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Enterrée vivante
Vivante
Je suis enterrée
bouche ouverte
Je crève
Personne n'y peut rien
Et vous non plus
Vous détournez la tête avec dégoût
C'est toujours puant les gens qui crèvent
Je m'excuse de vous déranger
Je voudrais me dépécher
Oh ! Voir cesser cette agonie
Cette nausée
Ce hurlement
Ce râle !
Chaque mort est une nouvelle naissance
Mais pas la mort de qui n'est pas né
De qui n'a pas fait son chemin
De qui est avorté
Enterrée vivante je suis
Pour crier sans fin
L'angoisse horrible de qui a avorté
Hier, aujourd'hui et demain
Crier jusqu'à la fin des temps
Vous qui savez vivre
Ne m'en voulez pas
Moi je ne suis pas née
Je suis seulement enterrée
Mais la terre qui me recouvre
Est transparente et laisse voir
Et laisse entendre
Ceux qui savent vivre
Je sais que la Vie existe
Je sais que la vie est belle
Mais je n'y peux atteindre.
C'est un texte que j'ai retrouvé en triant mes papiers.J'en ai un vague souvenir...J'en ai oublié l'origine. Je l'ai écrit il y a 30 ans
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Commentaires
quel cri de souffrance ! tu as du traverser une période difficile, j'espère que la vie a semé sur ton chemin, des petits bonheurs pour t'aider à avancer.
Ma belle mère diminue ces derniers mois, comme elle voit mal (dmla), elle a du arrêter de conduire, difficile, sa mémoire s'envole, du jour au lendemain, elle ne se souvient pas, des douleurs viennent et elle dort beaucoup. JE l'aime beaucoup et cela me peine.
Bises
4le passant qui passeJeudi 9 Août 2018 à 07:48Ce texte poignant, ce cri de douleur si vrai qu'il fait mal aussi à celui qui le lit, touche en plein cœur.
Soulagement de lire que c'est un texte du passé.
Peut-être fallait-il passer par là pour que l'étincelle de la vie rejaillisse… On sent dans ce texte, outre le désespoir, une farouche volonté de vivre. De vivre quand même.
Naître à soi-même est le travail de toute une vie, il n'est jamais trop tard.
Je vous embrasse en ayant très envie de prendre dans me bras celle qui cherchait à vivre il y a 30 ans et qui avait si mal...
Depuis, cet être enterré a dû renaître et il vit dans la lumière, heureux d'avoir été si bien poétisé, si bien porté par tes mots...
Qu'as tu pu vivre pour écrire ce texte plein de souffrances ? C'était il y a trente ans , les années ont passé et je te souhaite de tout cœur d'avoir trouvé la lumière !
Coucou Gazou
Quel cri terrible ! Fallait-il que ce cri du passé remonte les strates de papiers pour éclater enfin au grand jour ? pour exister ?
Le Temps en a émoussé la souffrance mais le cri était tjrs là, en travers de la gorge ! Le "Hasard" est qqs fois bizarre !
Bisous Gazou
C'est pratiquement effrayant! Quel désespoir terreux, noir, puant... Heureusement qu'on peut se dire : c'était il y a trente ans. Tu es encore là, et ma foi tu as secoué la terre je pense. Mais ce fut une tombe profonde!
Ressortir d'anciens écrits en ayant oublié le pourquoi et le comment... juste dire "c'était il y a trente ans"...
Aujourd'hui, tu vis.
Merci.
10jeanneLundi 13 Août 2018 à 15:40il fallait juste attendre de naître
que tu sois toi
que tu sortes de terre comme une graine
qui grandit
grandit
grandit
que tu pousses la terre
amicalement
12eenerMardi 31 Mars 2020 à 11:04
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fort heureusement la vie a dû te sourire par la suite ... et je m'en réjouis !
amitié .