-
Mardi poésie : Guillevic
L’ÉCOLE PUBLIQUE
À Saint-Jean-Brévelay notre école publique
Était petite et très, très pauvre : des carreaux
Manquaient et pour finir c’est qu’il en manquait trop
Pour qu’on mette partout du carton par applique,
Car il faut voir bien clair lorsque le maître explique.
Alors le vent soufflait par tous ces soupiraux
Et nous avons eu froid souvent sous nos sarraus.
Par surcroît le plancher était épisodique
Et l’on sait qu’avec l’eau du toit la terre fait
Des espèces de lacs boueux d’un bel effet.
— Pourtant j’ai bien appris dans cette pauvre école :
Orthographe, calcul, histoire des Français,
Le quatorze juillet, Valmy, la Carmagnole,
Le progrès, ses reculs, et, toujours, son succès.
20 février 1954
GUILLEVIC, Trente et un Sonnets (Gallimard) (1907-1997)
)
-
Commentaires
Je suis à jamais redevable d'avoir eu la chance d'apprendre à l'école de la République française à écrire mon nom autrement qu'en traçant une croix au bas des papiers de ma vie.
Je le dois autant à mes ancêtres qui ont eu le courage de partir qu'à tous les guides que je ne compte plus, dont une maîtresse de CM2 et un prof de Terminale qui m'ont montré la voie.
Dans nos classes primaires et même au Lycée, les "bâtiments" n'étaient souvent que des Algecos. J'ai tant aimé l'école...Merci Gazou pour cette tendre poésie.
Je trouve très triste cette école, peut-on vraiment avoir envie d'y travailler ? J'aurai eu de la peine!
Je découvre cette poésie grâce à toi, Gazou : merci et bonne poursuite de ce mardi !
Amitiés♥
C'est loin tout ça ! Maintenant je vais chercher mes petits enfants à la sortie de l'école…….Comme le temps a passé vite !
Et la Marseillaise? Moi c'était en Algérie, non seulement nous l'apprenions à l'école mais du fait que mon père était dans la gendarmerie, nous nous devions de la savoir par cœur. Maintenant elle est chantée à toutes les sauces! si mon père voyait ça il serait outré.
Enfin c'est la vie. Bonne fin de journée Gazou
Je ne connaissais pas celui-ci... alors, merci pour Guillevic et sa rentrée.
Bisous et douce journée.
Ajouter un commentaire
il fut un temps où l'école même pauvre n'était pas obligatoire ... comme ils étaient heureux de pouvoir apprendre tous ces enfants dès le moment où même pauvre, elle leur a ouvert les portes "l'école" ...
sur mes quatre grands-parents, un seul avait pu y accéder ...
amitié .