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Pour terminer l'année, un petit poème guilleret
"Un chien de banale encolure
le poil usé, l'air d'un benêt
se prenait pour un lord anglais...
Grâce aux oreilles qui pendouillaient
son crâne était si haut perché
qu'il en bavait de vanité.
Bref il était encore plus laid
que la nature ne l'avait fait
si bien qu'un crapaud l'observant
se mit à chanter d'allégresse
car un crapaud sait qu'il est laid
mais qu'on devient plus laid que lui
quand on renie ce que l'on est.
Et le crapaud en devint beau
brillant de joie dans les roseaux" Pierre Béarn
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J'aime...Je n'aime pas...Comment savoir?
J'aime parfois ce que je n'aime pas et parfois je n'aime pas ce que j'aime.
J'aime ce qui est simple et,pourtant, en moi,c'est un labyrinthe touffu et obscur que je découvre et je ne sais où porter mes pas pour m'établir au point juste où je serai ,moi ,sans masque.
En moi est un écheveau de laine emmêlé et je ne sais quel fil tirer pour le transformer en une belle pelote bien ronde et bien lisse qui pourra être utilisé pour fabriquer un petit chef d'oeuvre.J'aime ce qui ouvre,ce qui va vers le partage et la découverte et,pourtant, en moi,sans cesse me guette la tentation de me dédoubler,pour assister,frileusement,à la rencontre possible mais si pleine de risques.
J'aime voyager : en moi,un être nomade frétille d'impatience et de curiosité mais la peur irraisonnée de ne plus retrouver les lieux et les êtres qui me sont familiers,la peur de me perdre me font rester sur place et je me sens prisonnière.J'aime la couleur bleue : cette couleur m'apaise,m'exalte,me tonifie,elle offre tant de nuances...Et je la chéris d'autant plus que j'ai mis longtemps à la découvrir comme faisant partie de moi...mais j'ai besoin de couleurs plus éclatantes comme le jaune,le rose et même le rouge...j'ai besoin de toutes les autres.
J'aime la caresse d'un vent léger,j'aime ce qui est doux,tendre et apaisant , mais je peux aussi aimer la tempête et parfois j'aime ce qui dérange et rappelle que la vie n'est qu'un perpétuel changement.
J'aime quand le temps s'arrête et nous fait croire à l'éternité...Je n'aime pas quand il file entre les doigts comme dans un sablier...J'écris pour arrêter le temps,pour qu'il ne se perde pas vainement.
J'aime ne plus avoir peur,goûter le moment qui est là,le respirer,le humer,l'accueillir tel qu'il est et m'en réjouir...Quand je connais ces moments là,c'est un bonheur exquis,un trésor précieux que je savoure au moment où je le vis et longtemps après.
J'aimerais être sans attente et sans inquiètude, simplement ouverte à ce qui vient.
J'aimerais mourir les yeux ouverts, dans la joie et la lucidité,entourés de ceux que j'aime, et ayant partagé avec eux l'essentiel.
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-"Quand je dis quelque chose, je le fais...Je tiens toujours mes promesses" hurlait-il, indigné
à sa femme
désolée
qui osait lui dire qu'il n'en était rien.
Et il était sincère et les autres l'auraient approuvé car, avec les autres, c'était vrai, il était homme de parole et on pouvait se fier à lui.
Mais lorsque c'était à elle qu'il parlait, il n'avait pas la même rectitude, il oubliait de joindre les actes à la parole..Elle, c'était une partie de lui-même, pensait-il, et il pouvait lui promettre tout ce qu'elle voulait, il ne se sentait pas engagé...
Respecter les autres et s'en tenir à la parole donnée était un devoir auquel il ne pouvait manquer mais quand il lui parlait à elle (ou à lui-même), cela n'avait plus d'importance.
Le lendemain, alors qu'il était calme et elle aussi, elle lui fit remarquer qu'en effet il tenait toujours ses engagements envers les autres....Et voilà que, parce qu'elle avait reconnu cette partie intègre de lui-même, lui put reconnaître ensuite qu'il ne se sentait pas engagé par les mots qu'il lui disait à elle....
Et l'échange se termina par un "Ah bon !" plein de promesses en herbe....
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" Que vaudrait la douceur
Si elle n'était capable
Tendre et ineffable
De nous faire peur ?
Elle surpasse tellement
Toute violence
Que lorsqu'elle s'élance,
Nul ne se défend. "
Rainer Maria Rilke
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Pour la petite fabrique d'écriture
Insomnie, insomnie,
molle nuit
nuit qui s'étire sans apporter
ni repos ni oubli
nuit sans fin,
pourquoi es-tu revenue
insomnie
et avec toi l'angoisse qui me froisse...
Noël s'en vient
et je n'ai pas le coeur en fête,
je ne retrouve pas la petite fille
qui s'émerveillait
de la moindre lumière
et du plus petit cadeau,
la petite fille
qui n'attendait rien et recevait tout....
Je peine à choisir des cadeaux pour tous,
à prévoir les repas.
Je ne suis pas au diapason...
Qui me donnera le " la"?
Insomnie, insomnie,
ce n'est pas toi qui y parviendra.
Noël, fête de la naissance,
nous invite à vêtir notre âme de neuf,
Et moi, je ne songe qu'à quitter
ce temps, cet espace
où je n'ai pas ma place..;
Je ne songe qu'à me dépouiller
de toute contrainte...
Mais ne faut-il pas mourir à beaucoup de choses
pour tenter de renaître ?
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