-
Métamorphose
T'ai-je inventé
T'ai-je imaginé plus grand que nature,
toujours plus libre et léger?
T'ai-je rêvé volant, courant
sur ces chemins de grand vent?
Imagine ma douleur
quand , les yeux dessillés,je te vois,
le front triste, les ailes coupées,
te traînant sur le rivage, le regard fasciné par unoiseau insouciant
qui, avant de te quitter,
a peint en gris tout ton entourage
et s'en va se briser, folâtre,
contre les rochers et pique le nez dans les eaux saumâtres.
Et toi qui devines sa chute probable,
tu te tiens prêt à le secourir...
Pourtant c'est lui qui t'a métamorphosé
en fantoche impuissant et laid.
Mais tes yeux noyés dans la grisaille
n'ont plus de miroir...
Qui, cependant, peut être certain
que cet oiseau multicolore
a ralenti ta course?
Peut-être t'a-t-il appris
à braver les interdits,
à jouir de l'instant,
à ne plus craindre de perdre ton temps?
Ce que tu croyais être une course
vers l'horizon toujours plus vaste,
peut-être était-ce une fuite
dans le travail,
dans des occupations variées
pour t'empêcher de creuser en toi-même?
Et l'oiseau fantasque
qui t'a déboussolé
en t'obligeant à t'arrêter
peut-être, sans même le vouloir,
va-t-il te permettre
de te rencontrer, toi
de découvrir l'or précieux,
le trésor unique qui est en toi
et tu seras brasier d'étincelles
et le gris deviendra flamme d'or.
Encore un ancien texte retrouvé, écrit il y a presque trente ans et que j'avais presque oublié
-
Commentaires
Il n'est jamais trop tard pour trouver l'or qui est en soi ! Vous avez bien fait de ressortir ce texte des oubliettes
Il y a 30 ans un état d'esprit différent-
écrirais tu la même chose aujourd'hui ?
bonne fin de journé-e bises-Les émotions anciennes montaient chez toi dans une marée furieuse, on dirait. Mais on est jeunes, on est emportés, on se rebelle et se retourne... L'oiseau semble ici avoir fait plus de mal que de bien, ayant offert peut-être un ciel imaginaire pour secouer ses ailes avec grâce...
as tu trouvé cet oiseau libérateur ?
trente ans ont passé et les mots sortent de l'ombre comme si le temps n'avait pas eu d'empreinte sur leur profondeur ...
es-tu ce brasier d'étincelles qui transforme le gris en flammes d'or ?
m'est d'avis que oui !
bravo ce poème est magnifique !
amitié .
Tu étais bien jeune alors, mais déjà si mûre !
Ton poème est sublime.
Merci pour ces mots en partage, Gazou.
Passe une douce journée.
10liedichMardi 21 Août 2018 à 04:0712lenez o ventMercredi 22 Août 2018 à 20:41
Ajouter un commentaire
Images très fortes, puissantes. Elles me parlent...