• Berceuse de Marie Noël

    Cette berceuse de Marie Noël m'accompagne  depuis longtemps,

    je l'avais un peu oubliée

    et voilà qu'aujourd'hui, elle me revient en mémoire

    et je la trouve toujours aussi belle, aussi juste

     

    Dors, maintenant, dors...Détâche de ton âme,

    Les pensers volants, le bruit du jour, la flamme.

    Laisse le temps s'en retirer tout bas.

    Hier n'est plus, ce soir n'est rien, demain n'est pas.

     

    Dors, maintenant, dors...ce n'est rien que la vie.

    Rien...cette minute expirante déjà suivie

    D'une autre....Enfant, quels vains effrois

    On n'endure jamais qu'un moment  à la fois.

     

    Dors, ne tourne pas ton coeur pâle en arrière.

    Dors, ne penche pas en avant ta lumière

    Fol est qui souffre au-devant de l'instant

    Le malheur d'aujourd'hui n'en demande pas tant.

     

    Dors, n'attends rien, dors...Prends ce que Dieu te donne.

    dors, laisse s'en aller l'amour qui t'abandonne.

    Aime toujours. Va, pauvre enfant peureux

    On n'a pas besoin du bonheur pour être heureux.

     

    Va, tout ira bien , dormons...après qu'importe

    Je vois du soleil sur le seuil de la porte

    Juste de quoi poser le pied pour un seul pas

    Pour le second, il est trop tôt, ne cherche pas.

     

    Dors, la paix sur nous sera bientôt levée

    Dors, la Mort sera tout à l'heure arrivée

    laisse-toi porter par le temps quui court

    Il sait la route, dors...Vivre et mourir est court."      MARIE  NOEL

     

    Elle avait découvert elle aussi la nécessité de vivre dans le moment présent, de pratiquer le lâcher-prise, l'abandon confiant . J'aime particulièrement la quatrième et la cinquième strophe.

     

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 22 Août 2014 à 12:59

    Marie Noël, un auteur que j'apprécie beaucoup. 

    2
    Vendredi 22 Août 2014 à 13:43

    c'était un auteur apprécié du Général de Gaulle

    La dernière strophe me fait penser un peu au roi des aulnes de Goethe

    Je parlais avec ma petite fille à midi de ton article sur l'amant de lady Chatterley et je lui expliquais qu'à mon époque,ce livre   faisait partie des livres interdits que nous nous passions en cachette et que nous dévorions sous les couvertures, comment retrouver de telles sensations à notre âge?

     

    3
    Vendredi 22 Août 2014 à 14:13

    bonjour Azalaïs

    Je viens de lire ton commentaire

    certes, quand j'ai lu "L'amant  de lady Chatterley", c'était un livre sulfureux et pas recommandable  mais je l'ai lu , en toute liberté, sans m'inquièter de ce que les autres pouvaient en penser  et pas du tout en cachette...mais c'est vrai que ce n'est pas facile de retrouver ce que nous ressentions  alors

    Bon après-midi,Azalaïs

    4
    Vendredi 22 Août 2014 à 18:49
    Edmée De Xhavée

    Moi aussi j'aime beaucoup cette poétesse Auxerroise si profonde et nimbée de sagesse et de joie. Merci pour ce poème très fort bien que tout en douceur... On n'a pas besoin du bonheur pour être heureux.

    5
    Vendredi 22 Août 2014 à 22:39

    C'est très beau et tellement juste, savoir lâcher-prise ...

    J'aime beaucoup cette poétesse.

    6
    Vendredi 22 Août 2014 à 23:16
    erato:

    J'aime beaucoup cette poétesse et ce poème est magnifique .

    Bonne soirée Gazou

    7
    Samedi 23 Août 2014 à 09:00
    prendre ce que Dieu donne, ça me parle bien
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    8
    Samedi 23 Août 2014 à 10:33

    Totalement  inconnue...

    9
    Samedi 23 Août 2014 à 16:20
    Daniel

    une bien belle berceuse, très apaisante...

    10
    Lundi 25 Août 2014 à 19:07

    de belles paroles

    11
    Mardi 9 Septembre 2014 à 13:56

    J'ai connu Marie Noël dans mon enfance, mon papa avait plusieurs livres de poésie d'elle et j'aimais les lire; chez toi, rattrapant mon retard, je relis celui-ci et suis émue; il me parle  pour plusieurs raisons touchant à l'intime et je voulais t'en remercier!

    Je me souviens de ceci

    "Sais-je depuis quand j’étais là sans être ?

    Et je cousais, je cousais, je cousais…

    -Mon cœur, qu’est-ce que tu faisais ?"

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