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Jacques Truphémus
Jacques Truphémus était le peintre vivant le plus connu et le plus reconnu à Lyon,
célèbre pour la délicatesse de ses toiles et sa légendaire discrétion.
Né à Grenoble en 1922, il s’était installé à Lyon pour suivre les cours de l’Ecole des Beaux-Arts dans les années 40,
avant de partir à la guerre.
Pendant toute sa carrière, il a beaucoup peint sa ville d’adoption, ses paysages, ses bistrots,
mais il a réalisé aussi des portraits, notamment de son épouse Aimée, et d’une série de toiles sur le Japon,
et régulièrement sur les Cévennes où ils se rendait chaque été.
Il exposait chaque année sa production dans la galerie parisienne de Claude Bernard.
Il est mort, à 94 ans , la semaine dernière
Si sa réputation souffre d’être le peintre d’une bourgeoisie lyonnaise confite et naphtalinée,
Jacques Truphémus reste un gamin émerveillé par l’immarcescible beauté de la nature,
continuant à peindre tout simplement parce qu’il “fait ce qu’[il] a à faire”.
Fils du peuple, Jacques Truphémus effectue, à 8 ans, sa première visite au musée de Grenoble.
Un musée d’avant-garde ayant, depuis 1919, un conservateur visionnaire, Andra Frarcy,
qui expose déjà Matisse, Bonnard, Picasso – que Paris ne découvrira dans son musée d’Art moderne qu’en… 1937 !
Ce musée, Jacques Truphémus, ne cessera de le fréquenter. Il reçoit là chocs et émotions.
Il y trouve ses références, sa “famille” comme le titre le dernier ouvrage à lui consacré : Matisse, Picasso,
Bonnard. Mais encore : Boudin, Fantin-Latour, David, Guétal, Dufy, Villon, Léger, Derain, Vuillard, Rouault
puis Soutine, Bacon, Chagall et Soulages. Des peintres, quoi ! Et sa vie sera – est – consacrée à la peinture.
Jacques, un homme simple
Les sujets de sa peinture restent la nature et les humains, les gens de passage et les scènes de bistrot
dans l’ordre et le désordre du temps. L’hiver, ce sont les brumes, les ocres, les serveuses, les passantes,
la lumière et les effacements de sa ville, Lyon. L’été, c’est l’éclatement des Cévennes, au Vigan.
Ses dernières peintures le révèlent. C’est extraordinaire de vie, de jeunesse, de liberté.
Les couleurs oublient l’effacement pour l’effusion.
Le blanc des fonds gagne pour mettre en valeur le seul sujet d’une nature exubérante et, comme l’écrit son ami,
le vrai poète François Montmaneix, reprenant George Sand, pour “laisser verdure”.
Matisse, Bonnard ou Cy Twombly l’avaient précédé dans ce processus d’émancipation de tous les carcans
du fait de peindre. Tout n’est que couleur, jouissance, soleil et gestualité.
Une concentration de “Beau” qui, là, est moins que jamais “bizarre”.
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Commentaires
C'est doux , léger comme une plume-
un bel hommage puisque dcd il y a peu-
un bel âge même s'il n'y a pas de bel âge pour quitter ici bas-
merci pour ton billet instructif-
bisous-J'adore la nature morte. C'est léger, tendre, les couleurs sont vibrantes. Merci, c'est superbe !
la fin des phrases ne s'affiche pas. Dommage car son histoire est intéressante. Bises et merci pour cet article. Bises
comme c'est beau à mes yeux!je pense bizarrement à l'effet d e la lumière dans les corolles de fleurs de pavot claires!une transparence lumineuse et féérique....
J'ai un manque dans le texte sur la partie droite...
Je vais aller voir de plus près cette douce peinture, merci Gazou, c'est si bon de découvrir. Belle journée à toi. brigitte
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C'est très doux et reposant... délicat comme tu le dis!