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    C'était une très belle soirée.Julos Beaucarne était là pour nous .

    Vous êtes irremplaçable, nous dit-il en arrivant, et ce n'était pas pour nous complaire, c'est parce qu'il le pense vraiment  qu'il prononce ces mots-là. 

    Julos : auteur compositeur belge,conteur, écrivain, poète, sculpteur, comédien belge.

    Je l'avais déjà vu, à deux reprises sur scène et j'avais, d'emblée été subjuguée par la beauté de ses textes, par sa grande humanité et la communion qu'il sait établir avec son public.

    C'est un ciseleur de mots, un ciseleur de rêves : il nous parle d'un pays où personne n'est interdit de séjour..

    Il chante aussi en vallon, entre autres une comptine où il nous dit qu'il vaut mieux s'embrasser que s'empoigner.....

    Il partage la scène harmonieusement avec Barbara d'Alcantara et le guitariste Patrick de Schuyler qui mêlent parfois leur voix à la sienne...Barbara chante aussi deux ou trois chansons en solo.

     

    Il nous redonne espoir, courage, humour.

    Le monde deviendrait meilleur si nous savions mieux écouter des gens comme lui

     

     

     

     

     

     

     

    Fichier:JulosBeaucarne BarbaraDAlcantara.jpg

     

    Barbara, ici, traduit en langage des signes ce que Julos est en train de chanter.


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  • Il fait beau à n'y pas croire.

    Cette année, le printemps est incroyable, fringant à souhait.

    Je sors la chaise-longue et m'allonge dans le jardin, tout près des primevères et du pivoinier en boutons.

    J'entends la fontaine qui coule de jour comme de nuit et en toutes saisons et je ne me lasse pas de sa chanson.

    J'entends les oiseaux qui furètent dans l'if.

    Un peu plus bas, les moutons bêlent et réclament leur pitance, je crois.

    Une voiture passe...

    Et pourtant le silence est là qui enveloppe tous ces bruits d'une ouate fine et légère : un silence rampant, un silence qui s'insinue partout, invisible et subtil...Même l'air en est imprégné et parfumé.

    Mais tout ce qui rampe n'est pas fuyant, c'est un silence bienveillant qui imprègne chaque instant d'une douceur et d'une présence infinie et vitalisante.mars-2009-072.jpg


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  • Je me souviens

    J'étais en seconde, c'était ma première année dans ce lycée...

    J'éprouvais quelque difficulté à m'adapter

    Mais il y avait un cours que j 'attendais toujours avec impatience, c'était le cours d'histoire..

    Lorsque nous avons vu notre professeur pour la première fois, elle aussi était nouvellle dans l'établissement. certaines d'entre nous ont failli pouffer de rire tant elle était grosse , grosse à être difforme, grosse et petite...Mais elle avait un tel port de tête, un tel regard que chacune se tint muette et prête à découvrir ce phénomène ambulant...Et quand elle commença à parler,  des rieuses il n'y en avait plus, nous étions toutes sous le charme, elle avait le don de nous faire revivre les périodes historiques qu'elle nous contait : qu'elle nous trace les épisodes d'une guerre ou qu'elle fasse le portrait d'un des grands de ce monde, dans sa bouche, tout devenait fabuleux et digne de l'intérêt le plus vif....Les notes, il fallait les prendre après...car pour mieux l'écouter, il nous fallait garder les yeux grand ouverts sur elle et vibrer avec elle...et les images défilaient à l'intérieur de nous et la leçon s'apprenait toute seule ou presque...

    Un jour, comme elle entrait dans la classe, souveraine comme toujours,  un bruit anachronique, soudain, se fit entendre....C'était son collier, son lourd collier de perles qui venait de se rompre...et nous vîmes les perles se disperser, en tous sens, sur le sol...

    Cet incident ne la perturba pas une seconde : souveraine elle était, souveraine elle resta : pas une grimace, pas un regard pour marquer son désarroi, sa gêne ou son ennui...La scène pourtant était assez croquignolesque......Quelques élèves timidement se levèrent pour ramasser les perles et les lui donner...Elle les rangea sans un mot, s'assit à son bureau et le cours commença comme si  rien ne s'était passé.

    Et c'est en cachette seulement et à la récréation que nous nous autorisâmes à rire...tout en admirant sa maîtrise...


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  • 2012mars-021.jpg

     

     C'était  avant-hier l'arrivée du printemps,

    c'est ce qu'on dit, du moins, à l'unisson

    Et pourtant, non, il était là depuis quelque temps

    qui jouait à cache-cache peut-être

    mais cette photo, je l'ai prise , il y a plusieurs jours

    Et comment ne pas le reconnaître,

    il a oublié de se masquer

     

     

    2012mars-031.jpg

     

    et ces feuilles vertes qui apparaissent

    et cette douceur, cette légèreté dans l'air,

     elle,elle ne paraît pas sur les photos

    mais on la sent et l'on ne peut douter de sa venue

    Le printemps est là et bien là 

     

    2012mars-028.jpg

     

    C'est une belle promenade que nous avons fait la semaine dernière au bord de la Drôme...

    Marcher en longeant la rivière qui coule et s'écoule sans souci,

    qui se ride et se déride à chaque instant.

    Et coule le temps et coule la vie.

    Et souffle le vent et la vie tout autant.

     

      la-nature-renait-2.jpg


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  • De quoi parlez-vous?

    Cela nous arrête instantanément.

    Que répondre?

    De quoi parlions-nous?

    Pour montrer notre bonne volonté, nous résumons le sujet de notre conversation;

    à la moue de notre interlocuteur, nous comprenons que nous avons eu tort, que nous aurions dû nous taire et risquer sa désapprobation, son incompréhension...

    C'eut été préférable à ce mépris larvé qui se révèle dans cette moue dubitative...

    Réduire le dialogue qui nous a unis avant son arrivée de façon aussi grossière, c'est lui enlever toute sa saveur.

     

    Il est des questions qui ne permettent aucune réponse et celui qui les pose devrait comprendre qu'il n'a rien à attendre..Et que seul le silence est juste.

     

    Mais pourquoi donc avait-il posé cette question?

    Il avait cru leur faire plaisir, habitué qu'il était à s'avancer avec des formules courantes et à simuler ainsi un intérêt qu'il était bien incapable d'éprouver réellement.

    Et si les deux autres lui disaient qu'il voyait clair en lui et qu'il ,masquait mal son indifférence, il serait tout égaré et il serait sincère : pourquoi alors qu'il s 'efforce d'être gentil, lui assène-t-on un coup de poing qui se veut être la vérité?

    Il a pris l'habitude de vivre ainsi, toujours à double face, fuyant et plein de replis secrets et il se joue  si bien la comédie à lui-même qu'il s'y laisse prendre

     


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