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Ballade du condamné de Ménaché
Ils m'ont ouvert le ventre
en sont sortis des oiseaux
cent oiseaux multicolores
qui ont chanté l'amour de vivre
Ils m'ont crevé les yeux
en ont jailli deux sources claires
deux sources fortes et vives
qui ont rafraîchi la terre lasse
Ils m'ont arraché les ongles
et chaque fois une fleur s'ouvrait
pour qu'un papillon s'y posât
ou une abeille parfumée
alors ils m'ont coupé les bras
mes bras se sont dressés en terre
et ils ont vu deux cerisiers
les cerises rougissaient vite
ils ont alors cherché mon coeur
l'ont piétiné l'ont saccagé
ils ont senti qu'ils s'enfonçaient
un lac naissait sous leurs pieds sales
ils sont partis fous de colère
terreur de me sentir partout si proche
et les oiseaux au-dessus d'eux
chantaient que je n'étais pas mort
Ménaché ( Pavés et fenêtres)
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Commentaires
Très beau poème qui est vraiment en phase avec de qui s'est produit ces jours-ci... Merci. Bisous
Magnifique poème de circonstance. La Liberté est comme l'hydre de la légende : on lui coupe une tête, il s'en lève dix.
Amitiés
Alain
La liberté, si chèrement gagnée. Que de sacrifices. Je le trouve dur, ce poème. Dur, fort et magnifique.
17salvatoreMardi 13 Janvier 2015 à 20:56
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C'est un magnifique poème, que je connaissais et qui est tout à fait approprié.
Merci, Gazou.