-
Les talons hauts
"Les talons hauts c'est nouveau, mais à force de voir les femmes sur les affiches, qui dominent le monde à la verticale, je veux essayer. Dominer à mon tour, pourquoi pas, me hisser un peu plus haut, donner à ma démarche une manière, une affectation, une affirmation. J'ai conscience de ce que je gagne mais aussi de ce que je perds. Je capte les regards alertés par le bruit des talons,je comprends ce qu'est ce pouvoir que les femmes peuvent exercer. cela est simple, cela va vite, cela s'emballe. Mais il faut supporter le regard de ceux qui se laissent prendre, accepter que ce regard soit chargé de désir, et projette sur soi un voile électrique, grisant mais perturbant. il faut accepter que son corps devienne un appât, un leurre qui ondule, en même temps qu'il fait naître ne soi un sentiment ambigu, mêlé de satisfaction et de dégoût..."
Brigitte Giraud (Avoir un corps)
Je lis ce livre avec curiosité tant je me retrouve peu dans les sensations que l'héroïne de ce roman éprouve.
Je me souviens...quand nous étions enfants, nous habitions dans une vieille maison au troisième étage.
Et chaque matin, au jour levant , j'entendais le martèlement des talons de ces dames sur le trottoir et je ne comprenais pas comment elles pouvaient supporter de faire autant de bruit chaque fois qu'elles se déplaçaient. A cette époque, il y avait beaucoup moins de voitures et donc beaucoup plus de piétons, de personnes qui allaient à leur travail à pied.
Un peu plus âgée, j'ai bien essayé de faire comme les autres mais je n'ai jamais pu m'habituer
et, très vite, sans aucun regret, j'ai définitivement renoncé aux talons hauts.
-
Commentaires
c'est excellement dit... j'ai passé quelques années perchée aussi, sur des aiguilles, très tôt d'ailleurs, à courir, danser, sans peur... mais pas sans reproches ni sans ce sentiment ambivalent et névrotique de pouvoir non assumé, et de domination non désirée, de regards non souhaités... il a fallu aussi que je me mette en accord avec ce que je suis profondément et ce que je désire partager réellement et donner de moi... et assez rapidement aussi, j'ai quitté mes échasses, élégantes certes mais bruyantes et parasites ... sans regrets! et puis nos pieds nous disent merci du reste!!!!
doux bisous, merci pour ce partage de petits pas...
Je n'avais pas vu cela sous cet angle... Bien je retourne à mon insignifiance :) car pour moi, désormais, les talons hauts ne sont possibles que dans les rêves suite à une fracture bi-malléolaire de la cheville... On y regarde à deux fois, alors, avant de chausser ces engins de "torture"
Oui, je me suis toujours demandé comment font-elle ?
Mon épouse n'en porte pas donc je ne sais pas....
Bon week-end
Jean
Je n'en porte pas non plus.
J'avais lu un autre livre de Brigitte Giraud. Je ne sais pas ce que je penserais de celui-ci, mais je le note quand même. :)Passe une douce journée.
Les talons hauts font de magnifiques jambes à certaines femmes mais quelle entrave ! chaque pas doit être maîtrisé et il faut en plus avoir la démarche gracieuse qui va avec. Je préfère le tout terrain... beaucoup plus festif :-) Bisous
les femmes pensent s'être libérée mais je crois qu'elle s'enferment de plus en plus dans le paraître et à force de vouloir subir un tas de transformation pour répondre aux canons de la beauté imposées par les industriels de la presse et de la mode, elles sont devenues de simples objets, de petites marionnettes qui veulent séduire à tout prix!
J'admire ces talons et surtout les femmes qui les utilisent...Pour ma part j'ai encore essayé l'autre jour, je suis comme un funambule complètement raté, ce n'est pas mon style...
Ajouter un commentaire
Quand j'avais, entre 17 et 30 ans, j'ai porté des talons hauts, de beaux escarpins, je ne sais si je faisais du bruit, (apparemment oui), j'aimais bien. Mais depuis je suis redescendu, et je m'en trouve bien, car certaines femmes et des jeunes, marchent en crabe ou ont une démarche très raide, avais-je la même allure ? Je me pose aujourd'hui la question!