• A l'ami d'enfance

     

    J'ai déjà publié ce texte, je ne sais pourquoi, ce souvenir ressurgit en ma mémoire

     

    Je me souviens

    Je devais avoir sept ou huit ans , pas davantage.

    Les soirs, après avoir fait les devoirs et puis, bien sûr, les jeudis et les dimanches, nous nous retrouvions en bas dans l'impasse et nous jouions ensemble, tous les enfants  du quartier..Il y avait surtout des garçons et cela gênait beaucoup ma mère...

    Mais un seul m'attirait et lui aussi recherchait ma présence..

    Et quand il venait, nous aimions, tous les deux , arpenter l'impasse de long en large en nous racontant des histoires...

    J'ai totalement oublié ce dont nous nous parlions et qui, pourtant, si fort nous passionnait....

    J'ai même oublié son nom, il me semble qu'il s'appelait Pierre..

    Il était menu, il était blond, les cheveux coupés en brosse, il était très calme et discret...De quoi pouvions-nous parler ?  Cela m'intrigue d'autant plus que je parlais très peu, même en famille..J'avais l'habitude de me réfugier dans mes rêves..

    .L'entrée de sa maison était sous le pont de sorte que je ne connaissais  aucun membre de sa famille et les autres non plus d'ailleurs, on ne les voyait pas entrer et sortir...

    Mais ce bonheur ne dura pas..Ma mère était intriguée par nos va et vient ,elle redoutait je ne sais quoi, nous étions sages comme des images, et un jour, elle m'interdit de descendre dans l'impasse et c'en fut fini;

    Et chaque fois que je pense à lui, je me demande ce qu'il est devenu, si la vie a été douce  ou amère avec lui...et je regrette de n'avoir pas su me révolter...


  • Commentaires

    1
    Vendredi 4 Février 2011 à 09:59

    Ô ! oui, ces enfances et ces enfants que l'on "maltraite", que l'on empêche de s'épanouir à trop vouloir les protéger... de quoi au juste ?

     

    j'aime ceci qui me parle... il devait très certainement s'appeler Pierre

    2
    Vendredi 4 Février 2011 à 10:07

    Bonjour

    C'est vrai, la vie ainsi nous sépare et on se demande aussi qu'estc-e que l'autre est devenue ? C'est d même pour un copin de régiment,... on c'est perdu de vue... aussi un fille... qui se trouve au canada aujourd'hui...  je n'ai plus que son prénom....  impossible de me souvenir de son nom de jeune fille.... j'aurais aimé la retrouver pour savoir encore en vie ? déjà partie ? avec le net on peut facilement trouver, mais son son nom ?

    Sincèrement

    Jean

    3
    Vendredi 4 Février 2011 à 10:59

    Merci pour ce sympathique partage, je me dis que peut-être lui aussi à les mêmes interrogations à ton sujet ? qui sait ....Bonne journée

    4
    Vendredi 4 Février 2011 à 11:38

    chez nous c'était le papa qui nous interdisait de jouer dans le jardin devant la maison car donnant sur la rue, nous discutions avec les voisins et notamment des garçons ....

    5
    Vendredi 4 Février 2011 à 11:45

    C'était un joli âge pour ne faire aucun 'mal'. Joli souvenir.

    6
    Vendredi 4 Février 2011 à 12:19

    Peut être un soir son prénom te reviendra sans que tu le cherches, en l'associant à par exemple à un cri de mère qui appelle son enfant le soir, à une remarque d'un passant ou autre.   Mais si c'est difficile , ce n'est pas impossible de savoir ce qu'il est devenu.   La maison sous le pont existe toujours, il doit y avoir quequ'un qui se souvient du nom de famille, qui te dira : ils sont allés à Montélimar ou à Romans, le papa était ceci ou cela.   

    J'ai retrouvé des enfants d'un ami de mon père que j'avais perdu de vue depuis plus de 60 ans, en demandant à la mairie du lieu quelles étaient les personnes les plus âgées du lieu ayant leur mémoire !! Et de fil en aiguille, j'ai remonté la piste.

     

    Bises du grillon

    7
    Vendredi 4 Février 2011 à 13:53

    Et lui ? Sais-tu ce qu'il a pensé lorsque, du jour au lendemain, tu n'es plus venue jouer dans l'impasse ? Tu ne crois pas qu'aujourd'hui encore il se pose des questions, de temps en temps ? Pourquoi ne pas essayer de savoir ? Ce ne serait pas ridicule, je trouve...

    8
    Vendredi 4 Février 2011 à 14:11

    Trop sage Gazou, ça ne m'étonne pas du tout. 

    Bon vendredi la belle plume.

    9
    Vendredi 4 Février 2011 à 16:44

    A mon époque, on écoutait les parents, je n'ai pas de beaux souvenirs comme toi, même s'ils sont emprunt de nostalgie et de regret.

    Bisous Gazou.

    10
    Vendredi 4 Février 2011 à 18:10

    Un beau souvenir qui garde sa part de mystère. Cette connivence t'a aidée à vivre et elle a laissé une trace en toi; peut-être le goût du partage, la douceur, ou la joie d'exister librement sans surveillance. Ce n'est pas à négliger et l'écriture de ce texte peut t'aider à lui donner toute sa valeur, même si tu préfèrerais avoir aussi des nouvelles. La vie est alimentée par tellement de petits ruisseaux ...

    11
    Vendredi 4 Février 2011 à 20:30

    Un souvenir qui a marqué ton enfance et que tu ravives ici... merci pour le partage :-)

    12
    Vendredi 4 Février 2011 à 20:56

    Il y a parfois des souvenirs qui laissent un parfum de regret . On voudrait bien remonter le temps pour changer ce moment là. Bonne soirée, bises Gazou

    13
    Vendredi 4 Février 2011 à 21:22

    Parfois les mères se trompent ,et parfois elles ne sont pas assez prévoyantes. Difficile responsabilité.

    14
    Vendredi 4 Février 2011 à 21:34

    Merci Gazou, de ce partage. 

    Ils sont nombreux ceux que nous avons croisés dans nos vies. Que sont-ils devenus?

    Gamine, j'avais aussi un ami avec qui je passais beaucoup de temps à courir la campagne environnante. Mais lorsque j'ai eu 11ans, mes parents ont déménagé, et jamais plus je ne l'ai rencontré...et pourtant, il vit pas très loin, moins de 10km de mon domicile actuel !!!

    15
    Samedi 5 Février 2011 à 07:26

    ah ces amis d'enfance

    on n'oublie pas tout, pas tous

    on a dans le coeur

    là des vigages

    un visage

    et aussi je me demande

    16
    Samedi 5 Février 2011 à 07:59

    non, la révolte n'était pas possible, on était trop bien formaté...Neuf ans..ce fut une période difficile aussi pour moi..mais nous sommes vivantes !Bonne journée Nicole !

    17
    Samedi 5 Février 2011 à 08:55

    oui, c'est un doux souvenir, un petit ruisseau qui alimente la vie...Bonne journée, Lily!

    18
    Samedi 5 Février 2011 à 09:13

    moi, il me semble que j'essaierai de le rencontrer..mais je reconnais que ce n'est pas si facile..peur de tâcher  le beau souvenir que l'on garde de cette relatio..on a tellement chnagé, saura-t-on se rejoindre ?

    19
    Samedi 5 Février 2011 à 11:47

    Les mamans craignent toujours... elles ont peut-être raison.

    Reste les souvenirs au fort goût de regrets.

     

    Mais ils sont beaux, pourtant.

     

    Passe une douce journée, Gazou. Merci pour le partage.

    20
    Dimanche 6 Février 2011 à 21:16

    Bonsoir

    J'adore ce genre d'histoire

    je trouve cela trés romantique

    même a neuf ans, je veux dire surtout à neuf ans

    C'est un age tellement sincère ou il n'y a pas encore d'autres enjeux

    Personnellement à Noèl j'ai revu  une fille de ma classe de 5eme

    je me suis fait reconnaître ! trente cinq ans après LOL !

    Je pense qu'elle était émue  aussi

    Mais je ne voulais surtout pas laisser d'adresse ou de tél  pour ne rien abimer de ce beau souvenir

    Je l'ai reconnue à son sourire et je lui ai dit

    Voilà ! c'est tout mais cela m'a suffit 

    dire bonjour à un beau souvenir d'enfance et le laisser repartir dans ma mémoire

    au chaud dans le bonheur de l'enfance

    a+

    Jacky

     

     

    21
    Mardi 8 Février 2011 à 08:33

    Joker : cela me bouleverse...

    22
    Mardi 8 Février 2011 à 22:07

    Re-bonsoir à toutes et à tous

    Je relis cet article trés sympathique ainsi que les commentaires.

    Si je ne me trompe pas, je perçois chez certains un peu de nostalgie même des regrets.

    Je suis comme vous, j'ai laissé passer de belles rencontres, sans les retenir.

    Mais j'en ai fais ausssi de splendides que j'ai gardé depuis ma naissance.

    Ce ne sont pas des amis d'enfance, mais de naissance et j'ai bien conscience que c'est un immense privilège.

    Les rencontres que j'ai laissé passer, je ne les regrette jamais elles sont là, en moi, dans l'imaginaire de ce qu'elles auraient pu être.

    A chaque fois qu'elles se rappellent, à moi, par la mêmoire je les redécouvre

    avec autan de plaisir que si c'était la première fois.

    Elles font renaître mes émotions d'enfants, leur naïveté et leur grande

    sincérité.

    Ce soir, je vous fais une confidence.

    J'adore ça !

    Alors ! Dites moi, comment je pourrais regretter de les avoir laissé passer

    Elles sont devenues, au fil du temps, tellement intenses !

    Nous devons remercier notre mêmoire.

    a+
    Jacky

    23
    Mercredi 9 Février 2011 à 08:46

    Je partage tout à fait ton point de vue

    Il y a de la nostalgie mais aussi une grande douceur à se souvenir de ces heureuses rencontres, elles font partie de nous..Merci pour ce long commentaire

    24
    Dimanche 11 Mars 2012 à 09:41

    Ces "brêves rencontres" sont bien émouvantes quand elles reviennent à notre mémoire.

    D'autant qu'elles se trouvent habillées par nos rêves, et sont ainsi comme nimbées d'idéal.

    Comme le dit Quichottine, les mères ont parfois raison, et il arrive qu'on leur fasse le reproche inverse.

    Pas facile d'être une mère.

    De toute façon c'est la vie elle même , les circonstances, qui viennent interrompre des relations qui auraient pu, peut-être...

    rêves et nostalgie !

    25
    Dimanche 11 Mars 2012 à 10:05

    la vie en avait décidé ainsi

    26
    Dimanche 11 Mars 2012 à 10:25

    Ce sont des souvenirs que l'on garde... et, parfois, je me demande si nous les aurions ainsi si la vie ne nous avait pas enlevé cet(te) ami(e) d'enfance qui participait à nos rêves.

    Bises et belle journée, Gazou.

    27
    Dimanche 11 Mars 2012 à 10:42

    Les adultes ont parfois des a priori que les enfants nepeuvent comprendre. Mais pourquoi n'as tu jamais demandé à ta mère pouquoi ??? Bisous

    28
    Dimanche 11 Mars 2012 à 11:59

    C'était l'époque des interdictions et nos rêves étaient les plus purs. C'était comme ça, sans révoltes et la vie continuait.

    29
    Dimanche 11 Mars 2012 à 15:55

    on a perdu de vue des êtres qui nous furent proches un temps, et que sont ils devenus, c'est interessant....

    30
    Dimanche 11 Mars 2012 à 16:24

    Des rencontres  sans suite... On peut tout imaginer, mais on ne saura jamais si oui ou non elle sauraient pu être fécondes.

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    31
    Dimanche 11 Mars 2012 à 18:01

    Nous avons tous connu je pense ces injustices qui brisent les ailes et les rêves....

    32
    Dimanche 11 Mars 2012 à 19:37

    Les mères de cette époque étaient bien étranges, un peu obsédées sexuelles, non? 

    33
    Dimanche 11 Mars 2012 à 23:25

    La vie continue son chemin en séparant les amis. Il reste des souvenirs enjolivés par le temps . Que faut-il faire? Si c'est important pour toi , il faut faire des recherches  pour le retrouver.Belle soirée, bisous Gazou

    34
    ABC
    Lundi 12 Mars 2012 à 09:41

    Tu devais, avec lui, partager tes rêves. peut-être un jour te lira-t-il et fera écho à tes souvenirs ? Peut-être....

    35
    nicole 86
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:25

    Neuf ans, la première fois où la tentation de la mort est venue. je ne savais pas que celà se nommait suicide, je ne savais pas comment faire, mais ce désir est né à cet âge-là.

    Cinquante ans plus tard, je suis vivante (enfin). Simplement cette longue familiarité avec ma mort m'a façonnée.

    Oui, l'enfance n'est pas toujours le paradis qu'on veut croire. Je comprends ton regret de ne pas avoir su te révolter, ce n'était juste pas possible.

    36
    catherine2
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:25

    l 'entrée de sa maison était sous le pont ....  

    37
    chamard nelly
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:25

    Bonsoir Gazou,

    Si tu veux re publier ce commentaire c'est que tu en as besoin. ce dernier semble devenir obsédant ou résistant.  ton souvenir est resté clair en ta mémoire.Ce doit être douloureux de continuer à vivre avec des" peut-être" ou des actes manqués.

    A ta place, je m'armerai de courage et je commencerais des recherches, par des voisins, la mairie, l'école...tu en auras le coeur net et peut-être ne regretteras-tu plus rien et vivras-tu plus sereine, sans regret ? et peut-être re-commencerais-tu une belle amitié ? pourquoi pas ?

    Bises.Nelly

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