• Euthanasie

    Philippe  Pozzo di Borgo,

    Tout le monde le connaît, depuis le film " Les intouchables".

    Homme d'affaires à qui tout réussit, il est devenu tétraplégique à la suite d'un accident.

    Parrain du mouvement "Soulager mais pas tuer" qui réunit des professionels et usagers de la santé

    opposés à l'euthanasie et au suicide assisté, il a exprimé son point de vue sur la question.

     

    "Beaucoup de personnes revendiquent la liberté de choisir leur mort et argumentent que leur choix est personnel...

    Cette liberté revendiquée a de lourdes répercussions sur ma liberté et sur celle des plus fragiles et des plus faibles....

    Si la société dit à celui qui souffre qu'il a le droit d'être euthanasié, c'est comme si elle me criait à la figure que notre vie ne vaut plus d'être vécue. On croit respecter un droit, une liberté, on bafoue ma vie, notre vie, à nous autres les très différents et vulnérables. Ne touchez donc pas aux intouchables, et vous verrez qu'en vous penchant sur eux, en étant en relation avec eux...vous réconcilierez avec votre finitude, vous vous en sentirez mieux et notre société y trouvera sa dignité."

    "...nous , les fragiles , avons des choses  à apprendre aux valides"

     

    Et vous, qu'en pensez-vous?

     

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 31 Mars 2015 à 17:26

    Je pense qu'il importe avant tout à la personne qui souffre de pouvoir s'apaiser, se pacifier dans ses sentiments, ses émotions, ses liens importants avec les autres. Ce sont eux qui souvent ajoutent de la souffrance à la souffrance et incitent la personne à vouloir en finir. Marie de Hennezel  exprime cela très bien dans son remarquable livre "La mort intime". Si des écoutants accompagnent les fragiles, les malades, ceux en situation de handicap, ceux-ci peuvent trouver goût à la vie, à l'échange, jusqu'au bout. Bien d'accord avec P. Pozzo di Borgo, le choix n'engage pas que la personne, mais influe sur la société entière. N'ajoutons pas la culpabilité de vouloir vivre à ceux qui sont, sans se le dire ouvertement, courageux, simplement, quotidiennement. Merci pour cet article qui soulèvera sans doute bien des commentaires.

    2
    Mardi 31 Mars 2015 à 17:55

    C'est pourquoi je crois qu'il ne faut pas tout résumer à une simple loi. Chaque histoire est unique, chaque choix doit être personnel et les personnes les plus fragiles et les plus désespérées ne doivent pas être passées au bulldozer de la loi écrite par des pseudo-sages. En revanche il est important de pouvoir s'exprimer sur ses propres désirs et de pouvoir être aidé si cela est un vrai choix à finir sa vie de la manière la plus douce et la mieux réfléchie possible.

    Une loi va influer la société entière c'est certain et rendre service à un état qui ne sait plus que faire de ses dettes. Une vraie réflexion et un accompagnement réel dans la réflexion de chacun serait beaucoup plus utiles à tous. Je crois que le débat n'est pas près d'être clos...

    Merci pour cette belle réflexion Gazou. Gros bisous

    3
    Mardi 31 Mars 2015 à 18:39

     

     

    Je suis en total contradiction avec ce que je viens de lire.
    Je ne souhaite pas intervenir, je viens de dire l'essentiel.
    Merci pour ton commentaire sous la fresque d'André Flori.
    Bonne soirée, @micalement, Marc de Metz.

    4
    Mardi 31 Mars 2015 à 19:16

    Moi je suis 100% pour l'euthanasie ! quand la vie est finie c'est finie

    A bientôt

    5
    Mardi 31 Mars 2015 à 19:55

    C'est un sujet très sensible! L'homme pense qu'il peut disposer de la vie en faisant des lois! Tuer est un crime! Jusque là c'était reconnu comme un crime en tout les cas, et sous couvert de dignité, on tue!

    Je pense comme toi, il faut laisser la nature faire, pour répondre à Christian qui dit : quand c'est fini c'est fini!

    Justement ce n'est pas fini, mais on décide qu'il faut finir! On pique les humains comme des animaux!

    Et c'est une claque à la vie!

    6
    Marcel
    Mardi 31 Mars 2015 à 20:35

    Personnellement, je n'ai pas envie de subir un acharnement thérapeutique.


     Déjà, on se rend compte que si effectivement la durée de vie s'est allongée,


    la durée de vie "en bonne santé" ne progresse pas, voire régresse.


    Pourquoi vouloir prolonger la vie à tout prix si c'est à la fois dans la souffrance


    et en étant une charge pour sa famille et la société?

    7
    Mardi 31 Mars 2015 à 22:52

    chacun a le droit de mourir dans la dignité s'il le souhaite et beaucoup de ces  gens pleins de bons sentiments qui s'insurgent contre ce droit sont paradoxalement pour la peine de mort quand on les interroge; Moi je sais que si je dois infliger à mes enfants ce que ma mère m'inflige, je trouverai une solution pour qu'ils ne vivent pas cela.

    l'homme que tu cites est extrêmement riche et puissant et doit avoir une armada de soignants à sa disposition, il ne perçoit qu'une parie des choses

    8
    Mercredi 1er Avril 2015 à 08:00

    Le problème qui est posé est bien mal abordé, les soins palliatifs auraient pu apporter une réponse, mais même dans les hopitaux ou ils sont mis en place, ils ne sont pas respecter, j'ai fait partie d'une association de bénévoles qui intervenions en renfort du personnel médical auprès des malades et j'ai compris que rien de ce qui est mis en œuvre apporte un réconfort.

    L'acharnement thérapeutique est une hérésie c'est un fait avéré, mais ce n'est pas parce que la médecine ne peut plus rien qu'il faut laisser le malade dans la détresse, la première des priorités est de prendre en charge sa douleur physique et la réponse est médicale, mais il y a la douleur morale qu'il faut prendre également en compte, le personnel médical n'a pas le temps nécessaire pour cela, il faut parler avec le patient, le laisser s'exprimer, écouter ses craintes, ses peurs, ses angoisses, donner de la place à son identité, lui permettre de vivre dignement le reste de ses jours, l'accompagner en douceur et avec amour jusqu'au dernier instant, pour cela il faut des bénévoles, des personnes qui ont assez d'amour dans le cœur pour le donner sans compter, tant que le corps médical s'opposera aux intervenants extérieurs le problème n'évoluera pas.

    C'est pour ça que les malades demandent de mourir, ils ont peur de souffrir, peur de finir comme un déchet, rejeté de tous et de tout même pas reconnu au rang de l'animal qui lui est euthanasié. Cela fait des années que je le dis tout comme bon nombre d'autres personnes qui ont vu mourir, qui ont tenu la main de celle ou celui qui part et qui comme moi on vu le sourire de la personne qui rend son dernier souffle, mais il faut une véritable volonté d'œuvrer dans ce sens, la réponse est politique oui, mais elle est aussi médicale, il faut un accord parfait pour reconnaitre la valeur de l'humain

    excuse pour la longueur du commentaire mais ce sujet me tient particulièrement à cœur

    amicalement

    Claude 

    9
    *
    Mercredi 1er Avril 2015 à 09:54
    Le choix de naitre
    Ne nous a ete donne
    Laissons-nous celui
    De vouoir mourir
    C'est un chemin intime
    En son moi profond
    Et la Liberte n'EST
    Que si elle peut se choisir....
    10
    Mercredi 1er Avril 2015 à 10:30

    Ce que la nouvelle loi prépare est  horrible... c'est la négation de la vie... C'est l'eugénisme dans notre société de luxure... Dans notre société on tue les enfants avant de  naitre et on se débarrasse des vieux et des gênants... la nazis ne faisaient pas pire...  je sais c'est un peu simple ce que je dis...ais on n'a pas la place ici de développer... l'euthanasie est la honte de la société... qui a perdu tout ses repères...

    11
    Mercredi 1er Avril 2015 à 10:42

    On discute, on se dispute, on réfléchit... Eugénisme disent les uns... Choix de sa mort disent les autres... Moi, je suis au bord de la tombe... ne m'y poussez pas... mais laissez-moi le choix d'être aidée à l'avant-dernière seconde. 

    Gigri (Gisèle)

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    12
    Nounette
    Mercredi 1er Avril 2015 à 12:20

    bonjour ce que vous dites me plait beaucoup,bonne journée

    13
    Mercredi 1er Avril 2015 à 15:32
    Je ne sais pas... tu vois, je ne suis pas pour la vie à tout prix et quelles qu'en soient les conséquences, je ne suis pas non plus pour une loi qui aurait forcément des abus dans l'autre sens...

    Je suis pour la liberté de choisir.
    Comme Aza, je ne veux pas imposer à mon entourage quoi que ce soit... j'espère avoir le choix de la mort lorsque la vie sera trop lourde, tant pour eux que pour moi.

    J'aime beaucoup ce que dit Gigri.
    14
    Mercredi 1er Avril 2015 à 16:11
    Daniel

    Vaste débat. Difficile, selon moi, d'opter pour une position tranchée. Chaque cas est personnel. Si une personne souhaite partir, pourquoi ne pas accéder à sa demande. La fin de vie, pour certains, constitue une grande souffrance. Cela ne me choque pas de les aider à partir. De toute façon, l'aide au départ se fait de plus en plus sans que cela soit dit officiellement.

    15
    Mercredi 1er Avril 2015 à 18:53

    Nous avons déjà ça ici, est-ce qu'il y aura des abus? L'avenir le dira.

    16
    Mercredi 1er Avril 2015 à 20:35

    il existe déjà la loi Léonetti qui prévoit une aide médicale soulageante quand cela est nécessaire. Il ne faut surtout pas généraliser. C'est comme l'avortement, je ne suis pas pour ... seulement par moments, il n'y a pas d'autre possibilité. En premier quand même être davantage "soulageur" de douleur. Bises

    17
    Mercredi 1er Avril 2015 à 21:41

    C'est un fameux débat. Moi, je pense que ça ne sert à rien de prolonger la vie artificiellement et de vivre en état végétatif, quelques heures voire quelques jours ne peuvent apporter que de la souffrance supplémentaire. Mais c'est du cas pour cas. 

    Bonne fin de semaine. 

    18
    Jeudi 2 Avril 2015 à 08:47
    Il y a vaste question juridique et comme citoyenne lambda je regarde ce qui se dit et je suis les communiqués de la LDH sur le domaine des droits et des libertés pour m'éclairer.Mais ce qui m'inquiète aussi c'est que ces lois voulant encadre la fin de vie s'accompagnent d'une casse organisée du service public de santé.
    Comment garantir les échanges humains dans les équipes médicales, les échanges entre les équipes et les familles, le non isolement des personnes, l'accès aux soins les meilleurs, la connaissance de ses droits de patient, la protection des personnes "empêchées"...quand on éloigne l'offre de soins, quand il n'y a pas de services publics à la personne, quand on supprime des "lits" dans les hôpitaux, quand on ne remplace pas les départs à la retraite dans les centres de santé, quand des médicaments sont en rupture de stock sous la coupe des grandes firmes pharmaceutiques qui ne manquent pourtant pas de moyens,quand la formation des personnels est mise à mal,...Toutes les belles intentions se cassent la gueule quand "on" sabote le tissu social au nom de la rentabilité de court terme.
    Et ce n'est pas ici que je dois pouvoir dire comment je vois ma fin de vie. Je crois que ça se prépare avec son entourage et son environnement social et politique. Nous n'avons pas tous les mêmes moyens (disponibilités,informations, culture,...) de le faire. C'est le rôle d'un état humain de garantir ces moyens qui doivent rester humains aussi.
    19
    Jeudi 2 Avril 2015 à 10:12

    Bonne pâque , à lundi

    Jean

    20
    lenez o vent
    Jeudi 2 Avril 2015 à 10:37

    par une loi conçue par des hommes "mettre fin à la vie " me parait un verdict;

     

    c'est un malade et c'est un être humain , seul lui doit pouvoir être accompagné

    pour opter de souffrir, de végéter ou de partir.

    " nous les fragiles avons des choses à apprendre aux valides "

    vérité bien exprimée, mais voila handicaps et maladies font peur,

    les valides demeurent souvent à distance des fragiles

    .Ecoute, accompagnement se développent trop timidement

    changeons nos approches et nos regards

    bisous Gazou

    21
    Jeudi 2 Avril 2015 à 14:13

    Merci à tous ceux et celles qui ont mis un commentaire.

    Vos opinions divergent, ce qui est normal puisque nous sommes tous différents.

    Je pense quand même qu'il y a quelques confusions : certains semblant penser qu'être contre l'euthanasie, c'est être pour l'acharnement thérapeutique et une vie végétative, ce qui me semble être une attitude contre la vie, ce qui n'est pas la position de ceux qui redoutent l'euthanasie.

    Pour ma part, je ne comprends pas pourquoi on éprouve le besoin de pondre des lois rigides sur un sujet aussi délicat et aussi personnel.

    Ce qui est juste pour certains ne l'est pas obligatoirement pour d'autres.

    Et c'est à la personne qui souffre ...de décider  de ce qu'elle est capable de faire.

    Certains ont la capacité (parce qu'ils sont plus endurants, mieux entourés, plus aidés) de supporter une vie apparemment très diminuée comme Philippe di Pozzo. Leur vie est belle et utile et riche et pleinement vécue et ils ont beaucoup à apporter aux soi-disants bien portants...depuis qu'il a tourné dans ce film célèbre, il reçoit des mails, des lettres en quantité et il s'efforce de répondre à tous et, certainement, il apporte beaucoup à ceux qui peuvent le rencontrer.

    D'autres, moins aidés et à bout de souffrance, estiment qu'il est temps  pour eux de se retirer..

    .Qui peut leur lancer la pierre ?

    On peut les écouter davantage, certes, mais pourquoi vouloir décider à leur place?

     

     

     

     

     

     

     

    22
    Vendredi 3 Avril 2015 à 00:02

    tu as bien raison des ce que tu dis mais pourquoi laisser souffrir des gens qu'on sait qu'ils ne guériront jamais, qu'ils sont devenus de véritables épaves, nous si nous avons qq chose et que nous sommes plus faibles que les autres nous avons encore notre tête, nous pouvons encore faire qq chose

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