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    J'écoute, à la radio, un interview avec Christian Bobin

    "çarime à quoi", c'est le nom de l'émission (sur France Culture)

    Je ne sais pas à quoi ça rime mais, de l'écouter ce matin, ma journée en est toute illuminée.

    Car elle y trouve des couleurs plus lumineuses et une saveur indicible.

     

    Il n'y a plus de questions à se poser.

    La vie est là et elle est belle

    Et si, parfois, il y a un enfer à traverser, ce n'est qu'un passage, des merveilles nous attendent ensuite...

    Ce ne sont pas  des mots jetés au hasard..Je sais qu'il dit vrai, je l'ai expérimenté moi-même plusieurs fois mais bizarrement j'ai tendance à l'oublier et il est bon que quelqu'un qui le vit plus profondément que nous nous le rappelle...

     

    "Nous allons par le pire à des choses très fleuries, très douces"

     

    "J'attends d'un poème qu'il me tranche la gorge et qu'il me ressuscite" dit-il

    Et il explique que nous avons souvent une respiration empêchée et que les poètes eux seuls nous font respirer parce qu'ils nous coupent le souffle.


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    Il en est qui rêvent tant et tant

    qu'ils en perdent le contact avec la réalité.

     

    J'en connais un qui s'achète un bateau et le dépose dans son jardin.

    La mer est loin. Néanmoins, il le garde précieusement ce bateau qui, peut-être, ne voguera jamais

    mais qui lui permet de mieux imaginer toutes ces belles traversées dont il rêve, sans les faire.

    Cela rapproche son rêve de la réalité.

     

    Cela fait dix ans qu'un autre parle à sa compagne

    du bel escalier qu'il va construire

    dans la maison  qui est sienne à la campagne

    mais qu'il ne peut encore habiter

    tant elle manque de confort.

    Il n'a pas le temps de faire les travaux,

    peut-être pas la force non plus

    mais, cette maison, il ne s'en séparera pas

    car elle alimente son rêve.

     

    J'en connais un autre qui ne rêve jamais

    sauf quand il dort.

    Et même encore, ce qui est trop dérangeant, il s'empresse de l'oublier...

    Quand il est réveillé, il s'accroche  à ce qu'il voit,

    à ce qui est à sa portée.

    Il a les deux pieds sur la  terre ferme,

    ils sont même,dirai-je, bien englués dans la boue.

    Hors de question qu'il s'envole,

    qu'il s'évade dans un rêve irréalisable.

    Lui, il sait se contenter de ce qu'il a..

    .Mais son habit a une odeur de retréci

    et distille un certain ennui teinté de gris.

     

    Et voila que parmi tous ces rêveurs et non rêveurs

    passe la jeune fille

    presque une enfant encore

    avec, dans  ses mains, une boîte à rêves...

    Elle ne les donne pas

    à qui n'en veut pas.

    Ce serait richesse perdue.

    Mais elle les expose, elle les fait luire au soleil

    Et parfois , de lui-même, un rêve prend son envol

    et se dépose dans la main de qui en a besoin

    et qui, s'il est un vrai sage,

    va marier ce rêve avec sa réalité.

    Et l'un et l'autre emmêlés,

    sa vie va devenir plus vibrante,

    plus enivrante, plus vive, plus douce,

    plus ouverte à tout ce qui vit autour de lui.


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    (A l' article sur le vent musicien publié le 6 octobre, donc avant hier, j'ai ajouté l'illustration  , que j'aime beaucoup ,de Solyzaan et, si vous ne l'avez  pas déjà vue, je vous invite à le faire.)..

      

     

     

     

     

    " Tout communique avec quelque chose.

     

     

     Mais avec quoi communiquent les fleurs qui s'ouvrent avec la nuit."

     

                                 Roberto Juarroz


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    "  La vie quotidienne nous berce dans la croyance qu'il existe une grosse différence entre la joie et le chagrin.

     

    Nous ne remarquons pas que la vie, comme la musique, est pleine de menus changements où, en un instant, la joie peut devenir mélancolie, la lumière, crépuscule.

     

    Un demi-ton suffit , et les couleurs changent, les conversations se taisent, la musique entière se transforme."

     

                                                                              Axel de Bo Carpeland

     

    C'est tout à fait ce que je ressens moi-même.

    En être conscient évite de se croire malheureux alors que c'est seulement un nuage qui passe.

    Et cela ne nous empêche pas de voir le ciel bleu à côté.


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    La cloche sonne.

    Il est cinq heures.

    Et le vent souffle

    Et le vent chante.

    Et son chant s'emmêle à celui

    de la cloche qui tinte.

     

                     Et dans ce chant

                     me parvient aussi

                     le battement d'ailes des oiseaux,

                     le vrombissement des voitures au loin,

                     le bruit d'un tracteur dans un champ,

                     le bruissement des feuilles

                     qui valsent et tourbillonnent.

     

                             Plus rien n'est pesant.

                             Le vent, ce musicien

                             a tout allégé.

                             Tout bouge

                             Tout vibre et vit.

     

     

                                         Et les sauges que je viens de cueillir

                                         parfument la musique du vent.

     

     

     

     

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    Délicieuse surprise !

    Je n'ai pas plutôt publié ce petit article que je reçois

    cette illustration du vent musicien par Solyzaan....

    j'ai eu quelques problèmes pour reproduire ce vent ingénu et coquin, alors je vous recommande d'aller le voir chez Solyzaan (voir mes liens à droite)


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