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    Printemps, printemps, où es-tu passé ?

    J'ai beau te chercher

    J'ai beau voir tes fleurs border les talus,

    s'épanouir dans les jardins,

    dans les vergers.

    En moi, c'est toujours l'hiver,

    c'est toujours le froid  et la raideur.

    En moi rien ne ressuscite.

    Où dois-je te chercher?

    Où est la clé?

    Quel mot, quel geste, quelle offrande

    dois-je déposer à tes pieds

    pour que tu consentes à m'habiter?


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    " Un homme parfois

     

    T'es-tu jamais renseigné sur moi, étranger,

    toi qui me vois toujours plongé dans le cafard,

    sais-tu ce que je suis, ce que je voudrais être?

     

    Un homme quelquefois, avec ses six enfants,

    reçoit en tout quatorze dollars par semaine.

    Quand ses enfants, après l'école, seront grands

    ils connaîtront le même sort, ils souffriront

    en silence, à moins qu'un beau jour ils se révoltent.

     

    C'est pourquoi tu me vois plongé dans le cafard.

    Mon coeur aspire à tout ce que l'homme est capable

    de posséder de beau sur cette vaste terre.

    Chaque fois que je vois mon peuple travailler

    dans les champs, les bureaux, les usines, partout,

    chaque fois que je vois une prostituée

    désespérée marchander son corps pour survivre,

    il me prend l'envie de devenir un corbeau

    pour voler aussi haut que lui

    et pour purifier mon pays. "

                            Milton William

    Il est le poète le plus représentatif de la communauté de Trinidad et Tobago, îles des petites Antilles


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    Les mots coulent de  sa bouche

    Ils coulent, toujours les mêmes

    Et elle ne les reconnaît pas....

    Ils disent le manque

    ils disent la lassitude

    ils disent l'angoisse qui la guette

    partout où elle va...

    Et elle se demande s'ils disent vrai...

    "Je n'en peux plus , dit la voix

    vivre est trop fatigant,

    la beauté du monde je ne la vois pas

    à quoi bon continuer..."

    Et la litanie recommence

    les mots tournent en boucle et ne peuvent plus s'arrêter

    les mots la paralysent

    elle ne sait plus où elle en est....

     

    Mais rester muette serait peut-être pire...


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     CAROL BERNIER
Terre, ciel ou mer no. 1, 2017
Technique mixte sur bois
46 x 46 cm

     

    Carol Bernier est née le 9 mars 1963 à Montréal, où elle vit et travaille.

    Depuis 1994, les œuvres de Carol Bernier ont été présentées dans le cadre d’expositions en solo à Montréal, à la galerie Simon Blais, ainsi qu’en Europe. Son travail fut également présenté au Mexique, ailleurs au Canada ainsi qu’à New York à l’occasion d’expositions collectives.

    Préoccupée par la lumière et la transparence, l’artiste a développé une technique de peinture à l’huile proche de l’aquarelle. De nombreuses couches superposées de couleurs et de vernis sont nécessaires à la réalisation d’une œuvre. Elle n’hésite pas à introduire des matériaux inusités comme le goudron pour enrichir les surfaces. Le résultat en est un tout en nuances et savamment texturé.

    Moins soucieux d’illustrer que de suggérer, le travail de Carol Bernier nous parle de l’enjeu éternel de la peinture, celui de rendre à notre regard, par la puissance de l’œuvre, une réalité intérieure.

    Dans son mémoire de maîtrise déposé en 1994, Carol Bernier a analysé la notion de la nécessaire solitude de l’artiste dans son processus de création. Cet ermitage qu’elle s’impose elle-même permet aujourd’hui à Carol Bernier de soutenir sa quête d’absolu et d’authenticité, dénuée d’idées préconçues.  Elle recherche un langage libre, sans restrictions et sans compromis : un mélange de douceur et de violence, de légèreté et de texture.

    Véritables pèlerinages, les voyages sont pour l’artiste une façon d’enrichir sa vision et d’aiguiser sa sensibilité. C’est lors de ses nombreux déplacements que Carol Bernier rencontra l’œuvre de maîtres tels que Rothko, Fra Angelico et Tàpies.

     

     L'effacement du rouge

     

       

     

     


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  •   Elle parle avec ses amies, elle en arrive à cette conclusion:

    "De toute façon, dans un couple, il y en a toujours un qui domine l'autre."

    Ses amies semblent étonnées, elles ne semblent pas partager cette opinion

    Mais seules leur mine, leur regard indiquent leur désapprobation, elles ne trouvent pas les mots pour exprimer ce qu'elles ressentent, elles cherchent  seulement à comprendre comment leur amie en est arrivée à une opinion si péremptoire.

    Certes, c'est ce qu'elle a vécu elle-même, mais depuis qu'elle vit seule, elle a su suivre ses intuitions et agir selon ses désirs. Elle pense donc qu'il en est de même pour chacun.

    Mais est-ce toujours le même qui domine l'autre?

    Et parfois n'est-ce pas celui qui reste dans l'ombre, celui qui semble ne jamais oser prendre une décision sans avoir consulté son conjoint, parfois n'est-ce pas lui qui domine en douce, l'air de rien?

    Comment distinguer l'apparence de la réalité vraie?

     

     

     


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