• Elle ne parlait pas

    Elle ne parlait pas
    Non,elle n'était pas muette
    Simplement,elle avait choisi de se  taire
    non pour accroître son mystère
    mais elle se méfiait.
    Elle se méfiait des mots
    des mots qui enfermaient
    des mots qui étiquetaient
    des mots qui sonnaient faux
    des mots qui limitaient.
    Elle voulait garder ouvert
    tout le champ des possibles
    Elle voulait l'impossible.
    Un mur de silence lui déroba l'horizon
    et pour sortir de sa prison
    elle ne trouva qu'une seule issue
                     le cri
    un cri sauvage et inarticulé
    qui de l'abîme dont il était venu
    s'éleva dans les airs
    et brisa le silence.
    et pour guérir la blessure
    qui s'ouvrait
    elle découvrit le baume des mots.
    Les mots qui se pressaient
    se bousculaient inquiets,étonnés.
    Elle parla,elle respira,
    elle découvrit la liberté
    et quand elle eut épuisé 
    le trésor que les mots lui offraient
    elle retourna au silence
    non plus un silence morne et aphone
    mais un,bruissant de signes
    et ruisselant d'espérance.
    et dans un va et vient fructueux
    elle enveloppa ses mots de silence

     

    et du silence jaillirent en transparence

    des mots nouveaux


  • Commentaires

    1
    Vendredi 25 Février 2011 à 08:29

    Une histoire qui pourrait-être la mienne.

    Il importe, au fil de sa vie, de trouver le bon dosage entre parole et écoute, entre silence et silence, entre mots et actions ...

    Il importe aussi de trouver les bonnes personnes ou les bons endroits où déposer ses paroles.

    L'important, finalement, étant de trouver la fidèlité à soi-même et le goût de l'altérité et du partage.

    2
    Vendredi 25 Février 2011 à 08:51

    ahh ce que j'aime ce poème !! l'expression est une thérapie comme mettre des mots sur les maux...il vaut mieux se "vider" un peu chaque chose que de contenir...

    un jour ou l'autre "le tout" se manifestera et peut-être plus violemment qu'un cri...

    3
    Vendredi 25 Février 2011 à 09:04

    Un silence habité...

    Merveilleux ce texte Gazou. Merci

    4
    Vendredi 25 Février 2011 à 12:19

    le piège des mots

    oui je me laisse parfois prendre

    trop vite

     

    5
    Vendredi 25 Février 2011 à 13:20

    Ce n'est pas parce qu'on a choisi de se taire qu'on ne crie pas...parfois le silence est un bruit assourdissant..

    Amitié.

    Pierre 

    6
    Vendredi 25 Février 2011 à 14:49

    Bonjour

    Se taire... parler, juste ce qu'il faut.... D'ailleurs je viens de lire que nous avons 2 oreilles mais une bouche, donc 2 raisons de plus pour écouter... et une seule raison pour parler...

    Amitiés

    Jean

    7
    Vendredi 25 Février 2011 à 15:07

    "Elle voulait l'impossible

    Un mur de silence lui déroba l'horizon

    et pour sortir de sa prison

    elle ne trouva qu'une seule issue

    le cri"

    J'aime beaucoup.

    8
    Vendredi 25 Février 2011 à 18:13

    Gazou... Ces mots sont merveilleux.

     

    Et, là, tu vois... je ne sais même plus quoi dire.

    9
    Vendredi 25 Février 2011 à 19:14

    j'adore ce texte!

     

    bon weekend

    10
    Vendredi 25 Février 2011 à 20:49

    C'est juste, il faut faire silence pour y voir clair.

    11
    Vendredi 25 Février 2011 à 21:08

    Un texte magnifique , il faut savoir écouter pour choisir ses mots . Bonne soirée,bisous Gazou

    12
    Vendredi 25 Février 2011 à 23:34

    le silence, ou la musique est un cri qui vient de l'intérieur comme le dit si bien B.Lavilliers...et quand on peut pousser ce cri effectivement c'est la vie qui est là ! les voitures sont des endroits formidables pour ce genre de choses.... Bonne nuit Gazou

    13
    Samedi 26 Février 2011 à 06:39

    Ce cri, sauvage et inarticulé, n'est-ce pas celui du nouveau-né ?

    Un silence ruisselant d'espérance qui enveloppe les mots, ça me plaît bien, il va falloir que j'y pense !

    14
    Samedi 26 Février 2011 à 08:44

    quel superbe poème

    ravi de découvrir ton blog

    15
    Samedi 26 Février 2011 à 13:00

    J'aime bien ton commentaire, il résume très bien ce que je ressens

    16
    Samedi 26 Février 2011 à 13:09

    bon week-end Catherine!

    17
    Samedi 26 Février 2011 à 13:10

    c'est tout à fait vrai..bon week-end Pierre !

    18
    Samedi 26 Février 2011 à 17:23

    il est quelquefois dur de prendre la parole

    bises

    19
    Samedi 26 Février 2011 à 18:50

    un très beau texte gazou qui semble fait pour moi, ce silence m'habite de plus en plus et je le préfère à la révolte ou à l'incompréhension des autres, les choses sont si difficiles parfois à expliquer, à faire comprendre que le silence est de loin préférable et plus apaisant surtout

    bon dimanche

    20
    Dimanche 27 Février 2011 à 08:27

    C'est un texte que j'ai écrit il y a des années mais qui est toujours d'actualité, je le ressens toujours aussi fort et je me souviens exactement des circonstances dans lesquelles il est venu à moi  et de la première fois où je l'ai fait lire à quelqu'un..et du soulagement éprouvé une fois que j'ai eu fini de l'écrire...Bon dimanche Aza !

    21
    Mardi 1er Mars 2011 à 11:04

    des mots enveloppés de silence

    un silence d'où jaillissent des mots

    qui les fait naître

    comme les nuages de poussières célestes font, paraît-il, naître les étoiles...

    c'est très beau tout ce que tu dis

    22
    Jeudi 3 Mars 2011 à 20:56

    C'est comme une très belle déclaration d'amour aux mots.

    23
    catherine2
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:37

    oui vive ce cri là, 

    ce cri, cette chose qu'on extirpe de soi  après une grosse émotion 

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