• "Dis, qu'as-tu compris?

     

    Je sens, je ressens

    Je vis en communion

     

    Avec tout visage

    Et du nuage au brin d'herbe

     

    Si je ne comprends pas

    Je me donne

     

    A tout ce que je perçois

    Ou que je devine."

     

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    "En Vérité tu es à la recherche

    de la source

     

    Celle où tu serais toi-même

    Et tout ce qui existe

     

    Celle où chacun serait le tout

    Et toi-même au centre,

     Ce centre qui est la source

     

    Etre soi-même

    Qui se fond dans les autres

    Sans s'oublier.

     

    Et couler, source,

     Sans s'oublier." 

     

    Guillevic (Possibles futurs)


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  •   Un peu trop radicale la pensée de La Rochefoucauld !

    Sans doute ! et pourtant elle touche du doigt une réalité.

    Pour ma part, quand je dis de quelqu'un qu'il est gentil, c'est un compliment...La gentillesse, la bonté n'est-elle pas la vertu capitale, celle qui peut faire oublier tous les défauts ?

    Pourtant, j'ai souvent surpris des réflexions me montrant que beaucoup ne l'entendaient pas de cette façon et quand ils disaient d'un tel : il est gentil...ils avaient un petit sourire aux lèvres ou une moue dédaigneuse qui laissaient entendre que leur réflexion pour le coup, n'était pas particulièrement gentille et bienveillante...

    Il ne s'agit pas bien sûr de juger les autres, c'est sans intérêt, mais bien plutôt de nous interroger sur nous-mêmes...

     

    Oui, il y a de la faiblesse dans certaines formes apparentes de gentillesse.

    Il est trop gentil : il n'osera jamais dire non à une demande, il se laissera monter sur les pieds, il se laissera abuser plutôt que d'imposer son point de vue , plutôt que de paraître méchant....En réalité, il n'est pas gentil, il n'ose simplement  pas être lui-même....

    Il est trop gentil : un peu benêt, un peu bonasse...On peut le manipuler aisément, il ne fait pas le poids...

     

    Or la vraie gentillesse, la bonté, ce n'est pas cela...C'est le propre, au contraire, des gens qui ont une grande force, une grande maîtrise d'eux-mêmes et qui ne cèdent pas  au désir de vengeance, à la colère,  à la paresse mais considèrent que, quoi que l'autre ait fait ou s'apprête à faire, il  fait partie de l'humanité, il fait partie de nous et que, si nous nous laissons aller à lui faire du mal,  c'est à nous-même aussi que nous en faisons

     

     

    "Bonté, c'est création;

    bonté, c'est fécondité,

    c'est la bénédiction même de l'acte sacré"  MICHELET  (La femme)                                                                                       .


    C'est après avoir écrit  cet article (que j'ai dû interrompre parce que j'avais un rendez-vous) que je découvre le commentaire de Françoise...Et j'étais justement en train de me demander ce qu'était la  bonté et je suis tout à fait d'accord avec ce qu'elle en dit:

    "Etre bon, c'est se battre pour faire respecter la justice ou donner au bonheur une chance d'exister.."

     

    Il faudrait aussi évoquer les liens que la Bonté peut avoir avec la Beauté




    )

     

     

     


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  • Ce matin, je découvre cette phrase de La Rochefoucauld et cela m'interroge :qu'est-ce donc que la bonté ?  Quand se confond-elle avec la faiblesse ou la lâcheté ?

     

    "Nul ne mérite d'être loué de bonté, s'il n'a pas la force d'être méchant : Toute autre bonté n'est le plus souvent qu'une paresse ou une impuissance de la volonté." (Maximes 237)

     

     

     

    C'est peut-être pour cela que lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il est gentil, on se demande souvent si c'est un compliment ou  un défaut


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  • img066.jpg

     

     

    Je viens de lire ce livre de Delphine de Vigan,

    Je viens de le dévorer, devrai-je dire...

    J'ai été un peu génée par l'écriture froide, clinique, hors de tout pathos....Mais pouvait-elle faire autrement ? N'était-ce pas pour elle la seule façon de garder la juste distance?

    Car l'entreprise n'est pas aisée...En effet, L'auteur part à la recherche de sa mère, du vrai visage de sa mère...Elle interroge les membres de sa famille, elle cherche les lettres, les écrits qui parlent d'elle ou qu'elle a elle-même écrites., les photos...or, cette maman,Lucile ,3e enfant d'une famille de neuf , est un personnage énigmatique...Très belle,elle attire tous les regards;..elle semble promise  à un bel avenir... mais ce n'est que l'apparence...A l'intérieur d'elle, c'est le chaos, l'incertitude, la peur, l'angoisse... et la maladie, les crises de délire la terrassent...les médicaments l'anéantissent

    Et que deviennent les enfants face à une maman qui devient un danger pour elles? Comment arrivent-elles à se construire? les rôles s'inversent,parfois, ce sont elles qui doivent protéger leur maman d'elle-même.

    L'auteur nous dit aussi très bien comment, au bout de dix ans, enfin délivrée en partie de cette camisole redoutable que constituent les médicaments, Lucile se retrouve suffisamment pour se remettre aux études, devenir assistance sociale et, pendant quelques années, s'épanouir pleinement dans ce métier où elle peut aider les autres.

     

    " Quoi que je dise et fanfaronne, il y a une douleur à se plonger dans ces souvenirs, à faire resurgir ce qui s'est dilué, effacé, et qui a été recouvert"

     

    "Lucile était devenue cette femme fragile, d'une beauté singulière,drôle, silencieuse, souvent subsersive, qui longtemps s'est tenue au bord du gouffre, sans jamais le quitter tout à fait des yeux"

     

     

    L'auteur nous dit sa démarche, ses doutes, ses peurs, on voit le livre en train de s'écrire, l'hommage qu'elle veut rendre à sa mère prendre forme...Ce roman intrigue, hypnotise...Car, il s'agit bien d'un  roman bien que le personnage principal soit réel et que l'auteur, sa fille donc, tentent de le restituer  avec le plus de vérité possible...Il s'agit quand même d'un roman, c'est Lucile vue à travers les yeux et le coeur,  de sa fille aînée...Une autre personne pourrait tracer d'elle un portrait sensiblement différent...Lucile morte en 2008 à 61 ans.

    Ce que j'ai trouvé admirable, c'est que Delphine de Vigan ait su si bien nous restituer le sombre et le lumineux  de la vie  de sa mère....car, même dans cette vie-là, il y eut des moments lumineux

     


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  • Hier soir, en lisant le poème de Kasimir, j'ai repensé à ce texte de Christiane Singer.

    Quelques semaines avant sa mort, sur son lit d'hôpital, elle nous fait partager ses réflexions ultimes

     

    "Je croyais jusqu'alors que l'amour était reliance, qu'il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n'avons pas même à être reliés; nous sommes à l'intérieur les uns des autres. C'est cela le mystère. C'est cela le plus grand vertige.

      Au fond je viens seulement vous apporter cette grande nouvelle : de l'autre côté du pire t'attend l'Amour. Il n'y a , en vérité, rien à craindre. Oui c'est la bonne nouvelle que je vous apporte.

      Et puis il y a autre chose encore. avec cette capacité d'aimer, qui s'est agrandie vertigineusement, a grandi la capacité d'accueillir l'amour; et cet amour que j'ai accueilli, que j'ai recueilli de tous mes proches, de mes amis, de tous les êtres que, depuis une vingtaine d'années, j'accompagne et qui m'accompagnent - parce qu'ils m'ont certainement plus fait grandir que je ne les ai faits grandir. Et subitement toute cette foule amoureuse, toute cette foule d'êtres qui me portent ! Il faut partir en agonie, il faut être abattu comme un arbre pour libérer autour de soi une puissance padu reille. Une vague. Une vague immense. Tous ont osé aimer. sont entrés dans cette audace d'amour. en somme il a fallu que la foudre me frappe pour que tous autour de moi enfin se mettent debout et osent aimer. Debout dans leur courage et leur beauté. Oser aimer du seul amour qui mérite ce nom et du seul amour dont la mesure soit acceptable : l'amour exagéré,L'amour démesuré. L'amour immodéré.

      Alors, amis , entendez ces mots que je vous dis là comme un grand appel à être vivants, à être dans la joie et à aimer immodérément."                    Christiane Singer


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