• À ceux que mon cœur aime
    et dont il se souvient,
    à ceux qui m’ont aimé
    une fois seulement
    dans ce passage étroit
    entre nuit et lumière,

     

    quelle autre voix déjà
    presque muette en moi
    murmure-t-elle encore
    à l’oreille de personne :

     

    « Merci, chers compagnons
    des rires et des larmes,
    merci, les mains tendues,
    et puis : adieu, adieu – ».

     

    Claude Vigée

     

     

     

     

     

     

    Claude Vigée nous a quittés le 2 octobre à l’âge de 99 ans. Immense poète, il n’avait cessé de confronter sa vie, les tourments de l’existence et les deuils éprouvés à la parole. Celle de la Bible, lui, le juif alsacien qui se passionna pour la figure de Jacob luttant avec l’ange. Celle du poème, parole intime au cœur de cette drôle d’expérience qu’est notre humanité. « La poésie n’est pas un état d’âme ; c’est une action de l’âme », disait-il (lire La Croix du 6 octobre). Il résumait d’une formule l’arme incandescente qu’était pour lui l’écriture. Une arme contre les peines, lucide sur leurs persistances, inquiet sur les risques de l’oubli. Une arme pour la joie, dont celle de transmettre cette puissance formidable pour braver nos tempêtes. Sa poésie, longtemps, maintiendra l’éclaircie.

     

     

    Retrouvez ce poème dans La Croix L’Hebdo du 9 octobre 2020.

     

     


     


     

     


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                                                   "  Essaie de les retenir, poète

                                                         Même s'il y en a peu qui s'arrêtent

                                                        Les visions de ton désir;

                                                        Glisse-les, à demi-voilées, dans tes phrases.

                                                        Essaie de les retenir, poète.

                                                        Quand elles surgissent dans ton cerveau

                                                        La nuit ou dans le plein éclat de midi."
       
     

    Constantin Cavafis

    Nationalité : Grèce
    Né(e) à : Alexandrie , le 29/04/1863
    Mort(e) à : Alexandrie , le 29/04/1933
    Biographie :

    Constantin Cavafy ou Cavafis (connu également comme Konstantin ou Konstantinos Petrou Kavafis, ou Kavaphes) est un poète grec.

    A 29 ans, il entre au Service de l'Irrigation du ministère des Travaux publics où il accomplit toute sa carrière, finissant directeur-adjoint. Également courtier à la Bourse d'Alexandrie à partir de 1894, il mène une existence confortable avec sa mère jusqu'au décès de cette dernière, en 1899.

    En 1922 il se retire et passe le reste de sa vie en Alexandrie pour se consacrer à son œuvre et se rendre régulièrement en Grèce. Vers 1930, il habite un hôtel d'Athènes, place Omonia, où il reçoit de jeunes admirateurs.

    Cavafis n'a publié aucun recueil de son vivant. Par contre, il remaniait sans cesse ses textes, et en détruisait beaucoup, surtout ses œuvres de jeunesse. Ainsi, l'essentiel de son œuvre a été composé après sa quarantaine. Cavafis a publié 154 poèmes surtout dans des revues littéraires, auxquels on peut ajouter 75 restés inédits jusqu’en 1968, et 27 autres qu’il avait publiés entre 1886 et 1898 mais reniés par la suite.

    Très peu connu de son vivant, il est désormais considéré comme une des figures les plus importantes de la littérature du XXe siècle.

    Source : Wikipédia

     


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    Mon pays , mon royaume

    Le pays de mes rêves

    Parfois

    il n'a pas de limites.

    Parfois,

    il se réduit à un petit paradis.

                     

                  Parfois il disparaît

                  caché sous des brumes épaisses.

                  parfois il est lumineux

                  et je ne vois plus que lui.

     

    Le ciel et la terre s'y rejoignent.

    Le haut et le bas sont alliés

    Le visible soutient l'invisible

    L'un et le multiple se confondent.

     

                              Dans mon pays

                              les différences ne s'opposent jamais

                              mais se complètent.

                              Il n'y a pas d'exclu.

     

    Dans mon pays

    ce qui est dedans

    a la même clarté

    que ce qui est dehors.

     

             L'unité perdue est retrouvée

             Tout est noces

             Tout est communion

             Tout est immobilité mouvante

             Les contraires sont liés.


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    Quelqu'un meurt

    et c'est comme des pas qui s'arrêtent

    Mais si c'était un départ pour un nouveau voyage?

     

    Quelqu'un meurt

    et c'est comme un arbre qui tombe

    Mais si c'était une graine germant dans une terre nouvelle?

     

    Quelqu'un meurt

    et c'est comme une porte qui claque.

    Mais si c'était un passage s'ouvrant sur d'autres paysages?

     

    Quelqu'un meurt

    et c'est comme un silence qui hurle

    Mais s'il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie?

                                                  

                                                   Benoît Marchon

                                                          écrivain et poète français

     


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    Jean Mogin, né à Bruxelles en 1921 et mort en 1986

    Il est le fils du poète Georges Mogin, plus connu sous le nom de Norge, et de Jeanne Laigle. Il étudie l'archéologie et l'histoire de l'art à l'Université Libre de Bruxelles. Il entre en 1944 à l'INR Institut National belge de Radiodiffusion, dont il est en 1959 Directeur Littéraire et Dramatique, devenu depuis RTBF, où il finit Directeur Général de la Radio. Il contribue, en compagnie d'Alain Bosquet, à la fondation de la revue Pylônes, qui aura sept numéros. Il épouse Lucienne Desnoues en 1947. En 1965, il obtient, conjointement avec Lucienne Desnoues, le Prix Engelmann de Poésie. En 1982, il prend sa retraite et s'installe en Provence, à Montjustin (Alpes de Haute-Provence).

    Il Fut poète, homme de théâtre et homme de radio

     

    " Chaque jour, je voudrais vivre un moment parfait,

    Et que ce moment-là dure un jour tout entier;

    Que tout le jour, tout soit entier, durable et plein,

    que chaque instant du jour dure le jour entier,

    Qu'il se prolonge en les instants suivants et vive

    Avec eux, tout ensemble, un temps tout au présent

    Où rien des jours passés ne soit abandonné,

    Où rien de l'aujourd'hui déjà ne soit demain."

                                 Jean Mogin  (Maison partout)

     


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