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J'ai fait paraître cet article en 2014.
A plusieurs reprises, je vous ai déjà parler de lui.
Il est mort brusquement ce vendredi 12 octobre
Et avant-hier, je suis allée au crématorium participer à la cérémonie qui a eu lieu pour son départ.Il était cardiologue mais depuis toujours, il avait le goût de dessiner et de peindre...Et il encourageait les autres à développer leurs talents, à devenir créateurEn ce temps de Toussaint,
nous sommes plus particulièrement penchés sur le thème de la mort et de la vie.
Nous sommes dans l'atelier du peintre Gérard Zilberman.
L'artiste nous dit qu'il ne qu'il ne sait pas ce qu'est la mort.
Elle est comme un mur qui nous renvoie à la vie.
Et le grand symbole de la vie est représenté par l'arbre.
Après un coma, les personnes qui reviennent à l'état de conscience
rapportent souvent qu'elles ont vu au fond d'un tunnel une lumière.
Le peintre a représenté cette lumière venant derrière l'arbre,
couleur d'un jaune doux,
lumière diffuse.
Et cette lumière vient éclairer le feuillage donnant aux feuilles
un aspect automnal.
Mais , au pied de l'arbre,le printemps renaît avec ses verts.
Le temps n'est pas une ligne droite.
La vie est un cycle où vie et mort s'interpellent.
Commentaires
bonsoir Gazou,
ces couleurs et cette lumière automnales sont superbes
et ton texte qui accompagne ces tableaux
est magnifique :
plein de poésie
et de recherches de vérités premières
sur la nature, la mort, la vie
merci pour cette belle participation
bonne soirée
bon dimanche
bisousCeci me parle car j'aime cette idée d'une mort-vie. Sans dire que je n'ai absolument pas peur de la mort (malgré tout je me dis que ce n'est normalement pas pour maintenant...) j'ai malgré tout une certaine confiance dans le fait que ce n'est pas seulement une fin. Donc cette idée de lumière, de regain de la vie... Ca me plaît!
Magnifique! Ce peintre à travaillé sur l'arbre et l'automne qui sont la métaphore de ce qu'est la vie.. la mort.
Merveilleux sont tes mots qui accompagnent et donne le pouvoir de comprendre cette éternelle vérité
à laquelle j'adhère complètement..
Merci beaucoup chère Gazou
Belle soirée.. bon dimancheLa vie n'est qu'un soupir......Très belle peinture !
La mort n'est pas un drame, c'est tout simplement la fin de la vie, et quoi de plus beau que de fermer les yeux sur une vie accomplie? Chaque instant de la vie se vit comme si il était le premier et le dernier à la fois
amicalement
Claude
J'aime beaucoup la vision de ce peintre sur la mort, nous allons tous y passer et il vaut mieux dédramatiser!
J'aime beaucoup la dernière présentation, comme j'aime les arbres, qui nous inspirent bien souvent par leur force de vie !
Bonne soirée Gazou
Et en ce moment dans ma région on peut voir à la fois des manifestations de l'automne, et une résurgence du printemps : la douceur des températures trompe la Nature !
Merci pour cette découverte accompagnée d'un commentaire très poétique !
J'aime la forme circulaire de ce tableau : cycle naturel et perpétuel de la vie et de la mort, l'une et l'autre imbriquées ad libitum...
Bonjour
Oui, j'ai un Ami qui a vu ce tunnel et cette lumière il a marché dedans et vu plus loin encore avant de revenir en arrière, il n'est pas le seul d'ailleurs, mais c'est lui qui est mon ami... et il est très sérieux!!!
Amitiés
Jean
L'arbre est un très beau symbole du cycle de la vie avec la mort qu'elle comporte, j'aime cette représentation.
Gazou
Cette peinture, ses couleurs sont apaisantes.
L'Arbre est effectivement le symbole de la Vie.
Un tel arbre est mentionné au début du Livre de la Genèse dans le second récit de la Création.
Il symbolise l'Immortalité.
Nous sommes comme les feuilles qui se détachent à l'automne et vont fertiliser la terre pour son renouveau.
les jeunes pousses succèdent aux anciennes.
C'est le cycle éternel.
Merci de m'avoir fait découvrir ce peintre.
Amitiés
Renaud
Mille mercis à tous les amies et amis de Gazou pour leurs commentaires élogieux, grâce à Solange.
Gérard Zilberman
15 commentaires -
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Dites-lui par les tuyaux
Qu’ils n’auront pas notre peau
L’âme ça n’a pas de tête
A couteau ni à courbette
Que dans tous les coins obscurs
Son nom a gravé les murs
Qu’ils ont cette peur étrange
Que tous les destins s’échangent
Taulards des six cents cachots
Ce matin le ciel est beau
Ils savent qu’on les regarde
Qu’ils ont la gueule blafarde
Taulards des six cents cachots
Approchez-vous des barreaux
On va gâcher leur aurore
Nous frérots on vit encore
Que la honte dégouline
Dans la cour aux guillotines
Taulards des six cents cachots
On dira le dernier motLouis Calaferte
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Les rêves et la poésie de Joan Miró au Grand Palais
Par Valérie Oddos @valerieoddosJournaliste, responsable de la rubrique Arts de CultureboxJoan Miró, à gauche"L'Oiseau migrateur", collection particulière, à droite "La Maison du palmier", 1918, Espagne, Madrid, Museo Nacional Centre de Arte Reina Sofia, 1998
44 ans après l'exposition de 1974, le Grand Palais offre à Miró une grande rétrospective parisienne. De ses peintures de jeunesse en Catalogne aux grands "Bleus" de 1961, des céramiques aux "Constellations", des "paysages imaginaires" aux sculptures, on est convié à 70 ans de création d'un artiste-rêveur qui s'est renouvelé toute sa vie (jusqu'au 4 février 2019).
"L'idée était de redécouvrir, de découvrir Miró dans toute son ampleur et ses 70 ans de création d'un homme qui a parlé peinture, dessin, céramique ou sculpture en inventant un monde que l'on ne connaissait pas, qui a ajouté la poésie à la peinture et créé un monde merveilleux qui n'est ni abstrait ni figuratif", explique Jean-Louis Prat, ex-directeur de la Fondation Maeght et commissaire de l'exposition, qui était un ami de l'artiste. La rétrospective du Grand Palais rassemble 150 œuvres, de 1916 à la mort de l'artiste en 1983.
Trois toiles étonnantes datées de 1916-1917 nous accueillent dans l'exposition. A l'époque, Joan Miró vit à Barcelone où il fréquente les milieux intellectuels après avoir fait une école d'art et découvert les avant-gardes. "Nord-Sud" porte le nom d'une revue française du même nom, c'est une nature morte aux couleurs vives à la fauve. Une autre nature morte, "La Rose", a des accents cézanniens, comme le "Portrait de Vicens Nubiola", qui fait aussi penser à Van Gogh.
Les détails de la terre catalane
Le jeune Miró se cherche et aborde toutes ces influences mais sans jamais adhérer. Il digère le cubisme, découpant les plans en facettes, basculant la perspective, multipliant les points de vue. A un moment, il se définit comme un "fauve catalan" mais il reste toujours en marge des courants artistiques.
Il opère un brusque changement à l'été 1918. La métamorphose est saisissante. Inspiré par sa terre catalane à laquelle il sera toujours fidèle, Miró se met à peindre des paysages pleins de détails infimes assez plans. De la ferme familiale de Mont-roig, près de Tarragone, sous un ciel bleu éclatant, il saisit la moindre herbe ou brindille, chaque tuile et chaque caillou ("La maison du palmier").
Dans son chef-d'œuvre de cette période dite "détailliste", "La Ferme" (1921), il introduit des tas d'objets, d'animaux, stylisés, s'attachant aux matières et aux textures. Avec ce tableau, Miró interroge "sans arrêt sur les choses les plus simples, que nous côtoyons, que nous percevons mais peut-être pas de la même manière, sur les gens qui cultivent la terre, sur le ciel, sur ce sol catalan qu'il aimait tant", commente Jean-Louis Prat.Joan Miró, "Femme", 1934, pastel sur papier velours, collection particulière
La couleur des rêves
Au début des années 1920, il partage son temps entre la Catalogne et la rue Blomet à Paris, où il côtoie les surréalistes et participe à leur première exposition. Mais une fois de plus il refuse l'étiquette et l'invitation de ses amis qui le pressent de rejoindre leur mouvement.
Il invente un langage poétique où des figures étranges et des symboles, des insectes et des oiseaux fabuleux, des étoiles, des yeux, des lunes flottent dans de grands ciels. Il peut sembler loin de la figuration, la grande forme blanche de son "Cheval de cirque" (1927) évoque de très loin un cheval, et pourtant, on ne peut pas non plus parler d'abstraction.
La nuit, il dort, dit-il, mais quand il est éveillé, il rêve tout le temps. "Ceci est la couleur de mes rêves", a écrit Joan Miró en 1925 sur une toile toute blanche sous l'inscription "Photo" et un petit nuage bleu.Peindre comme on respire
En 1927, Miró crée des "paysages imaginaires" aux couleurs saturées où un lièvre devient une créature fantastique, où un ciel peut être orange vif. Ces toiles sont dépouillées, à l'inverse des "Constellations" peintes entre 1939 et 1941 qui regorgent de signes et de figures.
"Miró demande toute notre attention, il ne faut pas le regarder de manière superficielle. C'est sans arrêt une découverte, dans un coin, en haut, à gauche, à droite", fait remarquer Jean-Louis Prat
"Peindre, c'est un besoin physique, comme respirer, boire, manger", dit Miró dans un film. "Il travaillait sans arrêt", confirme Jean-Louis Prat. "Il se mettait devant le tableau, il réfléchissait et quand il traçait un trait, il exprimait ce qu'il ressentait profondément."
Miró varie les techniques et les supports. Inquiet de la montée des fascismes, il peint en 1934 une série de grands pastels aux couleurs électriques et aux personnages monstrueux. En 1936, il fait aussi une expérience sur masonite (panneau de fibres agglomérée). "C'était invendable", selon Jean-Louis Prat. D'ailleurs, " Miró ne cherchait pas à vendre, au début, il a vécu difficilement".Joan Miró, "La Ferme", 1921-1922, États-Unis, Washington National Gallery of Art, don de Mary Hemingway, 1987
© Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo National Gallery of Art, WashingtonLe pouvoir de la terre
En pleine Guerre d'Espagne Miró réalise une fresque pour le pavillon de la République espagnole à l'Exposition universelle de Paris en 1937. Une peinture monumentale de 7 mètres de haut représentant un paysan en révolte ("Le Faucheur"), le "Guernica" de Miró, qui sera détruite lors du démantèlement du pavillon. Elle est évoquée dans l'exposition grâce à des photographies. L'engagement anti-franquiste de Miró ne se démentira pas : en 1974, il réalisera trois grandes toiles ("L'Espoir du condamné à mort") en hommage à Salvador Puig Antich, anarchiste catalan, dernier prisonnier politique condamné à la mort par garrot par le régime....
Le maximum d'intensité avec le minimum de moyens
C'est après la guerre aussi qu'il crée des sculptures, des assemblages d'objets hétéroclites, à partir desquels il réalise des tirages en bronze. A partir d'un mannequin et un robinet, il imagine une "Jeune fille s'évadant" aux couleurs vives. Deux tabourets deviennent "Monsieur et Madame", une planche à repasser, un chapeau et une carapace de tortue sont une figure féminine baptisée "La caresse d'un oiseau".
Jusqu'à la fin il se renouvelle, il invente. On peut voir au Grand Palais les trois toiles monumentales de 1961, les "Bleus", merveilleuses dans leur dépouillement. "J'ai mis beaucoup de temps à les faire. Pas à les peindre mais à les méditer", disait Miró.
"J'éprouve le besoin d'atteindre le maximum d'intensité avec le minimum de moyens. C'est ce qui m'a amené à donner à ma peinture un caractère de plus en plus dépouillé", avait-il expliqué deux ans plus tôt.
A la fin de sa vie, Miró peint avec ses doigts, avec ses pieds, il fait couler la peinture blanche sur des fonds blancs monumentaux. Basquiat dix ans avant Basquiat, ose Jean-Louis Prat. La dernière œuvre de l'exposition, "Toile brûlée" est une toile en partie lacérée et trouée par le feu.J'aime beaucoup Miro, il me fait rêver, il redonne des couleurs à la vie
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CREDO
Je crois en ceux qui marchent
à pas nus
face à la nuit.
Je crois en ceux qui doutent
et face à leur doute
marchent.
Je crois en la beauté oui
parce qu'elle me vient des autres.
Je crois au soleil au poisson
à la feuille qui tremble
et puis meurt
en elle je crois encore
après sa mort.
Je crois en celui
qui n'a de patrie
que dans le chant des hommes.
Et je crois qu'on aime la vie
comme on lutte
à bras le corps.
Jean-Pierre Siméon
(Sans frontières fixes)
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"Jakuchu, le royaume coloré des êtres vivants" : le maître japonais fait sensation au Petit Palais
Par Michaël Naulin @CultureboxPrécieusement conservées dans les réserves impériale du Japon, c'est la première fois que les oeuvres de Jakuchu sont présentées en Europe.
Depuis le 15 septembre, le Petit Palais accueille une exposition unique : "Jakuchū, le royaume coloré des êtres vivants". Dans le cadre des "Japonismes 2018", ces magnifiques rouleaux de soie du maître du XVIIIe siècle ont été exceptionnellement prêtés par les réserves impériales de Tokyo. Un peintre quasiment inconnu en France mais qui attire les visiteursDès le premier regard, l’oeil est saisi. Saisi par ce souci du détail, ces couleurs vives et ces animaux qui semblent se mouvoir sur l’écrin de soie. Itō Jakuchū fascine quiconque observe ses oeuvres. Né en 1716, il est considéré comme l’un des plus grands artistes japonais de l'histoire.
Un artiste redécouvert
Pourtant son nom est quasi-inconnu en Europe et en France. Et même au Japon. L'artiste a été redécouvert il y a une dizaine d'années après une campagne de restauration des oeuvres exposées au Petit Palais. Cet ensemble monumental est considéré comme le chef d'oeuvre de Jakuchū. Précieusement enroulés dans des boîtes en bois, et conservés dans les réserves de la collection de l’Agence de la Maison impériale du Japon, les rouleaux de soie ne voient le jour que très rarement. Ils n’ont quitté le Japon qu’une seule fois, en avril 2012, pour être présentés à la National Gallery de Washington. Ce qui explique aussi leur incroyable état de conservation. C'est leur premier voyage en Europe.
30 oeuvres merveilleuses exposées un mois seulement
L'exposition ne dure qu’un petit mois en raison de la très grande fragilité des œuvres. "Voir cet ensemble est un évènement exceptionnel car ces rouleaux ne seront pas exposés avant trois ans, même au Japon", rappelle Manuela Moscatiello, responsable des collections japonaises au musée Cernuschi et commissaire de l'exposition. Inaugurée par le prince impérial du Japon, elle s'inscrit dans les festivités du 160e anniversaire des relations franco-japonaises.
La conservation des rouleaux dans des boites explique la grande qualité de conservation des oeuvres de l'artiste.
Bestiaire fantastique
Oiseaux, coqs, poissons, arbres… Présenté dans des caissons lumineux, un véritable bestiaire s'offre au visiteur. Une nature représentée par une incroyable finesse du trait et aux couleurs étonnement vives grâce notamment à la pose de pigments sur l’envers du tissu. La maîtrise de la peinture sur soie est inouï. La surface extrêmement fragile ne permet pas d'esquisse. Tout est réalisé d'un seul jet. L'erreur n'est pas tolérée. "Jakuchū est un autodidacte, il a travaillé auprès d'un artiste de l'école académique nippone mais a rapidement décidé de trouver sa voie en représentant la nature", explique Manuela Moscatiello.
Parmi tous les animaux observés, Jakuchu était particulièrement fasciné par les coqs.
Exposée en face de ce bestiaire, une triade bouddhique de Jakuchū illustre son grand attachement à la spiritualité.
Très attaché au Bouddhisme l'artiste choisit de donner son chef d'oeuvre au monastère Shōkoku-ji, accompagné de cette triade bouddhique intitulée "Shaka Sanzon-zō".
40 000 visiteurs en 15 jours
Faire venir un maximum de visiteurs sur un temps d'exposition restreint, qui plus est pour un artiste inconnu du grand public, le défi était de taille. "J'étais très inquiète", confie Manuela Moscatiello. Une crainte rapidement levée. Les chiffres de fréquentation dépassent toute espérance. Près de 3 000 visiteurs par jour, et 40 000 en 15 jours, soit davantage que l'exposition "Les impressionnistes à Londres." Le bouche-à-oreille fonctionne à plein !
"Le public a saisi le caractère exceptionnel de l'événement et a largement contribué à la réussite de cette exposition", salue la responsable des collections japonaises du Musée des Arts de l'Asie de Paris. Le chef-d'oeuvre de Jakuchū est à admirer jusqu'au 14 octobre. Avant de retourner dans les réserves impériales de Tokyo.
18 commentaires
J'aime beaucoup cette peinture qui montre et interpelle
c'est net et doux à la fois et l'on passe en permanence du premier au second plan comme pour chercher à fouiller le lointain pour revenir au vivant