L'ange n'a pas posé
sa main
sur mon épaule.
En vain
ai-je attendu qu'il m'effleure.

Sans doute
l'ai-je trop attendu?

Mon attente
est un mur qui 
l'empêche
d'approcher.

Je ne veux plus l'attendre,
je ne veux plus rien attendre.

Mais 
tous les sens en éveil
savourer l'instant fragile
en dévoiler la merveille

avec patience et attention
fixer l'horreur
assez longtemps
pour qu'elle devienne 
beauté

Et si rien ne vient
savourer le rien

Car comme le dit le poëte Juarroz,
"Au centre du vide,
il y a une autre fête"

Ensemble nous bâtirons un château d'amour.
La liberté sera assise à la table d'hôte.
Nous rirons aux étoiles et l'enthousiasme 
nous guidera vers un horizon toujours renouvelé.
l'imagination nous délivrera de la peur
et nous cheminerons dans les souterrains
de notre demeure où règnent les forces amies.
Et la raison déraisonnante fera de nous
des résistants,toujours debout dans le vent.

Après toute une journée de pluie,
arrive le soir et c'est l'accalmie.
Le ciel est rose et gris
et déploie ses charmes indécis.
Comment ne serions -nous pas séduits?
Soudain,une douceur nous étreint
et les lourdeurs du jour 
tombent dans l'oubli.
Légère et lumineuse
je vais
et j'accueille la nuit 
qui donne sa lumière...

Garder en soi
lumineux et brûlant
l'audacieux besoin de partir...
soif d'absolu,
vertige du gouffre
d'où l'on ne revient pas,chemin sans retour possible;

Ne pas accepter,
ne pas s'habituer,
attendre le temps favorable,
garder la brèche ouverte,
et savourer
enfin
la Vie....
imparfaite.

Ce texte,je l'ai écrit,il y aura bientôt 24 ans,je m'y retrouve cependant..L'attrait pour les gouffres s'est un peu apaisé...J'ai seulement changé la fin..(au lieu de" parfaite",j'ai écrit "la vie imparfaite")J'ai enfin compris que la perfection,on ne pouvait pas l'atteindre et que ce n'était même pas souhaitable,la vie étant par nature imparfaite