•   Je m'apprêtais à mettre la table pour le repas du soir quand j'entends  quelqu'un parler très fort, je ne comprends pas les paroles mais je perçois la violence que les mots contiennent...la voix se rapproche, s'amplifie....Bientôt nous avons les protagonistes dans notre champ de vision  un homme et une femme, lui bien carré, elle plutôt  menue...

    -"ça fait neuf mois que je te demande de t'expliquer "dit-il et il continue à hurler, à la traiter de pute...et autres noms aussi charmants et il s'apprête à la frapper... A un moment, il la jette à terre.

    Moi, je suis sur le pas de ma porte, ahurie, tétanisée...

    Heureusement nos voisins arrivent juste à ce moment-là...Ils rentrent de trois jours de vacances et, ayant bien roulé, ils aspirent, je suppose, à goûter au calme de leur demeure...Lui, cependant, sort de sa voiture et  s'approche de l'homme coléreux, essaie de le raisonner, cela ne sert à rien mais il reste là quand même ...et sa présence, je crois, a empêché  l'autre de  frapper...

    D'autres voisins arrivent....On appelle les gendarmes...Ils tardent à venir...On les rappelle..Enfin, ils sont là !....Aussitôt,

    notre homme cesse de vociférer et parle normalement.... Tiens donc, il n'est pas complètement égaré, il est capable de se maîtriser...Un gendarme cherche la jeune femme qui s'est réfugiée un peu plus loin et l'interroge et lui dit qu'elle doit venir au commissariat le lendemain pour porter plainte...

      Le village a retrouvé son calme, en apparence du moins


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  • Je redécouvre ce poème qui m'a longtemps accompagné , c'est beaucoup plus qu'une berceuse, c'est toute une sagesse que le poète nous offre

     

                                               Berceuse de la grand-mère.

     

    " Dors, maintenant, dors...Détache de ton âme

    Les pensers volants, le bruit du jour, la flamme

    Laisse le temps s'en retirer tout bas

    Hier n'est plus, ce soir n'est rien, demain n'est pas.

     

    Dors ne crains rien, dors...Ce n'est rien que la vie.

    Rien : cette minute expirante et suivie

    déjà d'une autre. Enfant, quels vains effrois ! 

    On n'endure jamais qu'un moment à la fois.

     

    Dors, ne tourne pas ton coeur pâle en arrière,

    Dorsn ne penche pas en avant ta lumière.

    Fol est qui souffre au-delà de l'instant !

    Le malheur d'aujourd'hui n'en demande pas tant.

     

    Dors, n'attends rien, dors...Prends ce que dieu te donne,

    Dors, laisse en aller l'amour qui t'abandonne.

    Aime toujours. Va, pauvre enfant peureux,

    On n'a pas besoin de bonheur pour être heureux.

     

    Tout ira bien, dors...Tout à l'heure ? Qu'importe !

    Je vois du soleil sur el seuil de la porte,

    De qoui poser le pied pour un seul pas.

    Pour le second, il est trop tôt...Ne cherche pas.

     

    Dors,la paix sur nous sera bientôt levée.

    Dors , la Mort sera tout à l'heure arrivée.

    Laisse-toi porte par le temps qui court.

    il sait la route, dors...Vivre et mourir est court."

     

                                                                    Marie Noël


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  • Elle vient me voir.

    Nous bavardons de choses et d'autres...

    Je lui demande des nouvelles de sa santé, elle a été durement éprouvée ces derniers mois...

    Elle me répond d'un éclat de rire : "De quoi me plaindrai-je? Dès que je suis malade, mon mari est aux petits soins pour moi, attentif, plein de tendresse et de prévenance, me préparant à manger, préparant mes médicaments, veillant à ce que je les prenne à la bonne heure....

    Je me demande bien pourquoi je m'acharne à aller mieux...Dès que je retrouve mon autonomie, il  vit sa vie comme si je n'étais pas là

    Je ris avec elle mais , en réalité, je n'ai pas envie de rire..J'ai peur qu'un jour, de guerre lasse, elle n'ait plus envie d'aller mieux...

     

     


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  • Poussée à l'extrême, la peur de se laisser happer par les illusions peut être mortelle.

     

    Un ami me téléphone, commence par raconter quelques gaudrioles, en vient aussi au but de son appel,me parle  de quelques rencontres qu'il a faites ici ou là, d'une  qui lui a particulièrement plu

    "C'était  vraiment bien, j'ai cru revenir 35 ans en arrière, comme quand j'allais rejoindre les contestataires sur le Larzac..L'ambiance était chaleureuse, amicale...Mais quand je suis rentré chez moi,je me suis retrouvé seul et le lendemain, j'étais encore seul...Tout ça, c'est un leurre....C'est comme si j'étais dans l'obscurité et tout à coup j'aperçois la lumière, elle est magnifique, mais quand l'obscurité revient, c'est encore plus dur à supporter...

     

    Alors le bougre en déduit qu'il vaut mieux ne jamais voir la lumière, ne jamais espérer quoi que ce soit pour ne pas être déçu...et il s'enfonce avec délectation dans sa misère....Et la prochaine fois quand on lui prosera une rencontre qui risque d'être intéressante, il se gardera bien d'y répondre...Pourquoi rallumer la flamme puisqu'elle risque de s'éteindre ?

     

    Heureusement qu'il a de l'humour !

    Ce sont, qu'il le veuille ou non, des petites échappées vers la lumière.


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  • http://gazou.over-blog.fr/article-bernard cathelin-36322850.html

     

     

     

    "Pour qu'un rouge soit beau, je le plaque sur un autre rouge, je le gratte afin de laisser transparaître le premier rouge, j'attends que cela sèche, puis à nouveau j'utilise un rouge...J'aime la la richesse des tons, elle est l'ossature de la toile..."   dit Cathelin

     

    img028

     

    J'ai déjà parlé de ce peintre (voir le lien ci-dessus)

     

    C'était, il y a deux ans, au cours des journées du patrimoine...Nous avions pu visiter sa maison des Rebatières.

     

    Cet été,  c'est la ville de Montélimar qui a installé une exposition de ce peintre dans son musée d'Art Contemporain

    Et nous n'avons pas regretté notre déplacement2011septembreRamieres-022.jpg

     

     

    Cette rétrospective accueille les trois techniques employées par l'artiste :l'huile, la lithographie et la tapisserie sur 600mètres carrés d'exposition

     

    Très recherché aux Etats- Unis  et au Japon, il a voyagé dans le monde entier mais il est toujours resté profondément  attaché à la Drôme . Voici un de ses paysages (Le Glandass)

     

     

    img031-copie-1.jpg

     

     

    Il a aussi peint des paysages du Mexique, de Cuba,du Népal, de la Birmanie,du Japon, de l'Espagne....

     

    des bouquets, des natures mortes, des portraits;

     

    Certains avec des couleurs très vives, d'autres tout en nuances

     

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    J'aime ces tableaux où le choix des couleurs est très réduit comme celle-ci

     

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    Toute la palette des couleurs est présente dans les tableaux de Cathelin : des plus vifs aux  plus pastels

    et c'est réjouissant de regarder ces peintures

     

    Ecoutons le encore parler de sa peinture

    "Fuir l'anecdote...C'est ce que j'aimerais faire, c'est de la peinture pure. toute émotion ne serait traduite que par la matière de la peinture, la matière physique...Un bouquet blanc sur un fond blanc, rien qu'avec des différences de matière, des différences de brillance et de matité. Rien qu'avec cela, pouvoir dire ce que l'on ressent " 

     

    .

     

     

     

     


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