• Article sans titre

     

    L'angoisse,je l'ai connue avant même de naître...
    Petite encore,j'ai le souvenir de ces soirées où ma mère pleurait quand , la nuit tombée, mon père tardait à rentrer du travail. Elle imaginait l'accident toujours possible et je pleurais avec elle comme pour alléger sa peine.
     
    Plus tard,quand je fus amoureuse et que mon pas encore mari rentrait avec quelque retard, je me surpris à trembler et à perdre pied...exactement comme ma mère...
    Un jour, je réagis et soudainement, je décidai que cela suffisait.. je n'allais pas gacher mes soirées comme elle...car c'est toujours le soir que les hommes ne rentrent pas et que l'attente devient de plomb...je n'allais pas harceler celui que j'attendais pour le moindre retard, il m'importait qu'il se sente libre car moi aussi je voulais être libre.
     
    Donc, je décidais que cela suffisait, que même si l'attente se prolongeait, je me ferais un point d'honneur de chasser de mon esprit toute idée d'accident...car il suffisait que je n'y pense point pour que l'accident n'arrive point...Ainsi donc c'était mon insouciance même et ma légèreté dans l'attente qui préserverait l'être aimé d'un destin pervers.
    Dès lors je connus l'attente dans la sérénité...Inutile de téléphoner à tout bout de champ au moindre déplacement ...
    Certains s'y trompèrent et crurent à de l'indifférence. celui que j'attendais s'y trompa aussi parfois...comme si l'amour ne pouvait se vivre que dans la torture...

    Mais moi,je sais que mon ennemie l'angoisse est toujours prête à m'étrangler si je n'y veille pas,
    toujours prête à me surprendre  au sein même d'une quiétude suave.
    Ainsi pourquoi, tout à l'heure, régnait-elle sur moi, pantelante?
    Mais je lui ai tordu le cou
    Et comme une simple baudruche, je ne l'ai pas vue partir.
    Et me voilà seule ,à présent,toute allégée...Elle a desserré ses griffes et je respire largement ,avec étonnement...
    J'avais oublié que ce qui allait de soi, le simple fait de respirer librement, pouvait nous quitter et parce que, un moment , elle m'a habitée, je redécouvre ce simple bonheur là.
    Merci, ma soeur Angoisse,d'être venue et ,plus encore, d'être partie...Mais je sais que tu reviendras...Je ne sais pas  ce que c'est que de vivre sans cette menace...même quand je me crois sereine, je sens son souffle sur mon dos...et la moindre bagatelle peut suffire à la rendre maîtresse...Oh! Comme je voudrais être légère,de plus en plus légère...Ne plus avoir peur..Etre libre .
     

  • Commentaires

    1
    Mardi 8 Janvier 2013 à 19:03

    Je t'admire de pouvoir t'alléger ainsi. Je suis une sempiternelle angoissee. Heureusement mes enfants n'ont pas hérité de ce défaut.

    Bonne soirée

    2
    Mardi 8 Janvier 2013 à 19:46

    Mon mari dit que je suis une angoissée perpétuelle... et il a raison.

    Mais je t'assure que j'essaie pourtant d'être optimiste.

    Je n'y arrive pas.

     

    Allez, ma résolution de cette année : garder le meilleur en tête... le pire arrive toujours trop tôt.

     

    Merci pour ces moments de réflexion.

    Bisous et douce soirée.

    3
    Mardi 8 Janvier 2013 à 20:26

    Moi aussi j'avais tendance à m'angoisser. Et puis, voici une vingtaine d'années, je me suis plongée dans l'étude de la psycho dynamique. J'ai appris à focaliser mes pensées sur le positif. Ainsi, lorsque j'angoisse si j'attends qualqu'un, j'imagine la personne dans une situation de bienveilance, des moments sympas passés ensemble ou j'imagine la personne qui me dit " tout va bien je suis heureuse"...Idem qd le téléphone sonne tard, au lieu de m'attendre à une mauvaise nouvelle, je me dis "chouette encore une bonne nouvelle pour la journée". Chacun ses trucs! 

    4
    kas
    Mardi 8 Janvier 2013 à 20:39

    auto biographie ??????

    5
    Mardi 8 Janvier 2013 à 22:15

    C'est déjà positif de la reconnaitre et d'essayer de la chasser. Bonne soirée Gazou

    6
    Mardi 8 Janvier 2013 à 23:03

    L'angoisse fut une compagne pendant de longues années et puis un jour elle m'a quittée alors que j'étais tombée amoureuse (mon premier amour). Depuis, la vilaine tente des ré-apparitions, s'impose parfois et me pourrit la vie. Mais je sais maintenant la tenir à distance par un changement intérieur qui la fait fuir. Une sorte de bonheur profond qui m'habite et que je laisse maintenant émerger à la surface. Et la vilaine déteste la sensation du bonheur. Merci pour ce texte évocateur pour moi. Je t'embrasse, Gazou. Amitiés salines.

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    7
    Mardi 8 Janvier 2013 à 23:15

    c'est dur de se séparer de l'angoisse et aussi de l'anxiété

    8
    Mercredi 9 Janvier 2013 à 11:44

    L'angoisse, il faut la laisser parler à l'intime de soi, pour ne point qu'elle parle à notre place et mange et dorme dans notre maison. Hérédité, habitude prise dans l'enfance ... Et peut-être une peur profondément enfouie de perdre quelque chose, quelqu'un ... Je t'envoie mon affection, même virtuelle !

    9
    Mercredi 9 Janvier 2013 à 13:32

    Hélas l'inquietude ne se commande pas mais en effet on peut essayer d'y remédier, il en faut peu pour réveiller les vielles angoisses !

    10
    Mercredi 9 Janvier 2013 à 13:49

    Oh la sale bête cette angoisse, je la connais aussi. 

    Tu l'as bien exprimée.

    11
    Mercredi 9 Janvier 2013 à 19:13

    Bonsoir

     

     

    Comme tu dis, c'est l'attente qui est la source de l'angoisse. Il suffirait de se libérer de cette notion de l'attente pour cesser d'être angoissé.     Pas simple quand il s'agit de ceux que l'on aime. 

     

    Mais quelques choses simples aident, comme ne pas donner ou recevoir d'heures précises pour des arrivées. Les africains et les asiatiques ont des notions que nous disons floues sur l' heure.   Ils n'ont pas de "montre"   Mais je crois que ce sont eux qui ont raison dans la qualité de vie. Le stress de l'attente est supprimé quand il n'y a pas d'heure ! Et dans bien des cas, nous pouvons vivre ainsi.

     

    Bises du grillon

    12
    Jeudi 10 Janvier 2013 à 08:18

    Merci Catherine!

    13
    Jeudi 10 Janvier 2013 à 15:48

    Très beau texte qui décrit bien l'Angoisse, l'attente douloureuse et ses enfants les éternelles questions.

    14
    Vendredi 11 Janvier 2013 à 11:46

    Grâce à madame P., ma thérapeute, je gère mieux la plupart de mes émotions, et surtout mon angoisse!

    15
    Vendredi 11 Janvier 2013 à 23:42

    Ces angoisses font  aussi npartie de ce que je nomme maintenant mes états d'âme et   il suffit de me  dire que cela va passer. Ce ne fût pas toujours le cas, elles me menèrent à bien des ennuis.

    Aujourd'hui, elles sont toujours là mais je les accueille comme tul'écrit en bas de ton billet. Car je suis devenu libre, sans ces "béquilles" qui ont failli avoir raison de moi.

    Je te souhaite une belle année.

    16
    catherine2
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:16

    ton texte me touche gazou

    je t'embasse bien fort

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