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    "Mon père a séjourné un an dans une de ces maisons digne de figurer au patrimoine de l'inhumanité

    .Jamais son visage ne s'est éteint. Je ne crois pas ce qu'on me dit :

    "Ils ne nous reconnnaissent plus.". Reconnaître , c'est aimer et aimer c'est sauvage, indicible.

    quand mon père ne savait plus rien de moi, il savait encore qui j'étais, je le sentais, je l'éprouvais et ce qu'on 

    éprouve est plus grand que tout ce que nous dit la science.Ne trouvant plus les prénoms, il rusait.

    Interrogé sur moi, il répondait : "c'est celui qu'on n'oublie pas.",

    et sur ma mère : "c'est la meilleure". Ces oublieux n'oublient rien d'essentiel.

    C'est ce qui les distingue de nous."

                                  Christian Bobin  (L'homme-joie page 135)

    Ce sont parfois les plus démunis qui nous apprennent l'essentiel.

    Je me souviens, il y a quelques années, je visitais régulièrement une vieille dame en maison de retraite. Elle aussi ne me reconnaissait pas et ne savais plus du tout où elle se trouvait mais lorsque j'arrivais auprès d'elle,  son premier geste était de prendre   mes mains dans les siennes et elle me disait :"je vous réchauffe  vos mains,elles sont glacées et vous après, vous pourrez réchauffer celles des autres."


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  • J'ai entendu Latifa à la radio puis j'ai lu cet article sur Drôme-Hebdo et j'ai pensé qu'il fallait que je partage cela avec vous.

     

    Un message de paix face au terrorisme

     

    • Illustration actu

     

    Elle parle d’une petite voix, doucement, posément, et son message est d’une grande force. C’est celui de la paix, de l’acceptation de la différence, de la reconnaissance de l’autre et du vivre ensemble, alors même que la France est secouée par les attaques terroristes. Un message qu’elle porte depuis deux ans, à sa propre initiative, depuis les terribles attentats perpétrés par Mohamed Merah. Et en particulier depuis ce drame du 11 mars 2012, où le terroriste franco-algérien a pris la vie de son fils Imad Ibn Ziaten, maréchal des logis-chef, Français d’origine marocaine. Latifa Ibn Ziaten est la mère de la première victime de Mohamed Merah. Profondément heurtée par cet acte, elle a décidé de rester debout, « comme mon fils, mort debout, en soldat, pour la France, son pays », dit-elle. Et elle a voulu dès lors partir à la rencontre des jeunes Français, souvent dans des quartiers difficiles « pour témoigner, expliquer, écouter ». Et bien sûr dénoncer le terrorisme.

     

    C’est ce qu’elle est venue faire, lundi 2 février à Romans, accompagnée d’amis et militants de l’association « Imad Ibn Ziaten » qu’elle a fondée en hommage à son fils. Elle a surtout parlé avec son cœur, et c’est de cœur à cœurs qu’elle est venue s’adresser aux jeunes du collège Lapassat, quartier de la Monnaie, et aux collégiens et lycéens de la cité scolaire Triboulet. Simple et bouleversant. Au point d’avoir fait pleurer « les gamins les plus durs ».

     

     

     

    « Les plus durs ont pleuré »

     

     

     

    « Quand certains viennent comme cela pleurer dans vos bras, cela montre que les choses changent, que le message est entendu », souligne Latifa Ibn Ziaten. « C’est une chose de parler avec la tête, c’en est une autre de s’exprimer avec le cœur. Beaucoup de jeunes ne réalisent pas, ne comprennent pas ou font des amalgames. L’ignorance est la pire chose. Il faut toujours leur parler, leur expliquer, les encourager, les valoriser. Et il y a beaucoup de travail encore à faire en matière d’éducation et d’enseignement ».

     

    Elle-même a d’abord cherché à comprendre Mohamed Merah, élevé à Toulouse dans un climat de violence conjugale, d’intolérance religieuse et d’anti-sémitisme. « Je ne peux pas, en tant que mère, pardonner l’acte qu’il a fait, mais je ne juge pas la personne, je vois bien que ce jeune était en mal-être », confie-t-elle. Et en d’autres temps, elle avait même déclaré : « Je voudrais sauver ceux qui sont à l’origine de ma souffrance ».

     

     

     

    Prévention et co-éducation

     

     

     

    Alors Latifa Ibn Ziaten a décidé d’œuvrer dans la prévention. Et pour elle, cela passe par l’éducation ou plus exactement « la co-éducation ». « Les premiers responsables, ce sont les parents qui doivent transmettre d’abord de l’amour à leurs enfants et des valeurs et des messages clairs également », énonce-t-elle. « Puis vient ensuite l’école, qui doit aider à fortifier les valeurs et la connaissance. Le monde politique doit aussi contribuer à l’éducation et au centre de tout cela, le jeune doit être accompagné et encouragé à se prendre en main ».

     

    C’est un peu une aide qu’elle apporte à l’école, en venant parfois au secours de professeurs qui ont peine à faire entendre certains principes de citoyenneté en zone d’éducation sensible. Parce qu’elle les comprend, Latifa Ibn Ziaten se met à la portée des jeunes et en quelques minutes, elle est écoutée.

     

     

     

    La laïcité et la connaissance de l’autre

     

     

     

    Musulmane, croyante pratiquante, mais attachée à la laïcité, elle prône une meilleure connaissance de l’autre, de sa culture, de sa religion. « L’islam est une religion de paix, comme les autres religions : ce qui prime avant tout, c’est de ne pas prendre de vie humaine », souligne-t-elle. Pour elle, la laïcité doit permettre à chacun de vivre sa foi ou son athéisme selon sa propre conscience, dans le respect de l’autre et de sa différence (NDLR : c’est d’ailleurs pour partie la définition de la laïcité). « Nous n’avons qu’une seule France à partager pour tout le monde, soyons-en fiers », lâche-t-elle. Vêtue simplement à « l’occidentale » avec veston et jean, elle porte un voile depuis deux ans, depuis la mort de son fils, en hommage à lui. « Je ne porte le voile que depuis la mort de mon fils, en hommage à lui, c’est un choix personnel », précise-t-elle. « Ce voile me donne de la force, c’est comme si Imad était toujours là avec moi. Et c’est pour lui que je réponds aux demandes d’établissements scolaires ou de communes qui veulent que j’intervienne auprès des jeunes ». Auprès des jeunes et des moins jeunes aussi, car après son intervention dans les établissements scolaires, elle est venue témoigner à un large public, tous âges confondus au foyer Yves Péron lundi soir. Elle en a ému plus d’un là aussi.

     

     

     

    Cyril Lehembre

     

     

     

     

     

    La minute de silence dans les écoles

     

    « On m’a toujours éduquée à respecter les morts », souligne Latifa Ibn ziaten. « Au Maroc, quand un cercueil passait, on s’arrêtait et on faisait silence en signe de respect. Lorsque le gouvernement a décrété la minute de silence dans les collèges et autres établissements publics, le 8 janvier, il fallait expliquer cela d’abord aux jeunes, leur dire pourquoi ; et là ils comprennent ».

     

     

     

    L’association « Imad Ibn Ziaten, pour la jeunesse et pour la paix »

     

    Fondée le 20 avril 2012, l’Association porte le nom du maréchal des logis-chef Imad Ibn Ziaten qui, à trente ans, a été assassiné le 11 mars 2012 par Mohamed Merah à Toulouse. Le terroriste l’a tué ainsi que deux autres soldats, le Caporal Abel Chennouf et le Caporal Mohamed Legouad, les considérant comme ennemis parce qu’il avait pris le parti des Talibans d’Afghanistan. Ensuite, il a abattu quatre civils de confession juive devant l’école Ozar haTorah de Toulouse, un rabbin et trois jeunes enfants.

    C’est à la démocratie, au vivre ensemble et à la République, que s’est attaqué Mohamed Merah. La maman d’Imad a alors déclaré : « Plus jamais Merah !  », les membres de l’Association Imad Ibn Ziaten pour la Jeunesse et la Paix se sont donné pour objectif d’intervenir auprès des enfants et des jeunes adultes, des élèves des écoles dans tous les milieux sociaux et auprès des détenus en milieu carcéral, afin d’œuvrer à la mise en place d’un authentique dialogue interreligieux, de prévenir les dérives sectaires et extrémistes, notamment dans certains quartiers où l’extrémisme, est à l’œuvre depuis plusieurs années, et où la délinquance ne connaît plus de limites, mettre sur pied une structure éducative laïque et républicaine, appuyée par une cellule d’écoute religieuse multiconfessionnelle, chargée d’intervenir en milieu carcéral ainsi que dans les écoles, particulièrement celles des quartiers où la jeunesse se voit en proie au désarroi et subit le règne du non-droit, promouvoir la laïcité et affirmer haut et fort qu’elle ne signifie pas le rejet de la religion, mais au contraire, le droit de vivre sa foi, tout en ayant l’obligation de respecter celle des autres ainsi que les lois de la République, créer un cadre public et officiel pour favoriser la discussion et les rencontres entre les acteurs de la vie

     


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  • Combo agressé à Paris pour un tag prônant la coexistence

    Le tag de Combo qui a déplu

    Le tag de Combo qui a déplu

    © Combo

    Par un tag, le street-artiste Combo voulait simplement appeler à une bonne entente entre les religions. Cela lui a valu d'être agressé par 4 jeunes

    Combo, 28 ans, Français d'origine libano-marocaine, moitié chrétien, moitié musulman, collait sur un mur une affiche le montrant, barbu et en djellabah, à côté du message "coexist" écrit à partir des symboles de trois grandes religions monothéistes, relate "Le Monde". "Un croissant musulman pour le C, une étoile de David pour le X, et une croix chrétienne pour le T."

    Quatre jeunes lui ont demandé d'effacer son travail, ce qu'il a refusé de faire. Il a alors été frappé à plusieurs reprises. Résultat : une épaule démise, beaucoup de bleus et huit jours d'incapacité totale de travail (ITT). "Mon petit frère, qui fait de la boxe, m’a appris : j’ai eu les bons gestes quand j’étais à terre", explique-t-il au "Monde".

    Combo prône avec humour le "djih-art", sur lequel il s'est exercé sur les murs de Beyrouth lors d'un séjour au Liban. Réputé pour ses tags et collages liés aux thèmes et questionnements religieux, il a participé à la grande marche républicaine du 11 janvier à Paris, vêtu de sa fameuse djellabah. "Au début, je croyais que j’étais français, j’ai vite compris que j’étais arabe, puis beur… Maintenant, on me dit que je suis musulman", déplore-t-il auprès du "Monde".




    "Hier soir j'ai été agressé pour mon art.
    La nuit dernière je collais dans les rues de Paris, il était tard et j’étais seul. Quand dans mon dos un groupe de 4 hommes m'ont interpellé. Ils n'aiment vraisemblablement pas mon travail et m’ont sommé de l'effacer en m’insultant. Ce à quoi j'ai répondu non.
    Ils ont alors commencé à me frapper : un par un, deux par deux, tous en même temps. J'ai fini à terre, roué de coups. J'ai réussi à me défendre et à encaisser comme je pouvais. Lassés de voir que je ne lâcherais rien, ils mont laissé en sang et sont partis. En me promettant le même traitement si je recommençais, et en me conseillant de me raser la barbe.
    Je resterai volontairement vague sur la description de ces lâches et le lieu exact où ça c’est passé, car pour moi peu importe d’où ils viennent, leur couleur de peau, leur religion ou leurs idées politiques. Dans ce contexte ils ne représentaient que bêtise et ignorance.
    Je ne veux pas être pris en pitié car je suis conscient des risques que je prends dans mon métier. Mais je veux dénoncer ce type de comportements. On pourra dire que mon travail est provocant, que peut-être je l'ai bien cherché.. Mais rien ni personne ne m’empêchera de m'exprimer, de pratiquer mon art, et de me battre pour mes idées. Demain je retournerai coller, après-demain et le jour d'après aussi. Nos idéaux valent plus que leurs idées basses."

     

     Voilà ce que dit  Combo :

    Je découvre cette information et, évidemment, je déplore la bétise et la violence stupide de ces quatre jeunes...Si je m'arrête là, c'est à désespérer du genre humain.

    Mais par ailleurs, j'admire le courage  de Combo qui tente de faire un message de paix et ne se laisse pas intimider par les fauteurs de troubles...Et cela me réconcilie avec l'humanité.

    Et je me dis que nous pouvons faire comme lui, là où nous sommes, avec nos faibles moyens, faisons ce que nous pouvons pour établir la paix et ne renonçons jamais, ne nous décourageons pas...

    Et si cela nous arrive, dès que nous en avons conscience, relevons-nous;


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  • " Le monde  a besoin de guérir.

    En réveillant votre âme, vous réveillez l'âme de l'humanité, l'âme du monde.

    Il se peut qu'une vague de guérison nous submerge;

    il se peut qu'elle soit d'abord infime mais il se peut aussi qu'elle soit capable, en une seule génération, de se développer au-delà de toute attente."

                           Deepak Chopra (Le miracle oublié)

     


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  • Il arrive chez nous,

    il nous dit :"on va à la catastrophe". Je sens un poids glisser sur mes épaules : si l'avenir est aussi sombre, qu'attendons-nous pour en finir?

    Allons-nous béatement attendre que le chaos s'installe  autour de nous et que nous soyons réduits à l'impuissance totale?

    Puis la colère me prend mais je m'efforce de la cacher car je sais que, s'il joue toujours  les Cassandre, c'est qu'il est malheureux lui-même et qu'en attendant toujours le pire, il est sûr de ne pas être déçu, il ne peut qu'être enchanté si les événements se déroulent d'une façon plus agréable que prévu...

    On lui propose de manger avec nous à midi , il semble accepter mais il a un copain qui habite assez proche de chez nous  et il va d'abord lui faire une visite.

    Il nous appelle un moment après pour nous dire que le copain l'ayant invité lui aussi, il reste chez lui et reviendra nous voir avant de partir.

    Le temps passé là-bas a dû être agréable car il ne revient que vers dix-sept heures.

    Je lui dis que, croyant qu'il allait partager notre repas, j'ai acheté trois petites tommes pralinées et qu'il ne va pas s'en aller sans manger sa part...Je m'attends à un refus car je sais qu'il mange assez peu...Mais non, il a l'air ravi ...et déguste son gâteau avec beaucoup de plaisir...J'en suis surprise !

    Curieusement, je trouve qu'il a changé de visage...et même de discours...Les événements, eux, n'ont pas changé...mais peut-être les examine-t-il avec un autre regard...Le bon accueil qui lui a été fait dans les deux maisons l'ont rendu un peu moins pessimiste peut-être...

    J'en suis bien aise car, à force d'attendre le pire, on finit par le faire arriver.

     

     

     


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