-
Crise mystique
Je me souviens.
J'avais dix ans.
Mon frère aîné venait de faire sa communion solennelle et il semblait en être heureux, au moins à cause des cadeaux même s'ils étaient modestes et parce qu'il avait été le roi de la fête tout un jour...Pour le reste je ne sais pas ce que représentait cette journée pour lui.
Et moi, ce serait mon tour dans deux ans...Dans notre milieu, c'était inévitable...Et cette perspective m'effrayait littéralement...Comment pourrai-je être sûre de moi et faire la promesse de suivre la voie du Christ ma vie durant ?
Comment pouvais-je savoir si j'étais capable d'une telle fidélité?
Et ces interrogations me pétrissaient d'angoisse et furent le début de tourments qui durèrent plusieurs mois...Et personne à qui me confier...Et ma détresse était parfois si énorme qu'il m'est arrivé une fois de m'évanouir pour y échapper...
Heureusement, je ne sais comment, je suis sortie de cette noire période avant que je ne fasse moi aussi cette fameuse Communion solennelle...A ma demande, mes parents avaient invité un jeune garçon qui était à l'orphelinat près de chez nous et qui lui aussi faisait sa communion solennelle..et cela donnait un sens à cette journée...Ce fut une fête de famille paisible et joyeuse dont finalement je garde un bon souvenir.
-
Commentaires
Pour ma part, ma grand-mère me disait que ce serait un des plus beau jour de ma vie, alors je devais préparer mon coeur. Intérieurement, je ne comprenais pas bien ce que ça voulait dire et j'avais peur de manquer quelque chose d'essentiel. Je m'en culpabilisais à l'avance, mais finalement la journée s'est passée en douceur et mes craintes se sont envolées. La vie quoi !
Je ne sais pas si nos enfants , voire petits enfants se posent autant de questions tout au moins à cette période très precise
Après oui sans doute un peu plus ..., les temps ont changé
Bises gazou
Je garde peu de souvenirs de cette communion solennelle. Cela ne m'avait pas spécialement marquée. Merci à toi, Gazou, de ce partage.
Bonjour Joelle
Pour les garçons, la perspective d'une montre ou d'un stylo neuf était un stimuli au moins aussi puissant que la voix du curé. Mais c'est à cette période aussi que j'ai découvert que les adultes pouvaient avoir des mains bien plus baladeuses que leur fonction ne le permettait. Alors, tout cela a mis du temps pour se décanter dans le bon ordre: la foi, la religion, les hommes, les cadeaux, avec chaque chose à sa place.
Bises du grillon
Je ne sais pas... J'ai eu les mêmes angoisses, je crois... j'ai connu aussi d'autres bonheurs.
Aujourd'hui je sais que la vie est interrogations...
C'était un engagement, et la petit fille en avait pleinement conscience ! Dommage de n'avoir pu trouver quelqu'un pour en parler...mais parlait-on à l'époque et surtout de ce qui était obligatoire ? Bonne journée Gazou
ce fut aussi ma première vraie crise mystique. J'avais si peur de ne pas être à la hauteur!!!
magnifique souvenir et très bien raconté comme tu sais si bien le faire...
C'est vrai qu'en regardant parfois autours de soi on trouve la signification des choses et évènements
bisous
régine
quelque part, tu avais ressenti l'exigence de l'appel et la puissance. Je suis pratiquante, mais je sais bien que les rites sont faits pour les hommes - peu nombreux sont ceux qui peuvent vivre sans rites .. nous sommes si fragiles.
bises
C'est un souvenir très curieux ...j'ai fait ma communion très tard à ma demande , entourée de toutes les religions possibles ...je pense que cela a façonné ma croyance.Belle soirée , bisous Gazou
On fait comme on le peut avec nos promesses... l'essentiel est le coeur que l'on y met et le sens...
les traces de nos souffrances enfantines sont profondes
il est bon d'essayer de comprendre...mais pouvoir en parler sans en souffrir à nouveau, en parler pour s'en libérer
bonne soirée Nicole !
Pour moi, ce fut beaucoup plus simple. Ma mère ayant décidé qu'il était temps de faire ma communion solennelle, je l'ai faite, mais sans aucun désir de ma part. Je me souviens du cadeau: une montre Lip. Je me souviens aussi avoir eu soudain, au cours de la célébration , le sentiment d'une présence immanente - je ne connaissais pas le mot à l'époque - dont j'avais le sentiment qu'elle m'était adressée. Première expérience mystique ??? Puis je me suis dépêché d'oublier tout cela pour de longues années, jusqu'au jour où... mais c'est une autre histoire.
21MaryseMardi 2 Juillet 2013 à 16:34Aucune trace de crise mystique. A 10 ans j'étais comme un bébé .
Aucun souvenir, aucune pensée.
Juste une photo où ma soeur et moi sommes en communiantes.
Si!!! Peut-être un vague souvenir d'une pièce montée (Sans jeu de mots)
A 12 ans j'étais déjà athée mais avec un respect et un amour immense pour ce que ma mère et mon père m'avaient enseignés.
Je suis restée une athée (croyante de l'amour et du respect de l'autre)
22catherine2Mardi 2 Juillet 2013 à 16:3423nicole 86Mardi 2 Juillet 2013 à 16:34Gazou, je me retrouve dans cet isolement face aux questions, face à cet engagement qui, à l'intérieur de moi était si puissant, et puis le monde de ma mère qui me faisait comprendre que la préparation du repas, la peinture du sous-sol pour recevoir la famille, l'achat d'un service de table, le recrutement de la cuisinière, tout ça pour recevoir la famille de mon père qu'elle haissait, c'était beaucoup. La petite communniante et ses questions mystiques n'aaient aucune place. Et le lundi matin, il y avait composition de dictée, 5 fautes, c'était zéro.
Le jour même, il y a eu la dispute dans la famille, le rappel que celà coutait cer, que la famille avait décidemment offert un cadeau bien chiche pour les efforts qu'"on" avit fait !
Ce jour-là, la fracture a juste été plus douloureuse que les autres jours.
24MaryseMardi 2 Juillet 2013 à 16:34
Ajouter un commentaire
J'ai ausi connu cette angoisse...
Je te souhaite une belle journée