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    Ibrahim Shahda, né en Egypte, entre en 1947 à l'école des Beaux-Arts du Caire .

    En 1955,  il  remporte un prix et organise sa première exposition. Il décide alors de partir pour la France.

    Il arrive à Paris, mais se retrouve totalement seul et presque sans ressources. Une amie l'invite à vivre dans le sud de la France, à Carpentras. Là, Shahda peint, montre son travail et remporte le Prix de peinture du Festival d'Avignon avec "La femme en noir", aujourd'hui conservé au Musée Calvet. Il obtient également la même année le Prix de peinture de la ville d'Aix-en-Provence.

    Mais il n'est pas satisfait, et choisit de retourner à Paris où il travaille dans la solitude de 1962 à 1964.  Puis il retourne en Provence.


    En 1975, il découvre qu'il est gravement malade. Ceci va renforcer à la fois son acharnement à travailler et son isolement. Deux expositions importantes sont organisées à Carpentras en 1981 et en 1984.

    De 1985 à 1991, malgré le cancer et le traitement associé, il continue de peindre avec ce sentiment d'ugence qui n'appartient qu'aux grands artistes. Des expositions posthumes sont organisées à Carpentras (1993), Alès (1994), Saint-Rémy-de-Provence (1998), Vaison-la-Romaine (1998), Paris (1998), Avignon (1999), Malaucène (2000), Carpentras (2006), Paris (2009), Marseille (2011) et Aix-en-Provence (2011).

    Le musée Calvet d'Avignon possède 2 toiles de Shahda.

    De nombreux amateurs d'art et galeristes comparent SHAHDA à BACON, MUSIC ou SOUTINE pour ne donner que les noms qui reviennent le plus souvent. Tous sont frappés par la puissance, la modernité et en même temps l'intemporalité de son oeuvre.

     

     


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     Kupka n'a jamais cessé ses recherches sur la couleur et les formes

    LE Grand Palais fait une rétrospective de son oeuvre jusqu'au 30 juillet 2018)

    "Je peins, oui, mais seulement des conceptions (…), des synthèses, des accords", écrivait-il en 1905.
     
    C'est "un artiste rare", dit de lui le co-commissaire de l'exposition du Grand Palais, Pierre Brullé.

    Un artiste peu exposé de son vivant et dont on n'avait pas vu de rétrospective en France depuis celle de 1989 au Musée d'art moderne de la Ville de Paris. Le Grand Palais présente une vue de toute sa carrière en 300 œuvres.
     
    Un artiste qui a connu tous les mouvements artistiques de la première moitié du XXe siècle en restant toujours indépendant. Il a fait partie des inventeurs de l'abstraction, à partir du début des années 1910, tout en refusant le terme d'abstrait :

    " la peinture n'est pas abstraite, elle est concrète" disait-il.

    Il a fait des recherches continuelles sur la couleur, parfois d'un lyrisme jubilatoire, où celle-ci devient l'élément essentiel, à l'origine des formes et du mouvement.

    František Kupka, "Madame Kupka dans les verticales", 1910-1911, Etats-Unis, New York, The Museum of Modern Art

	Hillman Periodicals Fund, 1956 "Mad          "Madame Kupka dans les verticales", 1910-1911
     

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    Fernand Léger : Le cirque Médrano, 1918. Huile sur toile, 58 cm x 94,5. Centre Pompidou, MNAM-CCI / Jacques Faujour / Dist. RMN-GP. Adagp, Paris 2017

    Fernand Léger : Le cirque Médrano, 1918.

    L’amour de la modernité

    « Le beau est partout, dans l’ordre d’une batterie de casseroles, sur le mur blanc d’une cuisine, aussi bien que dans un musée », écrit Léger en 1923.  Il fait le constat de la puissance esthétique de la vie moderne, trépidante et colorée »

    Un créateur voyageur

    Fernand Léger est né le 4 février 1881, à Argentan, en Normandie. Après avoir été apprenti chez un architecte de Caen, il s’installe à Paris en 1900 et devient assistant photographe. Trois ans plus tard, il est admis à l’Ecole des Arts décoratifs, mais refusé aux Beaux-Arts. Il découvre l’œuvre de Cézanne, peintre aux compositions très structurées, très architecturées. En 1908, il travaille dans les ateliers de la célèbre Ruche, à Montparnasse, et fréquente Robert Delaunay, Marc Chagall, Chaïm Soutine. En 1911, il expose sa première toile au salon des Indépendants (La Noce). Un critique de l’époque le qualifie de «tubiste». Après la Grande Guerre, il rencontre Le Corbusier et découvre l’œuvre de Piet Mondrian. Avec Dudley Murphy, il réalise le film «Ballet mécanique». En 1936, il collabore aux activités de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR). Il réalise les costumes et les décors d’un ballet de Serge Lifar (David triomphant). Deux ans plus tard, il part aux Etats-Unis où il réalise des fresques pour l’appartement de Rockefeller, à New York. En 1940, il se réfugie en Normandie, puis il fuit la France pour un nouveau voyage aux USA. Il enseigne au Mills College (Californie) et participe à l’exposition «Artists in exile» chez Pierre Matisse. 1945, il adhère au parti communiste français, depuis New York. Première rétrospective, en 1949, au Musée national d’art moderne de Paris. Il s’installe à Biot où il réalise ses premières céramiques, il illustre également la grande salle de l’ONU, à New York. Il crée des vitraux en Suisse et au Venezuela. En 1955, il séjourne à Prague pour le Congrès des Sokols. Il décède, à Gif-sur-Yvette, le 17 août, de la même année. Ce peintre voyageur a donc eu une vie bien remplie


     

     Quand Léger peint cette toile, il est revenu du front et recommence une vie normale. Mais il se souvient des tranchées et des corps déchiquetés. Les bras ressemblent à des tubes métalliques et cela préfigure ses recherches esthétiques à venir, sur le monde industriel. Le fond de la toile est divisé en zones géométriques, qui me rappellent Cézanne, même si le sujet principal de l’œuvre est bien sûr : l’horreur de la guerre.

    Fernand Léger : La partie de cartes, 1917. Huile sur toile, 129,5 cm x 194,5. Adagp, Paris 2017

    Fernand Léger : La partie de cartes, 1917. Huile sur toile,

     

     Cette œuvre  représente un ouvrier assis de dos, avec au centre de la toile une feuille rouge sur laquelle on reconnait la lettre R. Cette lettre est un clin d’œil aux innovations en matière d’illustration des livres d’avant-garde, qui intéressent beaucoup Léger. De plus, l’artiste observe souvent les grandes enseignes lumineuses publicitaires. On retrouve tout cela dans cette œuvre, qui est à elle toute seule, une... ville.

    Fernand Léger : Le Typographe, 1919. Huile sur toile, 130,3 cm x 97,5. The Louise and Walter Arensberg Collection, 1950. Adagp, Paris 2017

    Fernand Léger : Le Typographe, 1919.

    La révélation du cinéma

    Fernand Léger a une véritable fascination pour le cinéma. Pour lui, c’est avant tout l’art de la modernité. Il découvre le 7e art, lors d’une permission en 1916, en compagnie de Guillaume Apollinaire et Max Jacob. Certains experts affirment que Fernand léger a failli abandonner la peinture pour le cinéma, mais là, le débat est ouvert... Toujours est-il que l’artiste reçoit un choc, lorsqu’il voit Charlot et sa démarche mécanique sur grand écran. Il dessine plusieurs fois Charlot et, dans les années 20, il écrit le scénario d’un dessin animé intitulé «Charlot cubiste». Il conçoit également quelques illustrations de ce Charlot, qu’il veut désarticulé et coloré. Le dessin animé ne se fera pas, mais Léger s’en servira dans le générique de son film « Ballet mécanique », en 1924.

    Fernand Léger : Charlot cubiste, 1924. Eléments en bois peints, cloués sur contreplaqué, 73,6 cm x 33,4 x 6. Centre Pompidou, MNAM-CCI / Georges Meguerditchian / Dist. RMN-GP. Adagp, Paris 2017

    Fernand Léger : Charlot cubiste, 1924. Eléments en bois peints, cloués sur contreplaq

    Corps et mouvements

    Fernand Léger associe les corps humains aux objets de la modernité, d’autant qu’il adore aller voir un spectacle de danse ou de cirque. Le corps en mouvement le fascine. Il conçoit des décors, des costumes et participe à une dizaine de créations. Ami de la grande famille du cirque, les Fratellini, il admire la forme circulaire de la piste et la souplesse des artistes. Il s’en souvient encore lorsqu’il peint, en 1944, cette toile. Ici, les corps se transforment en formes abstraites et tout est mouvement. Je me demande si Keth Haring a vu ce tableau, il y a plus d'un point commun entre ces deux artistes.

    Fernand Léger : Les grands plongeurs noirs, 1944. Huile sur toile, 189 cm x 221. Centre Pompidou, MNAM-CCI / Jacques Faujour / Dist RMN-GP. Adagp, Paris 2017

    Fernand Léger : Les grands plongeurs noirs, 1945


     

    La peinture dans l’espace

    Vers 1950, à Biot, Léger s’essaye à la céramique. En réalité il veut donner du relief à sa peinture. Il utilise souvent des motifs de fleurs ou de fruits. Cette fleur polychrome est peinte sur les deux faces. Elle fleure bon la bonne humeur, c'est un soleil à elle toute seule.

    Fernand Léger : La Fleur polychrome, 1952. Ciment et plâtre peints, 165 cm x 132 x 47. Centre Pompidou, MNAM-CCI / Philippe Migeat / Dist RMN-GP. Adagp, Paris 2017

    Fernand Léger : La Fleur polychrome, 1952

    Hommage aux ouvriers

    Avec le temps, Léger affirme de plus en plus ses idées politiques dans ses toiles. Dès 1936, il écrit : « Libérer les masses populaires, leur donner une possibilité de penser, de voir, de se cultiver. La classe populaire a droit à tout cela. Elle a droit sur ses murs à des peintures murales, signées des meilleurs artistes modernes ». Cette toile est l’aboutissement d’une série consacrée à la classe ouvrière, celle qui œuvre sur les chantiers et dans les usines. Elle illustre aussi la reconstruction de l’après- guerre. Plus réaliste que ses travaux précédents, elle témoigne de l’envie de Léger de s’inscrire dans la tradition de la grande peinture. Mais, avec Léger, les angelots et les saints sont remplacés par des ouvriers et les architectures d’églises, par des structures métalliques. Léger réinvente la peinture classique, à sa façon.

    Fernand Léger : Les constructeurs, 1950. RMN-Grand Palais (musée Fernand Léger) / Gérard Blot. Adagp, Paris 2017

    Fernand Léger : Les constructeurs, 1950. RMN-Grand Palais (musée Fernand Léger) /

    Congés payés

    Dans cette très belle toile, réalisée deux ans avant sa mort, le peintre évoque les premiers congés payés de 1936, après les luttes sociales du Front populaire. Dans une ambiance, qui rappelle les films de Jean Renoir, l’artiste peint une famille au bord de la mer. Pour illustrer la force du rêve devenu réalité, la végétation évoque des coraux, mais un homme en casquette à gauche a bien les mains dans le cambouis...

    Fernand Léger : La Partie de campagne (deuxième état), 1953. Huile sur toile, 130,5 cm x 162. Centre Pompidou, MNAM-CCI / Service de la documentation photographique du MNAM/ Dist. RMN-GP. Adagp, Paris 2017

    Fernand Léger : La Partie de campagne (deuxième état), 1953. Huile sur toile, 130,5 cm x 162. Centre Pompidou,

     

     d'après Thierry Hay

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Par Sophie Granel @Culturebox
     
    Mady de La Giraudière chez elle à Lavelanet en Août 2017.

    Mady de La Giraudière chez elle à Lavelanet en Août 2017.

     
     

    Ses toiles colorées et pleines de vie l’ont rendue célèbre dans le monde entier. Mady de la Giraudière que l’on surnommait la "papesse de l’art naïf" s’est éteinte ce week-end à son domicile ariégeois. Elle avait 95 ans. Une vie bien remplie, faite de passion et d’un amour immodéré pour la beauté du quotidien.

    Reportage : C. Lebrave / C. Kechiche
     

     

     

    “Ce que je veux, c’est qu’on honore tout ce qui est agréable à regarder". Lors d’une interview accordée l’année dernière à nos confrères de France 3 Midi-Pyrénées, Mady de La Giraudière résumait ce qui l’a guidée toute sa vie. L’amour de la nature et de ses charmes, sans artifice. Passionnée de dessin depuis l’enfance, l’artiste a pourtant dû lutter pour exercer son art. Son père, un industriel ariégeois voyait d’un assez mauvais œil son désir de se consacrer à la peinture. Il refuse qu’elle s’inscrive aux Beaux-Arts. C’est donc uniquement grâce à sa passion et à son talent naturel qu’elle parvient à se faire un nom dans le monde artistique.

    Une oeuvre colorée et expressive.

    Une oeuvre colorée et expressive.

    Sa rencontre au milieu des années 50 avec le critique spécialiste de l’art naïf, Anatole Jakovsky est un tournant dans sa carrière. Séduit par le talent brut de la jeune artiste, il organise sa première exposition à la Galerie Benezit à Paris. Dès 1959, Mady de La Giraudière enchaîne les expositions et fréquente les plus grands, d’Herbert Von Karajan à Jacques Chancel (qu’elle considère comme un frère) en passant par Georges Brassens dont elle partage l’amour des chats. Une célébrité qui ne modifie pas ce qui fait sa force : un regard lumineux et simple sur le monde qui l’entoure. Un monde coloré dans lequel le quotidien est merveilleux. Les obsèques de cette grande dame de la peinture auront lieu jeudi 1er mars à Lavelanet, la commune ariégeoise où elle a vécu une grande partie de sa vie et où elle s’est éteinte samedi.


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     Je découvre cet article et le partage avec vous.

    Qui aurait pu penser que les toiles d'araignée puissent servir à créer des oeuvres d'art    ?

     

     
    Par Odile Morain @Culturebox
     

    Après la cueillette et le nettoyage des toiles d'araignées, le peintre Jean-Jacques Vigoureux s'attelle au mélange des couleurs 

    Après la cueillette et le nettoyage des toiles d'araignées, le peintre Jean-Jacques Vigoureux s'attelle au mélange des couleurs 

    Il est le seul artiste français à travailler cette technique artistique particulière. Jean-Jacques Vigoureux peint sur toiles d'araignées et le résultat est étonnant. Son oeuvre est à découvrir en ce moment et jusqu’au 30 octobre à la médiathèque de Saint-Erblon près de Rennes.

    Ils ne sont que six dans le monde entier à pratiquer cet art miniaturiste d’une précision extrême. Pour Jean-Jacques Vigoureux, la peinture sur toiles d’araignées est une approche qui débute bien en amont de son travail en atelier. Tous les matins, il part à la recherche de sa matière première, à savoir les fils de soie. La technique qu’il utilise consiste à peindre sur un support uniquement constitué de toiles d’araignées. Un art qui demande beaucoup de patience et de dextérité, pour un petit format de 15 x 15, il lui faut environ 500 à 600 toiles. 
     

     On l'aura deviné, Jean-Jacques Vigoureux est un peu poète. Chaque jour il s'émerveille de la beauté de la nature :  "Ces premiers gestes ont peut-être quelque chose de chorégraphique car pour réussir il faut accomplir des mouvements souples, tout en étant en harmonie avec la nature." dit-il de son art.




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