• " Rien de plus heureux que de penser à ceux qui ne sont plus : ils reviennent par cette pensée et c'est comme si on gagnait un bras de fer avec la mort, éprouvant la douceur d'être momentanément vainqueur des ténèbres des ténèbres.

    Le sourire à mes lèvres, c'est ton sourire. ..." 

                               Christian Bobin (Noireclaire)

    C'est dans le dernier livre de Christian Bobin, c'est une longue lettre d'amour à celle qu'il aimait et qui est morte brusquement , il y a vingt ans et pour lui, elle est toujours aussi vivante et il éprouve toujours le besoin de lui parler


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  • 7 décembre

    C'est l'anniversaire de mon plus jeune fils,

    L'anniversaire de son arrivée sur terre

    et, 19 ans plus tard, l'anniversaire de son départ.

    mais dans nos coeurs, il est toujours vivant  et il nous appartient de le garder vivant parmi nous.

    La frontière entre les vivants et les morts n'est pas si étanche... et on peut communiquer avec eux sans paroles, sans vision,

    simplement en  gardant  précieusement la petite flamme de notre amour...

     

    Je relis ce que j'avais écrit, à cette date, la première année où j'ai commencé ce blog, c'est-à-dire en 2007.

     

     

    le 7 décembre 2007

    Joie et douleur mêlées...Je me dis que , enfin tu ne souffres plus, enfin je ne suis plus morte d'inquiétude...

    Le pire est arrivé, il n'est plus à craindre..

    Mais c'est intolérable, on ne met pas au monde un enfant pour, quelques années plus tard, le porter en terre...

    il y a maldonne,il faut recommencer la partie mais rien ne se recommence et tout se vit...

    Et tu es là, derrière mon épaule , et surtout au plus profond de moi, et tu me dis:

    " tout ce que je n'ai pas vécu, vis le à ma place, tout ce que je n'ai pas admiré, admire le pour moi".. .Si je me laissais aller,ce serait comme si je te faisais mourir une seconde fois...Alors, je vis mon enfant, je vis !

     

    le 23 décembre 2007

    Tu es l'absent présent.
      Je ne te cherche plus, tu t'imposes à moi. Chaque fois que je prépare ma valise pour quitter la maison,c'est comme si tu te glissais dans mes bagages incognito, et je te découvre à l'arrivée et tu ris de ma surprise et tu me dis:"toi qui aimes écrire,qu'attends-tu pour me redonner la vie?"
      -Mais,mon petit,c'est difficile,bien sûr que je brûle d'écrire un poème à toi dédié
    mais il y a eu ces trois années sombres avant que tu ne nous quittes et nous avons failli sombrer ensemble dans la folie et dans la peur? Comment nous retrouver?
      Et tu me réponds avec ton fin sourire:"ne te décourage pas, tout a un sens, je ne suis pas venu au monde pour rien...cherche mais surtout aime la vie, c'est un cadeau trop immense pour le négliger,c'est parce que je l'aimais trop que je l'ai quittée, je ne pouvais pas me contenter de faire semblant,vis pour moi, tu me réjouiras"

    Toi qui voulais une seconde naissance,je suis dans l'attente de toi, je veux te la donner,car de ta mort doit jaillir la VIE. Je sais que tu attends cela, que cela est nécessaire pour que le drame de ta mort ne soit pas rejoué encore. L'ombre est là pour que tu en fasses de la lumière. Ta mort doit devenir source de VIE.

    Ainsi ,tous ces liens qui se sont créés ou qui se sont fortifiés depuis que je parle de toi, n'est-ce pas de la vie qui circule...Merci à tous ceux qui m'ont envoyé des commentaires ,des mails....Je n'espérais pas tant de chaleur, tant de partage, tant de compréhension...Merci infiniment et BON NOEL à tous...Croyants ou incroyants,peu importe...Vivons la vie et le partage.

     

     

    Cette année, il y aura 20 ans que tu es notre absent présent.

     

     

     


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  • Ce matin, j'ouvre au hasard le dernier livre de François Cheng

    Je pense d'abord que le hasard fait bien les choses en ce jour de Toussaint...

    Je suis quand même heurtée par les premiers mots" restons inconsolables"

    Devrions-nous passer notre vie à pleurer?

    Certainement pas.

    Au contraire, la fidélité à nos morts nous oblige , nous donne le devoir de  savourer tous les bonheurs de la vie, ,de les vivre intensément  en union avec eux qui ne sont plus et ne peuvent plus en jouir qu'à travers nous...

    Mais la joie est inséparable du malheur. Et la vie sur terre est inséparable de la mort...Et le jour a besoin de la nuit...

    Par peur de souffrir, nous risquons de nous fermer et de nous priver de bien des bonheurs qui jalonnent notre vie.

    Les cris peuvent devenir des chants  apaisants et très beaux...

    Ce poème magnifie la tendresse et c'est pourquoi je veux le garder en moi

     

     

                                                            de François Cheng (La vraie gloire est ici)

    "Restons inconsolables,

    restons inconsolés.

     

    Laissons survivre en nous nos morts,

    Laissons creuser en nous nos remords,

    Gardons jusqu'au bout la douleur des disparus?

    Gardons jusqu'au bout nos propres douleurs tues.

    Que le tourment soit notre pain quotidien,

    Que soit notre vin larmes et sang versés,

    Il nous faut apprendre à durer

    Jusqu'à ce que tout soit transmué,

    Jusqu'à ce que soit transfigurée

    Toute cette expérience de

           l'éternelle souvenance.

     

    Que les cris de nos morts se mêlent aux nôtres,

    que nos cris saccadés se changent en chant,

    Seul le chant peut submerger l'oubli,;

    Il nous faut apprendre à durer

    Jusqu'à ce que nous reviennent

    Les instants de promesse et de tendresse

    -soleil buvant rosée, lune aspirant marée-

    Poignante tendresse humaine, la seule qui compte,

    C'est pour elle que nous sommes venus au monde.

    qu'ils viennent, qu'ils viennent donc

     

    Ces instants tels que les change

       l'éternelle advenance !"

    Le chant seul peut déborder le temps


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  •  

     

    "Des êtres de dialogue, de partage et de mouvance que nous sommes,

    vivent de la magie des rencontres, meurent de leur absence.

    Chaque rencontre nous  réinvente illico,

    que ce soit celle d'un paysage, d'un objet d'art, d'un arbre, d'un chat ou d'un enfant,

    d'un ami ou d'un inconnu.

    Un être neuf surgit alors de moi et laisse derrière lui celui qu'un instant plus tôt je croyais être."

                              Christiane Singer

     

    Christiane Singer, je l'ai rencontrée quelques mois après la mort de mon plus jeune fils...

    Elle m'a si bien écoutée, avec une attention si profonde, que je m'en suis trouvée toute régénérée et apaisée...

    Je lui ai écrit  pour la remercier...elle m'a répondu, elle a su trouver les mots justes...

    Notre correspondance a duré peu de temps...puisqu'elle s'est envolée,elle aussi, quelque temps après...

    mais elle ne m'a pas quitté, elle est toujours présente en moi, ainsi que mon fils et tous ceux qui  m'ont enrichi de leur présence quand ils étaient parmi nous...

     


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  • C'est dans une gigue endiablée

    que je souhaiterais m'en aller

    pour que chacun se souvienne

    que la vie est une danse

    et que le rythme peut nous emporter

    et nous faire naître à nous-mêmes.

     

       C'est dans un éclat de rire

       que je voudrais l'accueilllir

       La Camarde

       et l'obliger à quitter

       son masque de grimaces

       et l'obliger à sourire.

     

    C'est un chant que je voudrais offrir

    juste avant de partir

    à tous ceux qui m'aiment

    pour leur donner le désir

    de rester à l'écoute de leur musique intérieure

    et d'y établir leur demeure.

     

       C'est avec gourmandise

       qu'on se le dise

       que je l'attends

       celle qui m'ouvrira la porte vers l'inconnu

       mais qu'elle vienne en son temps

       son temps qui n'est pas le mien.

       Et en attendant même si parfois je ne sais plus

       pourquoi je suis là, je continue à faire

       du mieux que je peux et avec amour ce que j'ai à faire.

     

    Et si, quand elle viendra, je n'ai plus assez de souffle pour chanter, pour danser et pour rire

    que ceux qui m'accompagnent le fassent pour moi.


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