-
Plein ciel ( 1 )
Le mois dernier, j'étais à l'hôpital et je me souviens , un jour, avoir longuement regardé les nuages...
Et avoir admiré, un long moment, un nuage qui s'est transformé en cheval ailé
et qui, sous mes yeux admiratifs, chevauchait un autre nuage énorme et informe.
Et j'ai pensé aussitôt au poème "Plein ciel" de Jules Supervielle.
C'est un poème que j'avais tenté d'apprendre, il y a quelques années et il m'en restait des bribes dans la tête.
J'ai demandé à mes enfants de m'apporter le carnet où je l'avais noté et, en un rien de temps, je l'ai appris et j'ai plaisir maintenant à me le redire et même à le chanter.
Le voici :
Plein ciel
J'avais un cheval
Dans un champ de ciel
Et je m'enfonçais dans le jour ardent.
Rien ne m'arrêtait.
J'allais sans savoir.
C'était un navire
Plutôt qu'un cheval.
C'était un désir
Plutôt qu'un navire.
C'était un cheval
Comme on n'en voit pas.
Tête de coursier
Robe de délire
Un vent qui hennit
en se répandant.
Je montais toujours
Et faisait des signes.
...Suivez mon chemin
Vous pouvez venir
Mes meilleurs amis
La route est sereine
Le ciel est ouvert.
Mais qui parle ainsi
Je me perds de vue
Dans cette altitude
Me distinguez-vous?
Je suis celui qui
Parlait tout à l'heure.
Suis-je encore
Celui qui parle à présent?
Vous-même, amis,
Etes-vous les mêmes?
L'un efface l'autre
Et change en montant.
Jules Supervielle
-
Commentaires
J'aime regarder les nuages , qui changent constamment , qui nous emmènent dans leur course . Jouant avec la lumière , ils se drapent de couleurs tendres ou incandescentes . On y voit des formes mouvantes, des animaux, des êtres étranges comme dans un rêve.
Ce poème est très beau, et comme les nuages ouvrent à un monde onirique plein de poésie.
Bonne soirée Gazou
Admirer un ciel ennuagé, quoi de plus propice à la rêverie et à la stimulation de son imagination ?
Ce vivant poème en est l'illustration parfaite.
Merci Gazou.Porte-toi bien.
Le ciel et ses nuages nous parlent souvent. Bises et j'espère que tu vas bien.5kéaSamedi 18 Janvier 2020 à 02:04Je ne suis plus celle que j'étais il y a une seconde, "l'une efface l'autre en montant!"
pourtant je suis toujours la même, je ne suis pas ma soeur, ni personne d'autre que celle j'étais le jour de ma naissance.
6liedichSamedi 18 Janvier 2020 à 08:33Je ne connais pas Supervielle que je découvre peu à peu via les blogs. Tellement bien adapté aux nuages que tous et toutes, nous avons suivi des yeux en y voyant nettement des choses éphémères...
J'espère que tu vas mieux, surtout, et que ton Pégase au ciel t'a apporté son énergie!
les nuages passent, le cheval s'encourt, les rêves s'amoncellent, et le ruisseau s'écoule ... laissant voguer le bateau bien loin des sentiers battus de nos tristes vies ... que le poète enjolive nous invitant à le suivre ... alors je plonge dans l'infinie beauté nuageuse ...à ta suite !
amitié .
Je ne connaissais pas du tout ce beau poème que je trouve magnifique, tout comme ce cheval ailé que tu as vu apparaître dans les nuages ; symbole de force et d'élévation qui j'espère te redonnera toute l'énergie nécessaire pour retrouver la santé !
Beau dimanche Gazou.merci pour ta visite ; l'écrivaine a écrit sur Eyzahu ... et j'ai découvert qu'il s'agissait d'un village près de Dieulefit ...
Bises et bonne soirée.
Merci de me faire connaître ce poème de Supervielle. C'est vrai que quand on reste immobile on contemple le ciel.
Bonne journée !
Tout est éphémère. Les nuages sont comme la vie, ils se transforment constamment…...Après la pluie, le beau temps !!
Un poème que j'aime beaucoup.
Mais vois tu ce que je retire de ce beau billet c'est que dans n'importe quel moment douloureux on peut s'évader et trouver du positif qui changera notre conception du moment.
Merci pour ce bel exemple d'humilité .
Douce journée Gazou
Magnifique poème que je découvre grâce à toi.
Merci !
Heureuse que tu y aies pensé pendant que tu étais à l'hôpital... une façon géniale de positiver.
Bisous et douce journée.
Ajouter un commentaire
C'est un cheval plein de vent et d'irréalité en effet, il vaut mieux le regarder quand on ne vole pas soi-même