•                        Ce poème m'accompagne depuis longtemps

     

    " Il faut être toujours ivre. tout est là.  C'est l'unique question.

    Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,

    il faut vous enivrer sans trêve.

    Mais de quoi ?  De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.  Mais enivrez-vous.

    Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé,  dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue,

    demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge,

    à tout ce qui fuit,

    à tout ce qui gémit,

    à tout ce qui roule, 

    à tout ce qui chante, 

    à tout ce qui parle,

    demandez quelle heure il est;

    et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge vous répondront:

    "Il est l'heure de s'enivrer. Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous;

    enivrez-vous sans cesse !

    De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise ! "


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    Ombres portées

     

    Émile Friant. Autoportrait à quinze ans (1878)  Autoportrait à 15 ans (1878)

     

     

     

    Di

    "La discussion politique", huile sur panneau datée de 1889 et estimée entre 30 000 et 50 000€"La discussion politique", huile sur panneau datée de 1889

     

    JJ'aime beaucoup les portraits  réalisés par ce peintre...On a  l'impression d'avoir ces personnages devant nous et de pouvoir entrer en conversation avec eux....Et j'ai  très envie de lire ce livre écrit par Philippe Claudel

     

    Au revoir Monsieur Friant

     

    « Les oeuvres peintes sont souvent de grands miroirs qui nous invitent à nous contempler. Notre matière profonde se mêle à celle que le peintre a déposée sur la toile. Ainsi naissent des frères parfois. Émile Friant, bien que né un siècle avant moi, en est un.
    Dans ce roman, j’ai voulu parler de lui, et parler de moi à travers lui, mener en quelque sorte une conversation imaginaire et sincère. Il s’est écrit alors que j’avais publié deux ou trois livres seulement, et il y en a eu bien d’autres depuis, mais de tous, c’est celui qui a laissé le plus de traces en moi. Sans doute parce qu’il recèle une fraîcheur et un élan que le temps n’est pas parvenu à faner. »  Philippe Claudel

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    " La clarté de ces bois en mars est irréelle,

    Tout est encore si frais qu'à peine insiste-t-elle.

    Les oiseaux ne sont pas nombreux; tout juste si,

    très loin, où l'aubépine éclaire les taillis,

    le coucou chante. On voit scintiller des fumées

    qui emporte ce qu'on brûla d'une journée,

    la feuille morte sert les vivantes couronnes,

    et suivant la leçon des plus mauvais chemins,

    sous les ronces, on rejoint le nid de l'anémone,

    claire et commune comme l'étoile du matin."      Philippe Jaccottet


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    La mer orageuse ou La Vague, de Gustave Courbet, 1869-1870.

     La tourmente envahit tout :  ciel et terre et eau

    Notre âme est-elle à l'image de ce tableau

    Que faire pour l'apaiser et lui faire goûter enfin à la sérénité?


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    Soleils couchants

     

    Une aube affaiblie
    Verse par les champs
    La mélancolie
    Des soleils couchants.

    La mélancolie
    Berce de doux chants
    Mon coeur qui s'oublie
    Aux soleils couchants.

    Et d'étranges rêves,
    Comme des soleils
    Couchants, sur les grèves,
    Fantômes vermeils,

    Défilent sans trêves,
    Défilent, pareils
    A de grands soleils
    Couchants sur les grèves.

    Paul Verlaine (1844-1896) ( Poèmes saturniens

     

     

    L'harmonie, la douceur, la beauté qui se dégagent  de ces quelques motsm'a toujours ravie...

    Je le dis à voix haute, je le redis, je le chante et, un instant  du moins, le monde devient pure merveille


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