• François Guiguet (1860-1937) - Le tableau du samedi de Lady M.

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    Elles voudraient bien savoir  les deux amies qui sont sur la gauche de la maman   qui tient le bébé à la robe blanche....

    Elles la harcèlent de questions

    Hésite-elle ou est-elle fermement décidée à ne rien dire ? Je ne sais...Je la sens trop accablée pour pouvoir parler  Et elle sait que garder le silence est parfois la meilleure façon de ne pas voir ses paroles travesties...

    Je crois qu'elle a choisi de se taire et ses compagnes n'auront qu'à inventer l'histoire qui ne leur a pas été racontée....

    Sa voisine de droite s'absorbe dans son ouvrage...mais elle n'en perd pas une miette..du dialogue muet qui s'est instauré  entre ses voisines...Elle sait, elle aussi que le silence , parfois,vaut mieux que les paroles

     

    Et moi, je me demande encore pourquoi cette femme m'intrigue autant, pourquoi elle m'attire...

    Peut-être que je me reconnais en elle et que cette scène m'en rappelle d'autres où j'ai été moi-même soumise au feu de questions indiscrètes!

          

    J'aime la douceur qui se dégage de ses portraits.


  • Commentaires

    1
    Samedi 16 Juillet 2016 à 09:45

    Comme tu décris bien le tableau du haut ! En effet ils sont tous deux d'une vérité, d'un naturel qui frappe et entraîne à se projeter. En ce qui me concerne je suis particulièrement touchée par la demoiselle qui joue du violon, on croirait l'entendre, l'avoir devant soi, dans cette douce lumière qui met en valeur le vernis et les courbes de l'instrument... Merci Gazou pour tes toujours belles trouvailles. Notre musée municipal vient d'être doté de magnifiques collections (voir ici) et il faudra bien que j'aille les visiter (d'autant que c'est gratuit et qu'il y a des visites guidées !) mais je ne sais pas si je saurai en faire d'aussi jolis compte-rendus que toi - surtout que je ne mets plus ce genre de rapport sur mon blog désormais, mais plutôt sur facebook. Cependant j'avoue que je préfère encore la peinture figurative, avec toute cette tendresse qu'elle véhicule, cette simplicité... Bisous.

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    2
    Samedi 16 Juillet 2016 à 09:51
    LADY MARIANNE

    un très beau tableau d'une scène de la vie !!
    j'imagine cette femme veuve avec son jeune enfant-
    elle a l'air abattue et les commères posent des tas de questions-
    bien ton billet du samedi- j'mmmm
    bisous !!

    3
    Samedi 16 Juillet 2016 à 09:52

    Je découvre ce tableau grâce à toi... il est magnifique et les questions que tu poses lui donnent une force incroyable... J'adore !

    Merci aussi pour le portrait.

    Je ne connaissais pas ce peintre, je vais me renseigner plus avant.

    Passe une douce journée. Bisous.

    4
    Samedi 16 Juillet 2016 à 10:38

    Merci gazou pour ce beau tableau et tes question à l'égard de cette femme qui subit comme tu dis le feu des questions les pourquoi, les comment des autres,  nous avons tous peu ou prou conne cela et c'est épouvantablement désagréable! J'aime beaucoup ces deux  tableaux.

    5
    Samedi 16 Juillet 2016 à 10:58

    Elle a l'air perdue et désemparée avec ce gros poupon qui semble l'encombrer. Ce flot de questions je l'ai connu quand mes parents ont divorcé et que je me suis retrouvée chez ma grand-mère alors que ma mère est partie avec mon frère pour vivre une vie de femme libre. ma grand-mère tenait absolument à me mettre à l'école "des soeurs" mais je n'ai pas été épargnée ni par les soeurs, ni par  les petites mignonnes qui  fréquentaient l'établissement. C'était un peu si je portais moi aussi "la tache" de cette séparation et la liberté retrouvée de mes parents. Depuis je me méfie de ces gens qui semblent porter l'amour du prochain sur leur visage mais qui ne le pratiquent pas

    Mais peut-être doit-on lire le tableau d'une tout autre façon. En tous les cas, il semble aimer ce thème

     

    Jeunes femmes sur la place Ravignan à Montmartre

    Jeunes femmes sur la place Ravignan à Montmartre

    bon dimanche

    6
    Samedi 16 Juillet 2016 à 15:28

    Ce tableau est profond et beau

    et l'interprétation que tu en donnes est lumineuse !

    Un grand bravo !

    Cerise sur le gâteau : les 5 premiers commentaires que tu as reçus le sont également.

    Là tu nous gâtes.

    Bon week-end Gazou.

    7
    Samedi 16 Juillet 2016 à 19:58
    Edmée De Xhavée

    Je me plais aussi parfois à imaginer ce qui se trouve derrière un tableau, ce qui n'est pas dit et ne transpire que si on se laisse pénétrer... Moi j'ai un jour dû analyser une image chez un psychiatre, j'avais 17 ou 18 ans je pense. Je me souviens très bien de comment j'ai interprété cette image, c'était assez atroce, il y avait un sens de "fatalité incontournable" et triste, qui était bien de moi, je me sentais piégée dans une vie où le mariage allait me détruire. Je suis différente à présent, naturellement - et ai préféré sortir du mariage yes - et je me demande comment j'interpréterais cette même image aujourd'hui... 

    8
    Samedi 16 Juillet 2016 à 20:53

    c'est un tableau très expressif et je ressens comme toi la tristesse de la mère au bébé. Est ce le sien ou celui de sa patronne ? Peut être a-t-elle laissé dans son village, sa famille, son ami. Bises et merci pour ta présentation. 

    9
    Samedi 16 Juillet 2016 à 23:50

    c'est vrai qu'il y a beaucoup de douceur dans ces tableaux

    besos

    tilk

    10
    Dimanche 17 Juillet 2016 à 09:09

    J'aime bien ces bleus parme et ces ocres doux. J'ai lu que ce peintre était élève d'un peintre de Morestel dont tu as parlé par ailleurs qui était lui même fan de Corot. D'après ce que j'ai lu aussi, le Musée qui était consacré à ce peintre a été fermé: où sont mainteanat ses oeuvres? C'est là un paysage psychologique. Chacun imagine l'histoire qui se noue et se dénoue comme lorsqu'on est observateur dans un parc ou à la terrasse d'un café. En effet la jeune femme de face semble être dans le désarroi. Est ce qu'elle a choisi de se taire ou est ce qu'elle ne trouve pas les mots pour exprimer son désarroi? Je ne vois pas les deux amies inquisitrices. Leur posture marque peut être leur intention d'empathie. Elles semblent dire: "Et maintenant que faire" partageant plus la question muette aussi qu'attendant une réponse. Celle qui répond en silence c'est celle qui est un peu décalée et par la posture semble dire: "Remettons l'ouvrage sur le métier". Les deux enfants disent aussi quelques chose: le bébé en blanc posé là dans la situation sans l'avoir demandé et l'autre retenu à peine par sa mère tellement il trépigne pour avancer et se mettre en marche attirant l'attention sur l'espace ouvert à gauche. Les gestes et attitudes parlent souvent mieux que les mots.

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