• Faire semblant, parfois , ça marche un certain temps....on arrive même à y croire soi-même...mais les illusions ne sont que châteaux de sable, un peu de vent souffle et le château s'effondre...

     

    J'ai voulu faire comme si la bronchite  m'avait quittée....

    J'avais fait ce qu'il fallait, j'avais suivi les instructions du docteur, j'avais absorbé tout ce qu'il m'avait dit, j'avais fait faire les piqûres... je respirais mieux, c'est vrai, mais la toux était toujours là, la fatigue aussi...Allons, me disais-je, il faut se secouer, faire comme si... et la santé reviendra et parfois la journée se passait bien, parfois même deux jours de suite... et puis ça redémarrait : quintes de toux à vous ôter le souffle et le désir de manger, lassitude intense....

    Bon, hier, je suis retournée voir le docteur

    - Vous avez les trois quarts du poumon pris par l'infection, il faut  agir vite, on n'a pas le choix, seuls des antibiotiques

    en piqûres vous sortiront de là...

    Hier soir, première piqûre. L'infirmière est adorable et ne me fait absolument pas mal...

    La nuit , je me réveille, la bouche enflammée, ayant des difficultés à avaler ma salive...Il paraît que ce sont des réactions secondaires qui se produisent parfois...

    Le découragement me saisit, je ne  m'en sortirai donc jamais...Bon je me rendors, je sens que l'inflammation commence à se résorber, je peine à me réveiller ce matin mais une séance de Kiné me remet d'aplomb et la vie reprend

    Et elle est belle, la vie, même quand on est malade

    Elle apporte son lot de petits bonheurs chaque jour : hier, c'est ma fille qui me fait une visite impromptue et m'apporte un très joli bouquet de tulipes, comme ça , pour rien, ce n'est pas ma fête, c'est un jour ordinaire, un jour banal...Peut-être a-t-elle dû sentir que mon moral était en baisse avec cette bronchite coriace?

    Aujourd'hui, c'est une voisine qui nous invite à partager un gâteau  qu'elle a fait avec sa fille qui habite au loin et qui est venue passer quelques jours  avec elle...Je partage sa joie en partageant le gâteau...

    Chaque jour, il y a un petit bonheur qui se présente et qu'il faut savoir savourer, telle qu'on est , sans faire semblant.

     

    P1160030.JPG


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  •  

    Il y a bientôt cinq ans que j'ai écrit ce texte mais rien n'est changé, semble-t-il,

    s'il n'y a pas les mots écrits, il me semble me perdre dans l'irréel...

    D'autres ont besoin de faire quelque chose avec leurs mains,

    ont besoin de décorer leur maison

    ou besoin de jardiner ou de peindre ou de sculpter la terre

    ou le bois

    ou le marbre

    ou...

    Peu importe

    L'essentiel est que ce soit fait avec amour et modestie....

     

    P4040058

     

    Je bâtis peu à peu une maison de mots


    et cela me rassure,

     

    me fait accepter

     

    avec moins de frayeur

     

    mon intense fragilité...

     

    Peu importe la valeur objective de ces mots,

     

    ils peuvent paraître pur néant pour certains,

     

    mais pour moi,

     

    ils sont essentiels,

     

    preuve que je suis là...

     

    J'ai besoin de ces traces pour croire en moi,

     

    pour acquérir un peu d'épaisseur,

     

    pour découvrir mon chemin intérieur

     

    et, à petits pas et à grands pas, qu'importe

     

    m'acheminer vers ma demeure.


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  • Toujours désirs qui se croisent et se contredisent...Je suis lasse...

     

    -Envie d'avoir des journées pleines à ras bord pour satisfaire ma soif intense d'apprendre et de ressentir...

     

    Et envie de flâner, de lâcher prise, d'être disponible à l'imprévu, de capter le moindre rayon de beauté et de m'en émerveiller.

     

    - Besoin impérieux de solitude et besoin tout aussi fort de rencontre et de partage...Mais est-ce si opposé? Apprendre et être disponible peuvent s'allier..

    .et tout ce que je fais...n'est-ce pas une nourriture à la contemplation?  

     

    La solitude que je recherche est celle qui me permet de me retrouver moi-même et donc de retrouver ceux qui m'habitent. A quoi bon les avoir devant moi tous ceux-là que j'espère si je ne sais pas les joindre?

    Oui,j e sais, je raisonne bien, et d'écrire cela apaise un peu...mais je sais bien que je n'ai pas la clé, la clé qui permettrait de vivre harmonieusement et sans angoisse tout cela qui demande à vivre en moi.

     

    Je peux faire semblant et cela marche un temps, parfois...Je pense à ce monsieur solitaire qui passe devant chez nous, il marche à pied, dit-il, pour lutter contre son état dépressif. L'autre jour,comme je lui demandais de ses nouvelles, il me répondit simplement :"eh oui,je suis libre,alors ça bouillonne en moi, tout est possible, alors, il faut calmer tout ça".

    S6001187.JPGSa réponse m'avait étonnée mais c'est peut-être un peu ça que j'éprouve moi aussi !


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  • Cette nuit , je ne dormais pas...Alors j'ai mis la radio et,  bel hasard, on donnait justement des extraits de Henri Michaux, ils étaient très bien lus et cela m'a rappelé l'époque où je me délectais de sa poésie ....

    Mais il y a si longtemps que je ne les ai relus que je ne sais plus où ils se trouvent rangés, ces livres tant chéris, enfin les voilà !  j'en lis quelques-uns, extraits du livre "Passages".

    Certains poèmes ne me parlent pas, d'autres sont très évocateurs.

    Celui que j'ai choisi, je le découvre comme si je ne l'avais jamis lu...je n'en comprends pas bien la conclusion, mais totu le reste m'agrée

     

     

     

    "Chacun est extraordinaire. Il est seul à s'en apercevoir. Découragement !

    Enfin, il finit par s'y faire puisque personne d'autre que lui ne  le remarque.

    Mais voilà que dix, quinze ans passent et quelqu'un d'autre, également, le trouve extraordinaire.

    Merveille. Etre aimé.

    Et l'autre aussi, comme c'est étrange, justement l'autre aussi est extraordinaire, unique, vraiment unique. On n'eût pu l'imaginer...et elle est, naturellement belle, mais surtout unique,  unique.

     

    Amour, il est soulagé du poids de sa personne, du poids de sa vie, de ses journées, de ses occupations et soulagé de la propriété à la fin lassante de sa personne.

     

    Quelle merveille! Qu'est-ce qui ne va pas arriver?  Plus rien n'est impossible. Il atteint sans effort le haut du monde.

     

    Dans la suite, tout d'un coup, ce poète doit souvent apprendre beaucoup de prose..."

     

                                                                                          Henri Michaux (Passages)


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  •  

    Tout ce qu'elle voulait , elle, c'était simple.

     

    Elle voulait trouver le docteur qui lui promettrait d'éloigner la mort.

     

    Peu lui importait la vie qui lui était promise : bancale, étriquée, réduite..;pourvu que la mort ne

     

    s'approche pas.

     

    Elle était prête à lui donner tout ce qu'elle avait à celui qui lui donnerait cette

     

    assurance....mais il n'y avait personne ... et elle s'en désolait...Pourtant, se

     

    disait-elle, avec tous les progrès que la médecine avait faits, cela devait être possible...

     

    Il y avait chez elle toute une table recouverte de fioles diverses qui devaient la protéger des

     

    microbes et autres bactéries et elle en prenait consciencieusement tous les jours et voulait même les

     

    partager avec les rares personnes qui venaient la visiter....Elle insistait même comme si , en

     

    protégeant ceux qui l'approchaient, elle se protégeait elle-même...

     

     

    Et dans sa recherche éperdue d'éloigner la mort, elle en oubliait de vivre

     

    le beau moment d'aujourd'hui .


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