• le fils (2 )

      Un jour, ce bonheur de vivre que l'on croyait éternel, ne fut plus que du passé.
    Coup de téléphone, accident.Le fils est à l'hôpital. Le fils est mort. Un grand blanc. Les aiguilles de l'horloge cessent de tourner !
      Tous ceux qui étaient venus pour le mariage revinrent pour l'enterrement . Les parents se montrèrent dignes, presque impassibles tout au long de la cérémonie...En fait, ils étaient morts avec leur fils.....Ils organisèrent ce qui leur restait de vie comme devant servir uniquement la mémoire de leur enfant bien-aimé...Leur maison devint un sanctuaire :. Partout des photos de lui : Antoine bébé, Antoine à l'école, Antoine en communiant, Antoine à la maison,  Antoine sur le stade, Antoine jouant du piano, Antoine le jour du mariage, Antoine à la maternité auprès de sa femme et de son enfant et la toute dernière photo, bizarrement, c'était entouré de ses deux parents qu'on l'avait pris...Celle-là, ils l'avaient faite agrandir et encadrer : elle était là pour nier l'absence et les gens qui venaient leur rendre visite étaient pris d'un vague malaise en regardant le trio dévoilé par la photo qui occupait le centre de la salle de séjour. 2tait-ce avec les morts ou avec les vivants qu'il fallait poursuivre le dialogue?
      D'ailleurs de quoi parlaient-ils? Evidemment du fils, du temps où ils étaient réunis...La seule chose qui pouvait leur faire plaisir, c'était que le visiteurn parle de lui au présent, comme s'il venait de le rencontrer au coin de la rue. Leur visage alors s'illuminait. Ils sortaient de leur apathie habituelle et se mettaient à égrener les mille et un souvenirs qui étaient leur seule richesse désormais.
      Tous les dimanches, ils allaient voir leur belle fille seule avec l'enfant...Ils faisaient aussi le voyage dans la semaine pour se rendre au cimetière..Il y avait plus de deux ans et leur constance ne faiblissait pas.
      Les amis qui ne supportaient pas de les voir ainsi figés dans le passé n'avaient qu'à s'éloigner..Même leurs deux filles, elles-mêmes bien vivantes n'étaient pas davantage écoutées..Ils étaient devenus incapables de s'intéresser à ce qu'elles vivaient ou disaient...Oublieuses de leur souffrance personnelle, elles essayèrent de venir en aide  à la jeune veuve..Mais celle-ci en était venue à redouter ces fins de semaine qui la mettaient en présence des parents éplorés.Ils étaient si lamentables qu'elle ne trouvait pas le courage de leur dire que leur attitude l'enfonçait dans un abîme sans fond, que toutes les nuits elle rêvait que près de la tombe ouverte de son fils, cette mère si aimante la faisait choir et eux tombaient à leur tour et la tombe aussitôt se refermait..Parfois l'enfant lui aussi était enseveli, parfois il échappait de ses bras avant qu'il ne tombe, il courait, il gambadait...Ces matins-là, l'espoir la tenait debout. Peut-être que cet enfant les sauverait...En effet, il était le seul à faire éclore un sourire sur les lèvres de ses grand -parents...Mais c'était un sourire triste et l'enfant trépignait...Les visages chagrins de son entourage l'étonnaient sans cesse...Dans la rue, il se précipitait vers les personnes qui rayonnaient la joie et les appelait "papa" ou "maman"  ( A suivre )

  • Commentaires

    1
    Samedi 14 Novembre 2009 à 04:00
    Zut, j'ai vu que tu avais publié, je me suis précipitée, mais il faudra encore attendre...
    C'est passionnant...
    Bon WE et bises à toi 
    2
    Samedi 14 Novembre 2009 à 08:16
    Le départ de l'enfant est quelque chose de très difficile lorsqu'on sait qu'il est définitif.

    Mais tu as raison, la vie continue.

    Je viendrai lire la suite... évidemment.

    Passe une belle journée, Gazou.
    Merci pour ce très bel épisode de vie.
    3
    ABC
    Samedi 14 Novembre 2009 à 09:32
    Discrétion et silence, j'ai connu plusieurs absence de l'enfant, le poids est lourd et les réactions si diverses selon chacun...  Être présent, entourer et se taire...
    4
    Samedi 14 Novembre 2009 à 09:41

    La perte d’un être cher est un déchirement dont on ne se remet pas, souvent d’ailleurs, on ne veut pas s’en remettre car confusément on pense que ce serait abandonné le mout au passé…

    5
    Samedi 14 Novembre 2009 à 11:18
    La place de l'absent qui envahi l'atmosphère et étouffe les vivants...oui cela est présent dans de nombreuses familles. rien qu'à lire ces lignes j'ai besoin d'oxygène Bises Gazou..
    6
    Samedi 14 Novembre 2009 à 11:30

    La vie ne s’arrête pas à la mort de l’autre comme la visite ne s’arrête pas à la porte du visité. Excès égale souvent ennemi. Amitiés. Loic

    7
    Samedi 14 Novembre 2009 à 12:09
    tout ressenti au plus intime, c'est terrible !
    bien sûr on espère le baume du temps, celui où la mère verra ses autres enfants " tomber" et pour eux, arrivera à sortir de cette "tombe"
    8
    Samedi 14 Novembre 2009 à 12:50
    La douleur s'estompe au fil du temps jamais l'oubli
    9
    Samedi 14 Novembre 2009 à 13:24
    Quelle tristesse ! pour l'heure je ne pense pas que la solution, soit la bonne, même si je n'en vois pas d'autres. Je pensais qu'un jour en plus la  belle fille.... Il me faut attendre, te remercier et attendre. Bon dimanche à Toi Gazou.
    10
    Samedi 14 Novembre 2009 à 14:35
    bonjour
    un sujet très triste.
    Une tragédie qu'il faut en effet évoquer.
    bises
    clem 
    11
    Samedi 14 Novembre 2009 à 15:43
    J'ai connu la mort, c'est l'horreur, et on a envie de rejoindre le disparu, mais la vie est plus forte que tout. Il faut respecter le don de la vie...
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    12
    Samedi 14 Novembre 2009 à 15:45
    Ils ont leurs filles, leur petit-fils, leur bru...Ils ont tant d'amour à donner encore
    aux vivants !
    13
    Samedi 14 Novembre 2009 à 15:48

    Gazou je t'embrasse très très fort

    14
    Samedi 14 Novembre 2009 à 19:57
    C'est 'déchirant' cette situation alors qu'ils étaient si gais. Et ce n'est pas dans l'ordre des choses que de perdre un enfant et c'est très éprouvant. Mais il faut du temps pour que toute la famille se remette. Amitiés
    15
    Samedi 14 Novembre 2009 à 21:32
    Dramatique cette suite  ! Comment réagir dans ces moments là ? Difficile de savoir qu'elle serait notre réaction ! Evidemment c'est terrible cette réaction des parents viv à vis de ceux qui restent , quel poids en fait pour l'enfant ! Cela donne à réfléchir !
    Bon dimanche  et à bientôt Gazou !
    (j'aime bien ton pseudo  qui me fait penser à un petit oiseau, c'est voulu ? )
    16
    Samedi 14 Novembre 2009 à 23:06
    Perdre un être cher est pénible, mais il y a des limites à vivre dans le deuil. Ceux qui restent on droit au bonheur aussi.
    17
    Samedi 14 Novembre 2009 à 23:16
    vivre avec et dans son passé est une absurdité ! la vie continue. il faut avancer ! une telle situation est terrible pour l'entourage et ils se font du mal à eux même mais quand le chagrin prend le dessus, le mental ne se contrôle plus ! dur dur....
    bonne soirée
    arielle
    18
    Dimanche 15 Novembre 2009 à 01:50
    je savais que àa allait mal tourner..vivement la suite..
    besos
    tilk
    19
    Dimanche 15 Novembre 2009 à 16:44
    Le terrible mystère de la mort, devrait nous rapprocher des vivants, même si l'oubli est impossible.Mais là aussi, comment comparer les sentiments des adultes, des enfants ? Je vais la lire la suite maintenant.
    Bisous du dimanche ! 
    20
    catherine2
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:52
    ce n'est pas la suite que j'esperais ...la vie et ses surprises ...mais  le temps efface doucement les blessures et la belle fille elle va rencontrer un nouvel être à aimer
    21
    nicole 86
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:52
    Hélas, il y a des mamans dont la force de vie s'est éloignée à jamais, des soeurs qui ne s'en remettront pas et des familles hors de la vie pour toujours.
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