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Mort ou vivant
J'ai certainement déjà publié ce texte, écrit depuis quelques années déjà, mais voilà que je le retrouve et il correspond tellement à ce que je ressens actuellement, quil me semble bon de le partager à nouveau avec vous
Il y a les ratatinés prêts
à se lover dans une cage
dorée ou pas
pour ne pas prendre de risque.
La vie les affole autant que la mort.
Leur ombre les angoisse, leur lumière les effraie.
Ils croient que s'ils s'arrêtent de respirer
la mort les oubliera.
Et la vie les oublie et la mort vient
et ils n'ont pas vécu.
Ils se sont protégés, c'est tout,
rapetissés, ratiboisés, pauvres ratatinés.
Il y a les vivants qui gardent vive la flamme
qui se tiennent debout sur le plus haut rocher
et s'offrent au vent et à la pluie qui les érode,
qui les tanne et les métamorphose.
Leur regard pétille,leur coeur est un feu
qui réveille les endormis et les mourants...
Une petite goulée d'air ne leur suffit pas,
ils veulent s'enivrer de l'air qui les entoure.
Ils veulent toute leur place,ils veulent même comprendre
comment c'est quand on est à la place
de l'autre proche ou lointain...
Et quand ils rencontrent un autre vivant
ils sont attirés comme par un aimant...
Tout devient plus coloré et plus précieux à leur approche;..
Même les mots sortent de leur léthargie
et les pierres se mettent à vibrer;
Et moi, qui suis-je?
Tantôt les uns, tantôt les autres.
Et pourtant, je veux mourir VIVANT....
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Commentaires
Ouvrir la porte de sa cage intérieure et courir vers la vie.
Et puis, aussi, prendre le temps de se (re)trouver pour mieux (re)connaître soi-même et aussi, l'Autre.
Ce balancier de la vie est salutaire. Il me semble figurer les battements du coeur...
Comme j'aime ce que tu as écrit, Gazou.
Passe une belle journée,
eMmA
AAaaaaah comme on en reconnaît ici! Les ratatinés aigris qui n'osent rien pour que la mort les oublie... alors qu'elle, elle s'en réjouit : ils meurent à petits feux dès leur naissance, du nanan pour la mort!
Vrai que ceux qui vivent à pleines brassées se reconnaissent entre eux, attirés par ces auras invisibles mais magnétiques!
Merci Gazou!
4MarcelJeudi 29 Mars 2018 à 11:02Ce que je veux, c'est mourir DEBOUT, apprécier la BEAUTÉ du monde, et ne pas me résigner à sa LAIDEUR si je peux agir pour changer les choses.
notre vie se passe à ne pas basculer de l'un ou de l'autre côté -
vivre de notre mieux- avec des hauts et das bas -
bisous et bon jeudi-Quand on fréquente comme moi tous les jours une maison de retraite on frôle la mort au quotidien , elle se tient silencieuse derrière chacun des résidents et ils semblent s'économiser prostrés dans leur fauteuil à regarder la pendule, à attendre l'heure du repas . Leur phrase favorite est "encore une journée de passée", une petite victoire sur la mort et sur les autres pourtant à chaque visite je frissonne à l'idée de voir la photo de l'un d'eux sur une petite table avec le livre noir des condoléances. Il y a cependant de la vie qui circule, des rires , des chansons, des regards lorsque la porte s'ouvre et qui espèrent voir entrer un proche, des visages qui s'éclairent quand passe un enfant. Oui, il y a des hauts et des bas et l'on a beau vouloir rester vivant parfois on est entraîné sans le vouloir dans la spirale du renoncement.
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Dimanche 1er Avril 2018 à 18:23
Comme je te comprends Azalaïs, malgré notre désir, ce n'est pas évident de rester vivant à chaque heure du jour
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de toutes les fibres de mon corps, je veux que ma pensée soit au zénith de la vie, m'entraînant aux tourbillons des audaces, toujours avide de la vie et ce jusqu'à ce que mort s'ensuive !
j'adore tes mots ! ton texte et la pensée qui s'en évade afin de réveiller s'il se peut les "ratatinés" .
amitié .
un très beau texte ; comme toi, je suis un peu les deux. Très jeune, je recherchais le tiède car mes ailes avaient un peu brûlées. Alors après, on se protège un peu. Et les rencontres sont toujours riches ; bises et bonne soirée.
merci de nous avoir redonné ce texte tellement beau et qui me parle énormément!
Vivre et puis mourir vivant, même si le corps est cabossé, c'est un travail de chaque moment...
J'aime beaucoup la conclusion... c'est vrai que je me sens parfois l'un plutôt que l'autre, mais heureusement, il y a toujours quelque chose pour m'obliger à reprendre vie. :)
La peur de vivre... On est quasiment tous un peu élevés comme ça, hélas.
Bon week end de Pâques !
En effet, tantôt l'un, tantôt l'autre, au gré de notre vécu, de nos émotions. Que faire, sinon accueillir tout cela ?
Amitiés
La peinture est impressionnante et fort bien faite, quand à l'histoire elle est bien à découvrir aussi
La vie est un combat permanent. Eh oui, essayons de ne pas tomber du mauvais côté et maintenons notre bonne humeur. Malgré tout.
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C'est si beau, merci de nous l'avoir réveillé, ce texte.
On est tous, tantôt lovés dans nos peurs, tantôt vivants au grand air... Les différents moments de la vie nous basculent d'un côté et de l'autre de la rive. Et parfois, on se retrouve aussi au milieu, ni ratatinés, ni tellement vivants... Peut-être que ce "milieu" est le lit du doute, qui coule lui aussi comme une rivière, et on ne sait jamais où il va nous mener.
Belle journée.
Fabrice