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Anesthésiée
J'avais décidé, très jeune, de ne rien ressentir.
Non, c'est faux, je n'avais rien décidé du tout.
J'étais anesthésiée, ma vie se déroulait en dehors de moi, à côté de moi...
Qu'aurais je pu décider?
Ne rien ressentir pour ne pas souffrir
Ainsi, je n'étais pas concernée par les décisions que l'on m'imposait.
Quand ma mère m'a dit ( j'avais alors huit ou neuf ans) que je n'irai plus jouer dans l'impasse avec les autres enfants du quartier, il n'y avait presque que des garçons , je n'ai même pas eu l'idée de protester et j'ai laissé mes frères descendre et s'amuser avec les autres et je me suis réfugiée dans un monde imaginaire...
Je n'étais pas malheureuse, j'avais au-dedans de moi toute une famille heureuse: ils chantaient , dansaient, riaient, ils s'écoutaient...Je les regardais, et cela suffisait pour que je partage leur bonheur...J'avais un cahier où j'avais noté leur prénom, leur âge...Ce qu'ils vivaient me concernait plus que ce que l'on m'obligeait à vivre
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Commentaires
je ne sais jamais si c'est du vécu perso ou un texte à méditer ?
s'évader autrement, c'est bien un moment--- affaire à suivre !! bises !Septième d'une grande fratrie je n'ai jamais pu m'isoler, du reste je n'en avais pas envie, j'aimais (et j'aime toujours) être en compagnie (agréable cela va s'en dire)!
Cependant j'admire ton imagination à te créer une famille fictive...
c'est un peu ce que je m'impose en ce moment pour tenir la douleur à distance c'est sans doute ce qui me permet de surnager et de faire comme si
bises et bonne soirée
Emotion, incompréhension ! On n'élève pas un enfant en le gardant dans une boîte fut-elle garnie de coton ! Heureusement, l'imaginaire est puissant et les livres (sûrement) un refuge important.
Bonjour,
Il fut une époque où les filles, à partir d'un certain âge, ne pouvaient pas jouer avec les garçons.
Une époque révolue...
Bisous
Enfant j'avais créé un monde très imaginaire.... pour pouvoir m'évader.... j'avoue qu'il m'a suivit très très longtemps....
Je trouve ton texte très touchant et j'espère que maintenant tu mènes ta vie librement. Le monde imaginaire a du faire un peu de place à l réalité de la vie .
On te le disais, tu l'acceptais, c'était normal... et tu n'en as pas été plus malheureuse pour autant car ton monde imaginaire à cette époque comblait la petite fille que tu étais. Aujourd'hui chacun faisant valoir ses droits à l'égalité, même les petits, cela aurait été plus difficile mais en te lisant je ne crois pas que tu sois traumatisée pour autant... c'était comme ça c'est tout... et tes petits personnages ont survécu à toutes ces années, c'est pas mal non plus... Bisous Gazou
Cela t'a donné des qualités de finesse et d'intériorité, une grande richesse qui non seulement a été préservée mais qui a pu se développer.
Petite fille j'avais des parents très protecteur ( sans doute parce qu'il avait perdu une petite fille avant moi ...).
Je me souviens que je ne pouvais plus aller jouer chez une copine parce que son papa avait eu la tuberculose
Cela m'a donné le goût de la lecture et de la rêverie et aussi l'amour des chiens !!!
souvenirs d'enfance ... en ces temps là .... mais aujourd'hui aussi des diktats différents ... pour les enfants.
Cela écrit en gras ... et rien à faire pour revenir en arrière.
Dans mon enfance (après 9 ans) nous habitions dans une hlm et maman ne voulait pas que nous jouions dehors ; elle n'avait pas confiance et finalement nous aussi avions créé notre univers à la maison. Bises
A une époque de ma vie, j'ai également eu cette tentation : me protéger, ne pas avoir de désir pour ne pas souffrir, ne rien attendre. Et puis le temps m'a appris que j'étais en train de m'isoler, de ne rien partager. Mon univers fabriqué sonnait faux. Je décidai de "mettre les mains dans le cambouis", de m'exposer. Je me suis alors senti mieux.
Amitiés
Alain
Je crois que nous ne pouvions pas faire autrement.
Mais ça nous a permis de développer nos imaginaires. :)
Passe une douce journée.
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Le rempart que représente la puissance de notre imaginaire peut souvent être salvateur.
Mais résister aux diktats l'est tout autant.
Vient le jour où nous savons les doser dans un équilibre qui nous fait grandir...