tempête ou bourrasque il n’y tient pas. Il tend aveuglément, en fou, et en maniaque vers un endroit de parfait calme, de bonace, où il sera enfin tranquille, tranquille.
Comme les vagues de la mer lui sont indifférentes ! Qu’elles soient sur la mer ou sur un clocher. ou dans une roue dentée ou sur la lame d’un couteau, peu lui chaut. Il va vers un endroit de quiétude et de paix où il cesse enfin d’être vent.
Mais son cauchemar dure déjà depuis longtemps.Henri Michaux (né en 1899), La Nuit remue, Gallimard
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Commentaires
le vent personnifié !! j'aime beaucoup !!
le vent est rarement sage ! il est vite enervé !!
bisous et merci !!mais alors, le vent ne serait plus le vent ... on l'aime frais quand il fait lourd et chaud, on le préfère chaud quand le froid nous gagne ... vrai que quand il s'emporte on se souhaite à l'abri de ses outrances mais il est lui : le vent ...
amitié .
Bonjour,
Une belle participation, c'est vrai que le vent on l'aime parfois et le déteste aussi quand il nous assomme.
Lui-même semble s'en plaindre, il suffit de l'écouter.
Bonne journée
Bises
un magnifique texte ; le vent après avoir dansé longtemps aime se calme dans un coin clair. Bises
Ah Michaux, ça remue les tripes de le lire et le relire encore. Outre ses écrits, sa personnalité est elle aussi assez renversante. Je pense à ses expériences d'écriture sous médicaments (drogues).
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Michaux... il y a longtemps que je ne l'ai pas lu.
Le vent peut-il vraiment cesser d'être vent ?
En tout cas, j'aime beaucoup ce texte.
Passe une douce journée Gazou.