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mardi poésie: L'enfant de Jacques Brel
Un enfant
Ça vous décroche un rêve
Ça le porte à ses lèvres
Et ça part en chantant
Un enfant
Avec un peu de chance
Ça entend le silence
Et ça pleure des diamants
Et ça rit à n’en savoir que faire
Et ça pleure en nous voyant pleurer
Ça s’endort de l’or sous les paupières
Et ça dort pour mieux nous faire rêver
Un enfant
Ça écoute le merle
Qui dépose ses perles
Sur la portée du vent
Un enfant
C’est le dernier poète
D’un monde qui s’entête
A vouloir devenir grand
Et ça demande si les nuages ont des ailes
Et ça s’inquiète d’une neige tombée
Et ça croit que nous sommes fidèles
Et ça se doute qu’il n’y a plus de fées
Mais un enfant
Et nous fuyons l’enfance
Un enfant
Et nous voilà passants
Un enfant
Et nous voilà patience
Un enfant
Et nous voilà passés
Jacques Brel
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Commentaires
2liedichMardi 18 Décembre 2018 à 08:19Du Monsieur BREL... Que dire, les mots n'existent peut-être pas. Merci Gazou. Douceur à Toi.
3MarcelMardi 18 Décembre 2018 à 08:42Quel merveilleux texte mais Brel a toujours eu de merveilleux texte n'est-ce-pas? Bisous Gazou
12Youcef L'AsnamiMercredi 19 Décembre 2018 à 11:51Par Youcef l'Asnami
Elle et lui. Une histoire banale en somme. D’une banalité qui fait presque rire. Quasi ridicule. Un amour impossible dit la littérature spécialisée. Ils se sont connus. Normal. Ils se sont aimés. Normal. Ils se sont parlés. Beaucoup même. Normal. Se sont entraidés. Normal. A priori rien ne prédestinait à leur rencontre. Ni leur physique, ni la distance qui les sépare, ni leurs milieux sociaux. Pas même leurs passions. Des centaines de mails, des centaines d’heures au téléphone. Des sms ayant épuisés plus d’une fois leurs forfaits téléphoniques. Skype, Viber, facebook. Toute la technologie mobilisée pour maintenir le lien qui les unissait parfois jusqu'à épuisement. Tout y passait : Les recettes de gratins, Yasmina Khadra, le système LMD, la poésie, la chanson, la peinture, la famille, les transports, les blagues… Puis un jour, la réalité les a rattrapés. Sans avertir. Comme le cancer qui s’invite en s’imposant. Sans possibilité d’accepter ou non cette invitation. Stop ! Stop ? Oui Stop ! Pour se consoler, il lui vint à l’esprit le « Tout a un début, une existence et une fin ». Ça console les belles phrases. Un temps…
Il lui composa ce poème ridicule. Son premier poème abouti.
Mélancolique, je le suis
Offensé, je le vis
Nerveux, j’en souffre
Abattu, je le sens
Malheureux, j’endure
Obsessionnel, je supporte
Univoque dans mes pensées
Réaliste dans mes idées
Candide
Amoureux
Cruelle destinée
Humain
Epuisé
Ce poème n’obéit à aucune règle. Ni versification, ni rimes, ni rythmes. Il a tenté de placer les mots qui lui sont venus à l’esprit. Treize adjectifs qualificatifs ! Pour dire. Dire quoi ? Dire n’importe quoi mais dire. Dire l’absurdité de cette vie. Il a fait lire ce poème par des amis pour avoir leur avis. Désemparé. Ils n’ont rien compris. Ils n’ont même pas relevé l’acrostiche. . En guise de réponse, l’un d’eux lui a adressé un long article sur la dépendance alimentaire de l’Algérie. Un autre, un article sur la dépendance affective. La dépendance ! « État, situation de quelqu'un, d'un groupe, qui n'a pas son autonomie par rapport à un autre, qui n'est pas libre d'agir à sa guise » dit le Larousse. Pierre Larousse : l’homme aux deux devises. La sienne « « Instruire tout le monde et sur toute chose » et celle de son dico « Je sème à tout vent ». Il a lu les deux articles. Tout aussi ridicules que son poème. La dépendance alimentaire d’un pays riche ? Une aberration sur laquelle il n’a ni le temps ni l’énergie pour la commenter. La dépendance affective ? Un fonds de commerce pour les psys. Pfffffffffff comme dit si intelligemment Aicha. Bof comme dit Said. Perdu ! Il est perdu !
Elle ? C’est
Je m’éveille je pense a toi
Il fait soleil je pense a toi
On me téléphone je parle
Je pense a toi
Il se fait tard je pense a toi
Si on rentrait je pense a toi
Je n’était pas très drôle ce soir
Je pensais a toiPareil. Plus que ridicule. Ce ne sont pas ses mots. Ce sont les mots des autres. Rien de personnel. On ramasse des mots et on les jette à l’autre comme « preuve d’amour ». Incapable de produire ses propres mots. Mais pardonnée quand même. Qu’est ce les mots ? Des mots. Rien d’autre d’autre. Qu’est ce la passion ? Il n’en sait rien. On ne peut tout expliquer. Et puis à quoi bon expliquer ? Et à qui expliquer ? Quand il adresse ce qu’il pense être un poème « pour avis » et qu’on lui rappelle la fronde des étudiants, la crise du logement, les accidents de la route, la polémique avec KD et la maladie du Président.
C’est donc la fin. Comme dans les films. Mais l’œil reste rivé sur le téléphone. Sonnera t-il ?
Une agricultrice envoie trois pages d’argumentaire pour justifier sa demande de s’installer à son compte et bénéficier des aides de l’Europe. A la simple lecture de cette phrase « J’ai perdu mon mari suite à une crise cardiaque, et je suis dans l’obligation de reprendre l’exploitation agricole… » , il a arrêté la lecture puis lui donna le feu vert. Sans même vérifier, comme l’exige la loi, ses compétences techniques agricoles. Envahi par l’émotion. Il lui donna sa chance. Une chance qu’il n’a pas eu. Lui !
Quand sa vie est cadencée par le rythme de l’autre. Quand la pensée est confisquée par l’autre. Quand le sens de son existence est déterminé par l’autre. Quand on se disperse dans l’espoir de s’affranchir de son être qui vous habite. Quand on essaye d’être autonome sans avoir suivi des séances de psy. Quand on lit pour s’évader. Quand on écoute de la musique pour oublier. Quand on lit des poèmes qui expriment ce qu’on ne peut exprimer. Quand on voyage pour s’aérer l’esprit. Quand on arrive à aimer des gratins brûlés. Quand on se donne pour les autres. Quand on se remet à Dieu pour l’implorer. Quand on s’investit dans son travail pour être performant. Alors on est épuisé. On relit le ridicule poème. On se désole pour cette infirmité d’écrire. Puis on le jette. A la poubelle ! Et la vie continue :!
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Dimanche 23 Décembre 2018 à 12:58
Merci pour cebeau commentaire que j'ai relu plusieurs fois même si je ne vois pas bien le lien avec l'enfant de Jacques Brel
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Merci de nous remettre en mémoire cette belle chanson de Brel.
C'est bien choisi en cette période de Noël !
Et merci aussi parce que j'avais quelque peu oublié cette belle chanson…
Bonnes Fêtes pour toi et les tiens !
Merci pour ce texte que je découvre. L'enfant en nous aurait tant de choses à nous dire !
Je te souhaite de joyeuses fêtes.
C'est magnifique !
Merci pour le partage, Gazou.
Passe de bonnes fêtes de fin d'année. Bisous.
18lenez o ventDimanche 23 Décembre 2018 à 18:16
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il y a dans ce texte (que j'aime, que je fredonne souvent) un amour d'enfant, cet amour qu'on abandonne pas, qui nous tient debout, cet amour en lequel on croit, dans lequel on veut croire ... et puis, quand on a trop grandi, on court après ses rêves "d'enfant déjà passé"
j'aime beaucoup aussi "Mon enfance" ... et tout ce qu'il a mis en évidence dans ses chansons !
amitié .