•  * Participations du 27 au 30 décembre au Tableau du Samed...

     

    Brigitte Nêmes, 46 ans est autiste depuis son enfance et a pu se révéler à travers la peinture.

    Bernard Vandewiele s'occupe de l'artiste depuis plus de trente ans :   «les titres que Brigitte donne à ses tableaux maintenant font références au regard des gens. On voit que les expositions lui font du bien, d'ailleurs quand il n'y en a pas elle en réclame.»

    Brigitte Nêmes poursuit donc son chemin dans la peinture et Bernard Vandewiele avec elle : «c'est sûr que j'ai un regard subjectif sur son travail mais il faut avant tout que les gens apprécient sa peinture pour ce qu'elle est et pas la personne handicapée qu'il y a derrière.»

     

     

     



     


    La peinture de Brigitte ou le voyage de la colère

    “Brigitte, c'est son prénom et sa signature de peintre.
    Le premier quart de sa vie fut fait d'hospitalisations successives, d'abord pour des problèmes
    de maladie physique, et bientôt pour des problèmes psychiques.
    Dans ce cas, les psychiatres parlent d' hospitalisme :
    on n'avait pas encore dans les années soixante, pris la mesure
    du fait qu'un enfant a besoin pour se développer
    d'amour autant que de soins corporels.                                        

     Privée de sa famille - petits paysans du Bas-Dauphiné
    qui ne surent ou ne purent faire face à la situation -
    Brigitte bientôt fut déclarée autiste.
    Devant elle s'ouvrait une vie entière en institution psychiatrique.
    Vint le miracle d'une rencontre : un infirmier
    l'accueillit chez lui, pour s'en occuper comme famille d'accueil.
    Dès lors, Brigitte jusque-là mutique vint à la parole ; 

    jusque là incapable de la moindre autonomie, apprit l'hygiène et les gestes du quotidien;

    jusque là hord du monde, fut inscrite à l'école.

    Elle avait  dix ans, elle apprit à lire, à écrire avec une institutrice admirable.

                        
    Résultat de recherche d'images pour "brigitte nêmes"
     
    Elle apprit à fréquenter les autres.
    L'adolescence fut terrible, avec de féroces régressions
    dans l'automutilation : Brigitte se mordait
    les mains, les bras, les épaules...
    Cela dura longtemps, éprouvant l'entourage.
    Sans doute s'assurant, se rassurant, progressivement,
    qu'elle ne vivrait pas une deuxième fois
    ce qu'elle avait enfant vécu comme abandon,
    Brigitte peu à peu s'apaisa.
    Mais les morsures ne cessèrent vraiment
    qu'il y a une dizaine d'années,
    lorsque plutôt que de faire sur son corps les signes de sa souffrance,
    Brigitte se mit à peindre, et comment !
    Bientôt son entourage organisa une première exposition.
    C'était fin 1996. Depuis, il y en a eu plusieurs dizaines.
    Elle a même exposé l'an dernier au plus important
    des salons parisiens d'art abstrait.
    Un film témoigne de son travail.
    Art abstrait ? Art brut ? En tout cas de l'art,
    c'est-à-dire une recherche de quelque chose de vital.
    Brigitte ne peint pas pour faire joli,
    elle peint parce qu'elle ne peut pas faire autrement,
    pour faire face aux émotions qui la débordent,
    à ses angoisses, à sa nuit intime.
    Son aventure en peinture, c'est le voyage de la colère,
    comme elle a appelé un tableau de ses débuts
    C'est pourquoi elle nous touche au plus profond de nous-mêmes.
    Bernard Vandewiele, psychanalyste, tuteur de Brigitte, octobre 2005

     

    Artiste handicapé(e) mental(e) ?

    “La main dans le chapeau : tel est le sens premier du mot handicap, à en croire ceux qui s'amusent à chercher l'origine des mots.
    La main dans le chapeau : pour peindre ce n'est pas pratique, sauf si celui/celle à qui cette main appartient, travaille aussi du chapeau, ce qui alors serait plutôt quelque chose comme un coup de main pour l'artiste.
    Un coup de main au double sens que ça a : une aide, un style. Car tous ceux qui travaillent et du chapeau et du pinceau en atteste
    nt : Le style, c'est l'homme même.
    Le style, et pas la technique, qui serait plutôt du côté de la machine.
    Il en est qui parlent d'art brut. Pléonasme. Parce que l'art est toujours brut. Bien sûr que peut s'y ajouter une inscription dans l'histoire, dans le mouvement social (à son avant-garde, tant qu'à faire), au travers d'une école ou d'un compagnonnage quelconque. Mais sa force émotionnelle, l'oeuvre ne la tient pas des canons d'une quelconque esthétique. L'art surgit de l'abîme sur lequel nous faisons mine de danser. Il nous parle le langage de l'ombre, au dos du miroir. Tout le reste, l'imagerie, c'est du surplus, histoire de bavarder, de faire comme si.
    Alors, ici, on n'est pas au patronage, et les belles âmes sont priées d'aller ailleurs éponger leurs bons sentiments. Ici se montre de l'art, c'est-à-dire ce qu'on ne peut pas faire autrement qu'on ne le fait quand on a le dos au mur de sa folie. Et forcément, tout un chacun en est touché : au coeur, au ventre, à l'estomac. Partout où ça résonne sans raisonner.
    Alors, handicapé(e) mental(e), toi qui fais du vélo avec les mains, mais sans vélo, Chapeau !”
    Bernard Vandewiele, décembre 2002

     

    L'œuvre de Brigitte NEMES, artiste autiste, oscille entre joie simple et peine imprévisible. Cette peinture méthodique et obstinée, entre enfantillage et enfantement, est une interrogation sans réponse. Brigitte NEMES peint son histoire, "les hauts et les bas" quotidiens, violents et gais. Elle restitue une sorte de langage oublié, une autre manière de dire. Par ces images, nous pénétrons dans les contrées d'un monde intérieur dont nous sommes pourtant coupés. Notre questionnement incessant n'empêche pas ce monde de nous échapper. Nos idées, nos conventions pourtant héritées de notre apprentissage de la communication sont ici bousculées. Il existe dans cette création une pureté, une naïveté confondante qui fait naître une question entêtante, "est-ce cela que l'on appelle l'enfance de l'Art?".

    JLD

     

    Brigitte NEMES c/o B. VANDEWIELE
    22, Rue Pêcherie
    26100 ROMANS
    Tél. 04 75 02 57 04

     

    C'est en allant déposer des livres à la médiathèque de Bourg les Valence que j'ai découvert cette artiste.

    Une dizaine de ses tableaux était joliment exposés dans le hall d'entrée.

    Je la découvre donc presque en même temps que vous.

     

     

     


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  • Elle était intelligente autant qu'une autre

    Elle avait fait des études

    Elle avait de la culture

    Elle avait de la sensibilité

    Mais elle avait aussi très peur

    de tout,

    de rien,

    des autres, de tous les autres

    d'elle-même surtout.

    Et pour conjurer cette angoisse

    insupportable

    Elle avait choisi

    de ne comprendre

    que

    ce qu'elle avait dans sa tête

    à elle.

    Comme elle seule  avait raison,

    comme elle seule savait

    ce qui était juste et bon

    pour elle

    et donc pour la terre entière,

    il lui était tout à fait inutile

    de chercher à comprendre

    le point de vue des autres.

    Elle en était convaincue.

    Et ainsi elle vivait en paix

    et en sécurité.

     


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    "S'il y a une plénitude quelque part,

    elle ne peut qu'être intérieure et dépend de nous.

    Il nous revient d'y pénétrer.

    Le royaume c'est le déploiement intérieur.

    Nous n'existons que pour cela et par cela.

    Le bonheur est dans cette direction."

    Jean Onimus


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    "Mon père a séjourné un an dans une de ces maisons digne de figurer au patrimoine de l'inhumanité

    .Jamais son visage ne s'est éteint. Je ne crois pas ce qu'on me dit :

    "Ils ne nous reconnnaissent plus.". Reconnaître , c'est aimer et aimer c'est sauvage, indicible.

    quand mon père ne savait plus rien de moi, il savait encore qui j'étais, je le sentais, je l'éprouvais et ce qu'on 

    éprouve est plus grand que tout ce que nous dit la science.Ne trouvant plus les prénoms, il rusait.

    Interrogé sur moi, il répondait : "c'est celui qu'on n'oublie pas.",

    et sur ma mère : "c'est la meilleure". Ces oublieux n'oublient rien d'essentiel.

    C'est ce qui les distingue de nous."

                                  Christian Bobin  (L'homme-joie page 135)

    Ce sont parfois les plus démunis qui nous apprennent l'essentiel.

    Je me souviens, il y a quelques années, je visitais régulièrement une vieille dame en maison de retraite. Elle aussi ne me reconnaissait pas et ne savais plus du tout où elle se trouvait mais lorsque j'arrivais auprès d'elle,  son premier geste était de prendre   mes mains dans les siennes et elle me disait :"je vous réchauffe  vos mains,elles sont glacées et vous après, vous pourrez réchauffer celles des autres."


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  • Quelle est la différence entre une pioche, un pull et une semaine ?
    La pioche a un manche, le pull a deux manches et la semaine a dimanche.

     

     Quelle est la différence entre un robot et une sauce napolitaine ?
    Aucune, ils sont tous les deux aux tomates.

     

     Quelle est la différence entre un internaute et son épouse dépensière ?
     
     Pendant qu'il clique, elle claque.

     

     Quelle est la différence entre les oiseaux et les banquiers suisses ?
     
     Les oiseaux font leurs nids et les banquiers suisses nient leurs fonds.


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