• Elle était au centre

    Elle  était là,
    elle était au centre,nul orgueil de sa part.
    en ce lieu seulement,
    elle pouvait respirer librement,être elle-même entièrement.
    Qu'une autre éprouvât la même nécessité intérieure et l'équilibre du groupe où ellese trouvait en était provisoirement anéanti.
    Et dès le premier coup d'oeil,elle savait les repèrer,ces éventuelles concurrentes..et elle leur manifestait une hostilité courtoise et de bon aloi jusqu'à ce que l'intruse comprenne son erreur.
    Etait-elle belle? Oui,sans doute,comme les félins.

    Lascive et passionnée,elle excitait la curiosité de ceux qui l'entouraient et les hommes qu'elle mettait sous  sa coupe la regardaient avidement.
    Elle avait une façon de leur dire:"ne me regardez pas ainsi,cessez de vouloir me lire comme un livre ouvert" qui les rendait penauds et médusés et les obligeait à rester sur leurs gardes.
    Elle avait ainsi une petite cour: chacun participait à son bien-être en répondant à son besoin éperdu d'admiration

    .Elle affectait une sereine indifférence et une sympathie diffuse pour tous ceux-là que son rayonnement attirait mais ne partageait-elle pas avec eux une même dépendance?

    Son charme n'était-il pas nourri par les hommages toujours renouvelés qu'ils lui adressait? S'ils venaient à lui manquer,n'en serait elle pas amoindrie gravement?
    Elle disait n'avoir jamais été jalouse,

    jusqu'alors,elle n'avait su que se laisser aimer,ce n'était pas satisfaisant.

    Elle est à cette période charnière où elle pressent qu'elle doit se transmuer,et devenir celle qui peut exister sans être regardée et alors elle pourra donner tout l'or pur qui est en elle .
     Que vienne ce jour où les délices de l'amour et de l'oubli de soi lui paraîtront plus séduisants et plus gratifiants que tous ceux de la séduction.
    Que vienne ce jour où elle saura ce que c'est que d'attendre quelqu'un et de n'être plus seulement celle qui se fait attendre.


  • Commentaires

    1
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 07:30

    J'aime bien ce que tu dis de ce qu'elle pourra être lorsqu'elle ne sera plus au centre...

    Un texte qui fait réfléchir. Doit-on être aimé ou désiré ? Ce n'est pas tout à fait la même chose.

    Passe une belle journée.

    2
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 07:43

    beau texte gazou

    sur ce devenir vers lequel

    sans doute nous devons tendre

    3
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 11:12

    Ah, tu rejoins le thème du changement que j'avais évoqué, et tu le fais avec des mots si doux, si juste, encore une fois tu me bluffes. Bravo. Donner au lieu de prendre tout le temps, joie !

    4
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 15:19

    De retour sur la blogosphère après une très longue absence, me voici sur votre blog, avec bonheur. Que de richesses ici ! Vos visites sur mon blog m'ont amené chez vous et je ne le regrette pas. J'aime ce texte fin et bien observé de cette femme adulée qui aura à se remettre en cause, l'âge avançant vers cette charnière de la vie où la beauté du corps s'étiolant se transmue comme vous le dites joliment en une autre beauté plus intemporelle qui va nous accompagner jusqu'àu bout de la vie, si nous le voulons bien. Amitiés salines. Malou

    5
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 17:23

    et cela arrive sans crier gare parfois

    6
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 18:43

    si bien dit...

    si bien écrit...

    si bien conçu...

    merci

    doux bisous à toi

    7
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 19:21

    Chercher ou être chercher... question ! Avec amitié. Loic

    8
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 19:51

    S'oublier un peu est une des recettes du bonheur... Bisous

    9
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 20:55

    OH OH OH !!!!

    que voici un texte bien balancé ....

    10
    Mercredi 5 Octobre 2011 à 22:26

    J'aime ce texte . Le dernier chapitre m'interpelle , exister sans être regardée ...attendre quelqu'un ... Des moments dans sa vie intense où l'on est soi simplement .... où l'on peut donner sans attendre de retour. Douce soirée, bises Gazou

    11
    Jeudi 6 Octobre 2011 à 08:04

    Merci Gazou, un texte à lire et relire.

    Belle journée

    12
    Vendredi 7 Octobre 2011 à 09:01

    Heureuse de te lire à nouveau

    J'aime beaucoup ce poème de Verlaine

    13
    LOLIEDITCA
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:30

    "Nous ne guérissons jamais seuls. Nous portons avec nous ceux qui nous ont précédés et ceux qui nous succèderont. Nous transmettons à notre insu bien des histoires du passé. Peut-être devons-nous porter en nous tous nos morts tant qu'ils n'ont pas trouvé, dans la mort, le chemin de la Vie? L'oublier, les oublier est sans doute l'un des plus grands sacrilèges de notre monde. Nous ne savons plus accueillir ni la vie ni la mort"       Charlotte Joussaume (Le silence est ma joie)

    Ah Gazou , je trouve ces mots d'une douceur et d'une violence extrême ...dans tous les meilleurs sens du terme ...

    Que de jolis oxymores: Douceur violente / Douce violence ...

    Que de chemins faut il avoir parcouru pour arriver chez Verlaine ...

    "Elle dit, la voix reconnue,

    Que la bonté c'est notre vie,

    Que de la haine et de l'envie,

    Rien ne reste , la mort venue.

     

    Elle parle aussi

    De la gloire d'être simple sans plus attendre,

    Et de noces d'or et du tendre

    Bonheur d'une paix sans victoire.

     

    Accueillez la voix qui persiste

    Dans son naïf épithalame;

    Allez, rien n'est meilleur à l'âme

    Que de faire une âme moins triste."

     

    Paul Verlaine

    Merci GAZOU ...

    Merci .

    Lolie

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