• Sept décembre

    c'est le jour où j'ai mis au monde mon plus jeune enfant

    Sept décembre

    c'est le jour où il est mort  dix-neuf ans plus tard.

     

    Et cette année, comme chaque année, nous fêterons son anniversaire avec deux couples amis un soir de décembre

    car il est toujours avec nous ,invisible mais présent.

     

     

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                                                           Gérard Zilberman

     

     

    ""Et vous les morts, où êtes-vous? Disséminés peut-être dans l'impalpable lumière, comme un pollen répandu par quelque souffle ? Naviguez-vous dans l'or de cet automne finissant, libres de toute attache, aussi volatiles qu'un e odeur d'herbe et de feuille? Est-ce ainsi que la terre se décharge du poids de vos trop nombreux corps enfouis dans son silence? (L'ombre et l'éclat)

     

    "Ne sommes-nous que des relais? Est-ce que j'entends les merles pour toi...Je recueille les chants d'oiseaux avec la plus grande attention, parce que leur écoute te prolonge...Si ma conscience est assez dilatée, alors elle s'agrandit de la tienne, et ton absence au monde semble moins triste"   (Le carré du ciel)

     

                                           Françoise Ascal

    Après avoir longtemps pratiqué la poterie, Françoise Ascal a commencé à écrire, tout en animant un atelier dans  un centre de handicapés. Atravers ses différentes activités, dit-elle," c'est toujours la même recherche de l'indicible et de l'énigme"


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  •   "Nul besoin d'aller en Amazonie pour écrire ni d'avoir fait des guerres : il suffit de capter le murmure incessant des mots, dans une rue, dans une chambre, par-dessous le bavardage : le presque rien qui change le sens du tout. On écrit avec ce que l'on ignore. Trop de savoir empêche. On écrirait plutôt pour connaître. Des mots inconnus surviennent. On n'a pas nécessairement la patience ni le goût de leur demander leur identité. L'oeuvre n'est qu'un exercice, un long tâtonnement, une danse d'attente qui par hasard, à des moments très rares, permet de dire ce qu'il y avait à dire. Nul ne s'en rend compte. Et l'auteur peut-être pas. De toute manière, ce n'est qu'un provisoire repos.

     

      Impossible de se bâtir un royaume et d'échapper aux blessures ni d'observer, tapi, ni même de se prêter à l'expérience comme à un jeu. Cela doit vous tomber dessus. Les livres qui ne saignent pas ne sont pas vrais. Avoir vu naître et mourir, être mort en autrui, aimer, avoir aimé, avoir été trahi, torturé par l'absence et le mensonge; avoir maudit, avoir pardonné, avoir oublié le pardon, un jour envelopper de la même amitié ceux qui vous aiment, ceux qui vous blessèrent presque à mort, en gardant la déchirure ouverte, porter en soi en même temps la révolte et la paix souveraine, alors il peut arriver parfois qu'un chant profond s'élève...Qui ne comprend dans la chair et l'esprit que la douleur est aussi joie, ne serait-ce que par la transmutation de l'écriture, n'a jamais vécu que dans un monde d'apparences et n'a jamais écrit même s'il a beaucoup publié.

     

      La vocation ultime de l'activité créatrice qu'est l'écriture est de rendre la vie transparente"

     

                                  Jean Sulivan (Pages chez Gallimard pge 114r


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  • Pour la Petite Fabrique d'Ecriture

     

    Jour après jour

    j'apporte ma pierre

    sans tapage

    sans impatience

    mais avec constance

    je l'édifie ma cathédrale.

     

    J'apporte ma pierre

    je la joins

    à celle de la veille

    et parfois je m'émerveille

    de la voir si bien accordée

     

    J'avance

    il n'est pas de chemin

    ce sont mes traces

    qui font le chemin.

     

    De première fois en première fois

    j'élargis mon horizon

    je repousse les murs de ma prison

    j'abats les interdits.

     

    Je cueille ce que le jour me donne

    je l'associe

    à tous les autres

    qui, comme moi,

    construisent la cathédrale.

    Ensemble nous avançons,

    nous apportons

     nos pierres,

     nos mots.


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  • "Il n'y a qu'une personne que vous deviez rencontrer : une personne que vous devez rencontrer comme si vous en  étiez amoureux fous.

     Cette personne est votre soi essentiel, votre vrai Soi.

    Tant que vous n'aurez pas rencontré ce Soi, il vous sera impossible de trouver la vraie satisfaction dans votre coeur, impossible de ne pas avoir le sentiment que quelque chose vous manque, impossible d'être clair à propos des choses en génèral"

     

                                                 Sekkei Harada (L'essence du Zen)

     

    Ces lignes, l'autre soir, m'ont sauté au visage comme une évidence...En effet, pourquoi chercher, pourquoi attendre du dehors ce qui est au-dedans de soi ?

    Bien sûr, ce Soi est moins porteur de rêves qu'un Prince Charmant ou un prince de Feu...

    Alors est-ce que je veux rêver ma vie ou est-ce que je veux la vivre?

    C'est encore dans le dernier livre de Alexandre Jollien que j'ai trouvé cette citation.


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  • .

     

     

     

     

    "

    Ce n'est pas Le Prince Charmant

    Ce n'est pas lui qu'elle attend

    Lui ne sait que réveiller

    La Belle au Bois Dormant..

    Il est charmant sans doute,

    suave mais un peu moelleux...

    Et , elle, il y a bien longtemps 

    qu'elle est éveillée...

    Celui qu'elle attend , elle,

    c'est Le Prince De Feu,

    celui qui lui donnera des ailes,

    celui qui la guidera au bout d'elle- même....

     

    Et c'est en écoutant la musique de "Bleu" (1)

    le film de Kieslovsky, c'est en l'écoutant

    qu'elle l'a compris

    Et peu importe la forme ou la couleur qu'il prendra

    et le temps où elle le rencontrera...

    Elle sait seulement qu'il lui faut être très vigilante :

    elle pourrait passer à côté et ne pas le reconnaître

    et demeurer, éternelle égarée, sur le chemin de la Vie .

     

     

    (1) La musique est de Zbigniev Preisner


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