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Abdellatif Laabi
Un de mes lecteurs me dit qu'il ne connaît pas ce poète dont j'ai parlé dans l'article "Hawwa"
J'ai retrouvé cet entretien (Le continent humain aux éditions parole d'Aube)
"L'écriture qui ne serait pas un vrai partage ne me concerne pas. Je pense donc à ma façon au lecteur, je le convie chaque fois à une aventure tout aussi aventureuse et exigeante que la mienne. Je ne veux pas d'un consommateur pressé et souvent distrait. J'imagine plutôt un être qui vient à moi avec ses questionnements, sa brûlure, sa disponibilité.. Ce n'est que lorsque cette rencontre s'opère que l'oeuvre littéraire prend , à mon avis, la plénitude de sa fonction et de sa signification....Nombreux sont les gens ordinaires que le système dominant n'a pas réussi à alièner et qui défendent la part du rêve et de la créativité qui est en eux....
Je dois tout à l'écriture. en lui restant soumis et fidèle, je suis devenu de plus en plus libre. En acceptant ses rigueurs, j'ai pu forger la mienne . En allant quotidiennement à son rendez-vous, je me rends vraiment présent à moi-même et au monde, je suis à l'écoute des voix qui vont emprunter ma voix, je reçois la vie comme un don et je m'empresse d'en restituer l'offrande" Laabi
Et voici un de ses poèmes (dans Mon cher double aux éditions La Différence)
Avec lui
je perds mon humour
qui paraît-il
réjouit mes amis
Fustiger la bêtise
la sienne y comprise
et tous les jours que diable fait
n'est donné
qu'à une poignée d'élus
Pourtant
et c'est là que réside mon orgueil
je pense que ma candidature
n'est pas usurpée
j'ai découvert cette propension
sur le tard
et suis navré de la voir réduite
à la portion congrue
à cause d'une ombre
fantasmée si ça se trouve
alors que faire?
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Commentaires
Je connaissais pas non plus mais je découvre avec plaisir.je ne connaissais pas non plus. Je viens d'aller faire un tour sur son site. On y trouve un choix de textes que je préfère personnellement à celui proposé ici.
merci.Ah oui ! c'est exactement ainsi que je me vois vivre l'écriture.
J'aime beaucoup ce poème, il est très vrai que la relation à son double n'est pas facile... bien du chemin à faire pour se mettre en harmonie...
Merci Gazou pour ce partage.
Bises.Merci Gazou pour cette publication.
Pour le poème, bien que la composition ne t'accapare pas d'emblée, sa relecture laisse entrevoir quelques belles images et nuances.
Merci encore une fois pour ce partage qui a servi à m'initier à une plus ample découverte.
Bonne journée.très intérréssant...et oui en chacun de nous exite cette possibilité de créér
et de partager de l'émotion et de la beautée
besos
tilkMoi aussi cette phrase m'a très fort touchée et m'a redonné de l'espoir...Bonne soirée Catherine !je ne viens pas très souvent dans tes allées, mais j'ai tort. je connais un peuce poète. Mais ici, l'extrait d'entrevue que tu indiques et emprunt d'une telle humanité. J'aime beaucoup aussi son expression continent humain.Je me retrouve tout à fait dans cette magnifique défintion de l'écriture !
bises et excellent week -end
chrystelyneJe ne conçois pas l'écriture autrement que comme le dit cet Homme. Et je partage aussi l'exigence qu'il a du lecteur. Trop de ces personnes, et le blog est assez décevant pour cela, ne lisent même pas, n'ont pas d'émotion et se contentent d'un bonjour et c.... très dur par moment.
Le seul moyen : trier, tant pis.
Douce soirée.13catherine2Mardi 2 Juillet 2013 à 16:52j'aime bien cette phrase "Nombreux sont les gens ordinaires que le système dominant n'a pas réussi à alièner et qui défendent la part du rêve et de la créativité qui est en eux..." le poème, j'ai du le relire à plusieurs reprises avant d'en capter les nuances .. le double, cette ombre qui plane ...
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Ainsi nous en saurons un peu plus sur lui.