• Pas encore née

    Elle avait l'âge de la retraite.
    Et cependant il y avait en elle, au plus profond de son âme,
    quelque chose qui n'était pas encore née,
    quelque chose qui réclamait de vivre,
    quelque chose qui s'impatientait et s'encolérait,
    quelque chose qui voulait forcer la délivrance à venir.
    Et ce quelque chose la tirait vers le bas,
    ce quelque chose ne cessait de hurler,
    ce quelque chose  auréolait de gris ses joies les plus vives.

    Attendrait-elle que la mort vienne
    En espérant que le passage vers cet ailleurs mystérieux
    lui apporte la naissance tant attendue ?
    Ou serait-il alors trop tard pour espérer quoi que ce soit?
    N'était-ce pas, au contraire, cette naissance ici-bas
    qui justifiait son passage sur cette terre?

    Devait-elle baillonner cette voix qui criait en elle?
    Devait-elle lui ordonner de se taire ?
    ou bien au contraire
    la cajoler,lui donner toute sa force
    pour qu'elle fasse exploser les murs 
     qui l'avaient maintenue prisonnnière jusqu'alors ?

    Mais était-elle vraiment libre de choisir l'un ou l'autre chemin?
    Avait-elle vraiment le choix ?
    Elle attendait
    Elle savait qu'une nuit prochaine répondrait à son attente..
     


  • Commentaires

    1
    Dimanche 14 Mars 2010 à 17:00
    Gazou , cet écrit me touche au plus profond, mais je pense que tu le sais ! c'est un bel écrit comme tu sais le faire, là je t'envie...Et si on disait que la nuit porte conseil ? ou qu'un rêve vienne lui apporter une clé à ses questions. Sachant que le rêve dont on se rappelle est la prise de conscience de notre inconscient  ! Bonne fin de journée Gazou.
    2
    Dimanche 14 Mars 2010 à 17:24
    l'espoir...
    C'est un beau mot!
    3
    Dimanche 14 Mars 2010 à 18:59
    énigmatique Gazou !
    Flash introspectif.
    Questions ô combien pertinentes....
    Mais qui peut donner la réponse à ces questions sinon celui qui les pose ?

    Quand le sujet se sent-il capable de franchir le pas, de traverser le Rubicon pour prendre, enfin, possession de sa propre personne ?
    De renverser les tabous qui le terrorisent et lui clouent le bec ?

    Un grand mystère entoure cette mutation psychique qui s'opère alors.

    J'aime beaucoup la formule de Littorine :
    le rêve dont on se rappelle est la prise de conscience de notre inconscient  !
    Je vais tâcher de m'en souvenir  : tu es géniale Littorine !

    J'aime beaucoup aussi les remarques de Nicole.
    Et donc j'aime beaucoup ton article, Gazou, car il plonge profond !
    Il remue nos consciences apeurées.
    Bisous.
    4
    Dimanche 14 Mars 2010 à 19:13
    Comme je lui souhaite une nuit qui soit aussi belle que son envie et que la décision qu'elle prendra forcément. Si j'osais, je lui dirais : allez, vite, plus vite. Ne perdez point ce temps, vivez mais  vivez  donc. 
    Me faudra-t-il vous enlever pour vous poser sur le chemin de votre liberté ?
    Gazou, oui Gazou. Dis le lui s'il te plait.
    Douceur. 
    5
    Dimanche 14 Mars 2010 à 20:06
    Dès fois, c'est pas facile de vivre.. 
    Je lui souhaite de rencontrer le chemin qui la délivrera de ce poids.
    bonne soirée
    clem 
    6
    Dimanche 14 Mars 2010 à 20:24
    Un article qui nous fait du bien, très profond. Merci Gazou
    Jackie
    7
    Lundi 15 Mars 2010 à 00:07
    "Pas encore née"...

    J'ai lu et relu ton texte, et ce titre.

    Je crois que c'était ce qu'il fallait faire pour, finalement, souhaiter qu'elle trouve seule sa vie, même tardivement.

    On peut vivre longtemps sans avoir jamais vécu, sans avoir eu jamais le sentiment d'exister.
    8
    Lundi 15 Mars 2010 à 01:23

    Merci ma tendre gazou!
    J'adore  ce que tu nous a offert là,

    je languis de te dire un petit mot personnel, j'ai égaré ton adresse par maladresse!
    Bisous  de Corentin, l'ange de nos campagnes!

    9
    Lundi 15 Mars 2010 à 01:44
    Voilà qui résonne fortement en moi. Qui n'a pas une part de soi qui n'es pas encore née ? Lorsque je suis passé à la retraite, j'ai décidé de prendre les moyens de réussir ce qu'il me parait encore important de vivre, et cela a concerné pour l'essentiel ma vie affective. Les fruiits sont effectivement là... mais il restera toujours une part qui se dérobe à la conscience ou à la volonté. Le travail d'écriture fait partie des moyens pris, mais ça n'est pas le seul.
    10
    Lundi 15 Mars 2010 à 09:06
    Nous avons tous je pense au fond de nous-même des projets de vie que nous n'avons pu mettre à exécution faute de moyens, de temps, d'opportunités. Ces objectifs latents sommeillent quelque part au sein de noutre jardin secret. Pour l'instant, nous avons le sentiment d'avoir les mains liées et de ne pouvoir les réaliser. Sont-ils la graine d'une vie future ?
    Belle journée Gazou. Mes amitiés
    Alain
    11
    Lundi 15 Mars 2010 à 09:12
    on poursuit son chemin en visualisant loin devant une attente que l'on ne sait nommer ni décrire mais elle nous guide les jours où les forces vacillent...peut-êter est-elle née et ne s'en rend pas encore...bizzzzzzzzzz
    12
    ABC
    Lundi 15 Mars 2010 à 09:31
    Les accouchements sont longs et douloureux !
    13
    Lundi 15 Mars 2010 à 10:10
    un article qui me fait penser à moi-même, c'est étrange, ce que je ne faisait pas avant...
    bises, réjane
    14
    Lundi 15 Mars 2010 à 11:01
    Bonjour
    Espérer contre toute espérance....
    Sincèrement
    jean
    15
    Lundi 15 Mars 2010 à 11:06
    merci pour ce beau partage..Tu as bien compris dans quel mal-être elle était !
    16
    Lundi 15 Mars 2010 à 11:10
    2nigmatique..en surface peut-être
    j'ai l'impression plutôt d'être transparente sous ton regard
    17
    Lundi 15 Mars 2010 à 11:12
    Je le lui ai dit ...avec douceur et fermeté
    18
    Lundi 15 Mars 2010 à 17:59

    Bâillonner la voix intérieure. Non point, il ne le faut pas ! Il est bon de la laisser parler, oui, souvent la nuit, et de suivre ses intonations, d’écouter ses histoires et ses conseils ! Avec amitié. Loic

    19
    Lundi 15 Mars 2010 à 18:46
    Un texte très "prenant" (sourire)
    Bone soirée.
    20
    Lundi 15 Mars 2010 à 20:20
    c'est une belle évocation du cycle de la vie et de la mort
    21
    Lundi 15 Mars 2010 à 20:45
    C'est un très beau texte pour lequel j'ai envie de répondre oui à la vie et à l'amour d'un autre, quelque soit l'âge!
    Ne pas attendre la mort, elle saura bien nous trouver...défier le destin un petit rire en coin et continuer à avancer....
    Douce soirée Gazou
    22
    Mardi 16 Mars 2010 à 08:49
    j'ai bien aimé"la voix d'aube naissante" mais impossible de laisser un commentaire ce matin..amitiés !
    23
    Mardi 16 Mars 2010 à 08:50
    oui, plein d'espoir, malgré la souffrance
    24
    Mardi 16 Mars 2010 à 08:56
    ce que l'on désire profondément ne peut pas ne pas exister  et s'il n'existe pas, à nous de le créer;..bonne journée  Amine !
    25
    Mardi 16 Mars 2010 à 09:55
    non, ne rien baillonner
    vivre en accord avec tout son être !
    26
    Mardi 16 Mars 2010 à 14:50
    Très fort ce texte, très poignant et si sincère...
    27
    Mercredi 17 Mars 2010 à 09:20
    A force d'attendre on finit par avoir des toiles d'araignées plein la tête, et ne pas paraître très vivants aux autres.
    Bon mercredi.
    28
    Jeudi 18 Mars 2010 à 07:57
    Le problème à résoudre à chaque instant de notre vie : notre choix, notre Liberté, cette capacité à modifier notre destin...Rien n'est prédéterminé... l'âge de la retraite est un âge-tournant mais je pense à Julien Gracq et Jean Ferrat qui ont choisi l'exil apparent d'un lieu de naissance ou d'un arrière-pays de montagne pour vivre pleinement leur vie d'artiste... Nous chercherons jusqu'au bout la sérénité : et c'est cette recherche qui est belle, au fond... le chemin qui est beau...
    29
    nicole 86
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:48
    Attendre en muselant toujours plus fort, toujours plus violemment, toujours plus difficilement Et puis attendre dans le découragement, dans la résignation, attendre parce que le temps a passé, Attendre parce qu'il est si difficile de se donner l'autorisation lorsque la chape de plomb semble chaque jour plus épaisse et plus légitime. Attendre parce qu'on n'a pas le choix, parce qu'on n'a pas le droit, parce qu'on ne le vaut pas. Apprendre à se connaitre, apprendre à écouter, apprende à ne plus toutjours dire "tais toi" Apprendre à prendre soin de cette petit voix qui veut murmurer, qui veut dire, qui veut prendre son envol et l'entrainer vers ce qui est beau, vers ce qu'elle mérite. Accepter d'ouvrir la porte qui la maintient prisonnière, qui lui donnera la force de juste tourner la clé cette porte qu'elle serre si fort dans sa main ? Devenir sage, devenir sage-femme .
    30
    nicole 86
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:48
    Sans les alinea c'est illisible, je recommence.
    Attendre en muselant toujours plus fort, toujours plus violemment, toujours plus difficilement
    Et puis attendre dans le découragement, dans la résignation, attendre parce que le temps a passé,
     Attendre parce qu'il est si difficile de se donner l'autorisation lorsque la chape de plomb semble chaque jour plus épaisse et plus légitime. Attendre parce qu'on n'a pas le choix, parce qu'on n'a pas le droit, parce qu'on ne le vaut pas.

    Apprendre à se connaitre, apprendre à écouter, apprende à ne plus toutjours dire "tais toi"
     Apprendre à prendre soin de cette petit voix qui veut murmurer, qui veut dire, qui veut prendre son envol et l'entrainer vers ce qui est beau, vers ce qu'elle mérite.
    Accepter d'ouvrir la porte qui la maintient prisonnière, qui lui donnera la force de juste tourner la clé cette porte qu'elle serre si fort dans sa main ?

    Devenir sage, devenir sage-femme .
    31
    catherine2
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:48
    accorder une attention  profonde à cette voix qui crie à ce moment là , chercher ..

    pas encore née ? ce serait être comme un objet, et  n'avoir rien fait pour être un  sujet ?, ce serait  avoir  toujours laissé dire les autres,  avoir accepté de taire
    tout ce qu'ils ne disaient pas,   l'appetit  de vivre, la gourmandise quand on en a été privé , quand on en manque, il faut le  retrouver,  l'inventer,   ... un pas après l'autre ...
    32
    Eric l
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:48

    Nous sommes tous libres de choisir l'un ou l'autre chemin. Si tu ne choisis pas de toi-même, alors tu es dépendant d'autres personnes. N'attende pas pour prendre des initiatives. La nuit peut facilement répondre aux attentes, mais le jour donne beaucoup plus. Il te donne beaucoup plus de satisfaction lorsque tu vis tes attentes au cours de la journée.
    Bonne journée, Eric.

    33
    lenez o vent
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:48
    texte plein d' espoir
    bises gazou
    34
    Amine Lotfi MOLINARI
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:48

    L’Attente de quelqu’un de quelque chose  attendre la délivrance qui ne vient pas attendre parce qu'on n'a pas le choix, être entre 2 portes sans avoir les clés, mourir pour renaitre dilemme cornélien qui n’a pas de solutions immédiates car il faudrait vivre et mourir pour accéder vers cet autre monde mystérieux et dans tous les cas de figure personne ne sait de quoi il est fait  cet autre coté du miroir. Comme toujours des textes qui vous tirent vers le nirvana le reste……..bonne journée Gazou Amine Lotfi MOLINARI

     

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