• L'autre jour, à huit heures du soir, coup de téléphone étrange...

    Ma banque me téléphone :

    -  Vous avez eu un contact téléphonique ou autre récemment , me demande-t-on?

    C'est exact et j'ai même vu une conseillère et j'ai été charmée par son accueil et son amabilité...J'étais malade la première fois qu'elle m'a contactée...Je lui ai demandé de remettre cet entretien au lendemain au moins....Et quand je l'ai contactée à nouveau, elle m'a aussitôt demandé des nouvelles de ma santé...elle m'a informé sans faire aucune pression sur moi et j'ai trouvé très agréable  d'avoir affaire à une personne aussi bienveillante...

    Mais celui qui est au bout du fil , ce soir-là, ne me donne pas du tout la même impression et me met terriblement mal à l'aise...

    Il continue son interrogatoire

     - Est-ce qu'elle vous a souri quand vous l'avez vu?

    - Est-ce qu'elle vous a demandé de vos nouvelles ?

    - Est-ce qu'elle n'était pas trop absorbée par son écran ???

    Je n'avais pas de peine à répondre puisque j'avais été très sensible à l'accueil que cette personne m'avait fait fait...

    Mais, après coup, je me suis demandé comment on pouvait travailler agréablement  en se sentant flickée de cette façon?

    Je n'aurais pas aimé être à sa place...cela m'aurait paralysée

    Et puis j'étais un peu triste...Ce que j'avais pris pour de l'amabilité n'était peut-être qu'une simple obéissance à des consignes...Mais j'ai chassé cette idée de ma tête..Je veux bien croire que son amabilité était naturelle et non pas dictée par la peur de perdre sa place ou de n'avoir pas de promotion?


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  • - OH ! me dit-elle, j'ai fait une chute et je ne me suis rien cassée

    Et je sens de la fierté dans sa voix.

    -Bravo, lui dis-je.

    -Oh oui, me répond-elle, cela prouve que j'ai bien pris soin de moi.

    Elle a 93 ans et vit seule dans son appartement.

    Et elle poursuit: 

    Ce qui m'a étonnée, c'est que je me suis retrouvée pr terre dans ma salle de bains et je n'ai ressenti aucune peur...

    Très calmement, et en douceur, je me suis relevée. J'étais toujours vivante et je n'avais rien de cassé.

    J'ai pris ma douche et ensuite je me suis frottée à l'arnica sur les zones endolories....

    Et cet après-midi, je me suis mise à écrire tout ce qui me passait par la tête sans m'interroger pour savoir si c'était bien ou mal dit.

     

    Cette chute qui aurait pu être le commencement de la fin a été pour elle, au contraire, le signe d'un renouveau,

    d'une remise en route...Oui, elle a bien raison d'être fière...

    Et pendant une bonne heure, elle continue de me parler  de ses projets et de tout ce qui la passionne.

    Quelle énergie ! Quelle force de vie !


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    http://www.ladrometourisme.com/php/sitra/photos/album-sitraLOI513457/lg/sitraloi513457-254677-galerie-f-3.jpg

     

     



    Françoise HOUZE attache une importance essentielle au "support", la toile sur laquelle elle va appliquer ses couleurs est tout d'abord travaillée, pétrie, enduite, découpée, rapiécée, on y trouve des superpositions de diverses toiles, collées, accrochées…. Les couleurs sont également travaillées, toutes les techniques sont utilisées à l'exception d'une peinture toute prête , avec une prédilection pour le " gesso " utilisé non plus comme enduit mais comme couleur: un blanc mat au relief envoûtant. L'artiste est attentive à la lumière, la matière, la peinture pure qu'elle va transformer et au résultat du mélange des teintures.
    La méthode de préparation revêt un caractère particulier, presque un rite: il s'agit tout d'abord, d'un face à face puis d'une osmose avec le support qui va être utilisé, l'artiste caresse la toile, la touche, s'en imprègne comme pour mieux la connaître, mieux l'apprivoiser, elle lui fait peur. La rencontre est tout à fait physique, sensuelle entre le peintre et le matériau sur lequel elle va appuyer son œuvre
    Vient ensuite l'application de la peinture: une technique très personnelle, jamais de chevalet F.HOUZE pose à même le sol ses grands formats et étale ensuite ses couleurs, debout, à genoux, assise…le travail, gestuel au début, devient ensuite plus intime, le chaos est dominé par la connaissance technique et l'artiste entre dans un état de plaisir créatif qui est le propre même de ses compositions
    Les couleurs sont précieuses et mettent en évidence le caractère largement intuitif de ses choix en matière de lignes, elles sont étalées par bandes, par secteurs bien définis, la toile se construit au fil des cheminements visuels, l'espace est diffracté, le fond est en perpétuel mouvement, il ne cesse de rejaillir vers l'avant par un jeu de tâches, des points forts…La déclinaison des bleus parfois bordés d'or est caractéristique de la peinture de F.HOUZE. Elle souligne ses couleurs, les met en évidence dans des formes géométriques aux contours souvent flous ( carrés, rectangles, essentiellement), une géométrie désordonnée mais équilibrée, qui place en évidence la facture de l'artiste et met en valeur la finesse de la pâte colorée, sa transparence.
    Le contraste entre la matière lisse et des substances plus épaisses, granuleuses, insérées dans des espaces définis de façon imprécise mais apparente donne à l'œuvre un aspect de " non finito" sur lequel l'artiste semble pouvoir intervenir sans cesse, retoucher, remodeler, rajouter….
                                                      …M.F . CALLOT 

     


       Voici ce que nous dit l'artiste:

                                                                                                       

    Je vis et partage mon travail entre  la France et l’Egypte (2007)
    Née à Marcilly-sur Eure (France) de mère française et  de père belge. De nationalité française.
    La France et la Belgique sont les jardins de mon enfance
    Etudes :
    Bac artistique à Charleroi - Belgique
    Cours du soir à l’académie de Charleroi
             Diplômée de l'Enseignement supérieur Artistique à Bruxelles. (Graduat en art  Plastique de type long, option peinture) 
                Concours d’entrée à sujet libre, je choisis ma passion du moment : INGRES
                 Je découvre alors la peinture américaine qui influencera définitivement mon travail                                          .          
     Très vite ma peinture se tourne vers  l’abstrait. Les nus se géométrisent  en noir et blanc (influence de Kline) à dominante graphique, la couleur est alors inexistante.
         je mets une parenthèse….Ensuite séjours réguliers au Monastère d’Aiguebelle (Drôme) pour m’isoler et ré- découvrir la création, épanouir ma réflexion, je travaille sur le lit ou la petite table aux pastels secs : abstraction géométrique et mouvements, début de l’approche de la couleur. Eclatement et mouvement par les jets graphiques ; jubilation artistique et période « mystique « 
    Progressivement se profile le défi (vaincre ma peur) de la couleur (peinture) et abandon progressif du graphisme. Immense lutte qui m’amènera à une liberté tant pour le support que la couleur : rejet de la toile sur châssis  ,tous les supports sont bons et sont autant d’aventures et de découvertes dynamisantes ( tous types de papiers ,textiles préparés par moi-même pour mieux les sentir ,bois ,soie ,ciment ,plexi ,plastique  ) et la fabrication de la peinture :liants et pigments( refus de la peinture qui sort du tube ) , souvent mate .  J’explore les couleurs  une à une ou presque .Utilisation de matériaux dit pauvres  magnifiés par les dorés, cuivrés. L’objet de la peinture est la peinture pour elle-même, elle est un fait en soi sans sujet autre qu’elle-même, Les tableaux ne se rapportent qu’a eux-mêmes.
    Le « carré » par sa multiplicité est le lieu propre à de multiples expériences à l’intérieur de la toile.Le carré pose aussi le problème du cadre ou du châssis que je n’utilise quasi jamais, le carré est donc de manière ambiguë » le cadre », le lieu spatial de la peinture .
    L’art est pour moi un champ d’expériences, de découvertes (quelque fois ludiques, parfois poétiques ou chargé d’un inconscient faisant référence aux voyages.
    Artiste nomade en effet, à  l’affut de ma sensualité complexe, tout est bon là ou je suis (les lieux) avec ce qui se présente matériellement. Peindre pour peindre…souvent des grands formats sur le sol…toujours sur le sol car la peinture est liquide et demande des superpositions colorées et transparentes.
    Depuis 2010 je m ‘intéresse à sortir plus encore des contraintes du support, ce qui m ‘amené à travailler sur des textiles divers glané essentiellement en Egypte mais pas seulement.
    L ‘essentiel de mes travaux récents  sont orientés dans ce sens, ce qui en fait  une originalité très particulière, presque ludique, détachée, légère et joyeuse.
    Dans cet esprit j’accorde beaucoup d’importance aux lieux d’exposition qui sont autant de champs  d’investigations, d’installation de mon travail soigneusement investi dans l’espace et de fait j’assume mon indépendance  tant par   l’aventure des  lieux  quelque fois atypiques."

     

      

     

    J'ai eu le plaisir de rencontrer cette dame récemment dans son atelier à Grignan où elle nous a très aimablement reçus


     


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  • "Malgré tout

    le mal qu'on nous fait

    malgré

    celui que nous faisons

    subir aux autres

    Malgré

    la guerre 

    les enfants mutilés

    martyrisés

    l'enfer

    que tant de gens s'infligent

    et qu'ils infligent aux autres

    Malgré 

    malgré tout

    ne dressons pas le mal

    et le bien face à face

    ils sont en nous 

    et dans le cours

    aventureux des siècles

    En face du mal

    en face du bien

    il n'y a rien

    rien que la vie 

    ensemble."          Henri Bauchau


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