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L'homme semence
Un petit théâtre de verdure
Une troupe de théâtre amateur dynamique et passionnée : Les Arts déclinés
Un beau texte écrit par une inconnue : Violette Aillhaud
En 1852, Violette est en âge de se marier quand son village est brusquement privé de tous ses hommes par la répression qui suit le soulèvement républicain de décembre 1851.
"Et s'il n'y avait plus d'hommes" se disent-elles....Pendant deux ans, elles vivent avec leurs enfants, isolées dans leur village, sans nouvelles d'ailleurs...Il n'y a même pas un colporteur ou un journalier qui passe.
L'une d'elles a accroché sa robe de mariée sur un épouvantail et la mère de l'homme disparu a accroché l'habit de son fils sur un autre épouvantail.
Mais un jour, un homme viendra , se disent-elles.
Et elles font le serment que cet homme sera leur mari commun afin que la vie continue dans le ventre de chacune.
Les femmes avaient tout prévu, tout organisé, sauf l’éventualité de tomber amoureuse.
Violette Ailhaud écrit L’homme semence en 1919, à 84 ans. Pour la seconde fois en 70 ans, son village vient de perdre tous ses hommes.
Violette Ailhaud remet son manuscrit à un notaire en lui précisant de le transmettre en 1952, à l’aînée de ses descendantes.
Yveline, 24 ans, hérite du texte en juillet 1952.
Cela débute comme suit :"J'ai décidé de raconter ce qui s'est passé après l'hiver de 1852 parce que pour la seconde fois en moins de 70 ans, notre village vient de perdre tous ses hommes sans exception. Le dernier est mort le jour de l'Armistice, le 11 novembre dernier."
Pas de sentimentalisme ou de romantisme mais une liberté de ton étonnante pour l'époque.
Cinq femmes unissent leur voix pour nous raconter l'histoire de Violette.
L'émotion est très forte. On partage la souffrance de ces femmes, leur attente,leur désir de vie plus fort que la mort, plus fort que la guerre.
"Que c'est beau", dit une des spectatrices en s'en allant.
L'auteur a attendu le grand âge pour raconter son histoire...mais elle a su trouver les mots pour la dire et, heureusement, elle est enfin entendue.
Et moi, je regrette de ne pas savoir trouver les mots pour vous dire combien ce texte est un appel à la Vie
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Commentaires
ce doit être émouvant ce spectacle-
une belle description !! ça donne vraiment envie d'y aller-
merci pour ce billet intéressant !
bonne fin de journée-Bonsoir Gazou
Les femmes sont extraordinaires.
Elles sont beaucoup plus courageuses, fortes et positives que les hommes.
Merci de nous avoir relaté cette histoire à la fois bien triste et pleine d'espoir.
Amitiés
Renaud
Bonjour Gazou... Que ça a l'air fascinant ! Le titre m'avait paru quelque peu intriguant, mais l'auteur l'a finalement très bien choisi. Un appel à la vie, oui, qui relève même de l'instinct de survie, cette façon de tout faire pour que la vie puisse continuer "dans le ventre de chacune" de ces femmes isolées. On imagine bien que l'amour n'a pas dû toujours faciliter les choses, mais comment auraient-elles pu prévoir ? Elles s'étaient tellement concentrées sur la vie qui menaçait de disparaître dans leur coin de terre, alors l'amour...
Belle journée.
FP
14lenez o ventVendredi 1er Juillet 2016 à 22:51
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Quelle histoire !
Cela a dû être un véritable choc émotionnel que ce texte, au-delà du temps qui passe et au-delà de la Vie qui triomphe toujours immanquablement de la mort.
J'espère que cette représentation, surtout en extérieur, a attiré de nombreux spectateurs.
Bon dimanche à toi Gazou, ainsi qu'à tes lecteurs.
eMmA