• vhttps://youtu.be/Tayisc6E9f4?lis

     

     

    Le groupe Evasion chante "Ecrire pour ne pas mourir" de Anne Sylvestre


    7 commentaires
  • " Si tu vois un escargot en panne,

    n'interviens pas.

    Il s'en tirera tout seul.

    tu pourrais le vexer.

    Ou bien qui sait ? - le rendre malade

     

    Même conseil en ce qui concerne les étoiles

    Si tu en vois une

    qui n'est pas à sa place sur les étagères du ciel,

    dis-toi qu'elle doit avoir ses raisons.

     

    Il n'est pas recommandé non plus

    de pousser la rivière dans le dos

    pour qu'elle aille plus vite :

    elle fait son possible.

     

    Ah! J'oubliais :

    les cailloux font ce qu'ils peuvent, eux aussi,

    en attendant d'aller dans la bétonneuse.

    Evite donc de leur donner des coups de pied,

    même en douce."

                            Jean Rousselot ( Petits poèmes pour coeurs pas cuits)


    13 commentaires
  • Nous allons voir ma tante dans sa maison de retraite,  elle a 95 ans, et elle  est là depuis plusieurs années, d'abord avec son mari qui avait eu un AVC et comme elle n'était pas assez alerte pour le soigner, ils avaient jugé bon de quitter leur appartement pour se réfugier en ce lieu....Et puis, lui était mort et j'avais cru qu'elle allait  le rejoindre assez vite car ils étaient très unis et, sans lui, elle était désemparée....

    On lui avait proposé une chambre seule mais elle avait préféré rester dans cette chambre à deux lits où ils avaient passé leurs derniers mois ensemble et où il était mort.....

    ET, disait-elle, je sens bien qu'il est là, à côté de moi

    Les journées sont longues, elle ne peut pas participer aux activités qui sont proposées dans la maison car elle est très sourde....Les premières années, elle faisait sa petite promenade tous les matins mais à présent, elle est trop vacillante, elle ne peut même pas  aller prendre son repas avec les autres, on le lui apporte dans sa chambre....

    cela fait donc des mois et des mois qu'elle n'est pas sortie de sa chambre et qu'elle a peu de contacts avec les autres et cependant elle ne perd pas contact avec le réel...

    C'est que, tous les matins, elle lit le journal   "Le Dauphiné"

    Je suis tout étonnée  quand je l'entends nous demander si nous n'avons pas eu de difficultés sur la route car un jour férié, un lundi de Pentecôte, il doit y avoir beaucoup de voitures....

    Je trouve ma petite tante bien affaiblie...mais bien vivante jusqu'au bout...malgré ses limites physiques...

    Et elle nous dit :"Vous qui pouvez bouger, profitez en , après on ne sait pas"

    En partant, nous lui disons  à bientôt

    Elle regarde le crucifix au-dessus de son lit et elle dit: c'est lui qui décide

    Et puis, en riant, elle ajoute: Mais il n'est pas pressé, peut-être qu'il n'y a plus de place là-haut

    Je suis très émue par cette rencontre.

     


    15 commentaires
  • Un écrivain, un vrai, c’est le titre de l’émission de téléréalité dont Gary Montaigu, auteur à succès, a accepté d’être la vedette. Une équipe technique s’est installée chez lui et le filme en permanence et  les téléspectateurs sont invités à intervenir sur l’intrigue de son roman en cours.  C’est par ambition, poussé par sa femme qui le manipule,  mais  c'est aussi par amour sincère de la littérature qu'il a accepté , il croyait ainsi la faire aimer  à  davantage de gens.


    Quelques mois plus tard, il a déserté la vie publique, n’écrit plus rien de bon et reste enfermé chez lui, dans un fauteuil roulant…

    "Il n'écrivait pas ce qu'il voulait, lui, mais ce qu'on attendait de sa part, on lui indiquait le chemin et il obéissait."


    Avec une ironique clairvoyance, Pia Petersen interroge le rôle de l’artiste dans nos sociétés contemporaines interactives.

    Elle plaide avec détermination pour la complexité de la pensée, la liberté de créer sans le souci de séduire, sans renoncement, sans concessions.

    «Un jour, la téléréalité est arrivée, la manipulation du réel a été légalisée, l’intelligence a été dévalorisée, l’esprit critique a été remplacé par un simple jugement j’aime/j’aime pas et il est devenu quasiment interdit de dire non sous peine de se faire accuser de négativisme. J’ai eu peur. Vraiment peur. Comment est-ce possible d’en arriver là ?
    Tout pouvoir abusif tente, depuis toujours, de museler les écrivains. Est-ce que la téléréalité et ces nouveaux comportements qu’elle induit ont réussi là où les dictateurs ont échoué ? L’écrivain doit désormais être populaire, savoir plaire, émouvoir. Mais que deviendra le monde si plus personne ne remet en cause la vérité énoncée, si plus personne ne peut dire non, si plus personne ne pense contre ? Dire non n’est jamais simple, c’est s’attirer les ennuis, l’hostilité des uns et des autres, c’est affronter l’impopularité. Qui a envie de ça ? Je me suis demandé comment l’écrivain survivrait à ce phénomène. Comment ferait-il pour maintenir sa liberté d’écrire sa vision du monde ? Et Gary, auteur à succès ayant reçu un prix prestigieux décerné par le gotha new-yorkais, a vu le jour.
    Gary accepte avec enthousiasme de participer à une téléréalité entièrement axée sur sa personnalité, il veut être au plus près des gens pour les amener vers la lecture. L’enjeu, c’est un livre qu’il écrirait avec le public, un roman participatif. Mais que se passe-t-il quand l’écrivain doit anticiper les désirs des lecteurs ? Et quelle est en fait la fonction d’un écrivain ? Gary est à l’écoute, il essaie de faire au mieux, de satisfaire tout le monde. Écrivain facile, diront les uns, gâchis littéraire, diront les autres. Pourtant on peut le comprendre. Quel écrivain ne rêve pas d’un lectorat aussi large que possible, d’un monde peuplé de fous de littérature, de philosophie, de connaissance ? Les écrivains rêvent de changer le monde. Mais à quel prix ?»

                                                                                  Pia Petersen                                                                 
    Un écrivain, un vrai par Petersen

    J'ai lu ce livre en deux jours...Seule la fin m'a un peu gênée...Néanmoins, les personnages sont très vivants et complexes et l'auteur sait très bien analyser et nous faire pénétrer dans le ressenti des uns et des autres et le rôle de l'artiste est très bien décrit.   J'ai aussi été très intéressée par la façon dont elle décrit la relation  de l'écrivain avec sa femme...Apparemment, ils sont très unis et elle a tout sacrifié afin d'aider la carrière de son mari....En réalité, elle ne pense qu'à elle, à son besoin de briller, de paraître et elle sert de lui pour satisfaire ses besoins et cela de façon très pernicieuse

    "Elle veut tout savoir, absolument tout, c'est pour son bien, c'est toujours pour son bien et ainsi elle peut mieux l'aider, il a besoin d'elle et çà aussi, il le sait. Elle fera en sorte qu'il donne le meilleur de lui-même, elle le forcera à écrire"

    "Elle a hâte de retrouver l'ambiance, cette sensation de se savoir vue, de jouer un rôle important. elle existera à nouveau. Elle apprécie quand les gens la reconnaissent.  Tu dois accepter le contrat aujourd'hui, s'exclame-telle et elle a de la rage dans la voix, une rage froide et violente, son cou est tendu et ses lèvres tremblent et elle serre les mâchoires. Je ne veux pas, il dit à haute voix, avec beaucoup d'exaspération. Ruth marche de long en large devant le bureau et elle murmure pour elle-même, elle dit qu'elle a tout fait pour lui, pour sa foutue écriture et voilà comment il la remercie...

    Gary retourne sa chaise et contemple la feuille vide devant lui. Il se tâte pour écrire mais à quoi bon ? ça ne sert plus à rien. Le monde sombre dans l'ignorance, dans la déshumanisation, dans le totalitarisme, dans l'obsession de la sécurité, dans le profit...A une époque, il pensait que la littérature contribuait à la construction de la société, qu'elle apportait une vision des choses..."


    7 commentaires
  •  

    Claude Brugeilles est un artiste multiple Brugeilles Claude

    le peintre est poète, il a obtenu le prix poésie Max Pol Fouchet en 1994, et le poète est sculpteur.


    Homme difficile à cerner, nature impossible à définir, il ne cesse de voyager, même sur un tabouret.

     

    http://art-en-marche.fr/wp-content/plugins/magic-gallery/uploads/9/148487.jpg

     


    Il se dit artisan de son art et déclare:
    "Mes yeux sont mes bleus de travail".


    On le croise dans quelques décharges effectivement en bleu de chauffe car il hante tout lieu ou s'abandonne le surplus du quotidien. Sculpteur, Claude Brugeilles part d'un objet simple, une bricole dont on se sert chaque matin, un rien qu'on tient à la main sans y penser et qu'il élève au rang du mythe, le sublimant.

    Afficher l'image d'origineAfficher l'image d'origine

     

     

     


    18 commentaires