A la ville voisine, ce dimanche, il y avait la fête.

Une petite marche en arrière dans le temps et nous nous retrouvons au Moyen Age.

Sur la place de l'église, beaucoup de monde!

Nous arrivons au moment du spectacle.

Les enfants ont tôt fait de se faufiler à travers la foule et se retrouvent assis au premier rang.

Le sens interdit est un peu anachronique

mais, on ne la voit pas sur la photo, toute la rue principale a été recouverte de paille...Cela suffit-il pour se croire revenus aux temps anciens ;

Certains ont fait de grands efforts de toilette et se sont confectionnés de belles tenues moyen-âgeuses;

 

si vous voulez vous acheter votre épée et votre bouclier, c'est le moment..Les marchands vous en proposent de toutes sortes, de toutes tailles;.Par les temps qui courent, c'est une précaution élémentaire.

 

Nous regardons travailler le forgeron un bon moment, il fabrique une flèche devant nous

 Et, avant de partir, nous goûtons aux délicieux nougats qui nous sont proposés....Le choix est un peu difficile car  il y a aussi des crèpes, des gaufres, des macarons, des glaces....

Nous n'avons vu qu'une infime partie de la fête..IL y avait aussi des chevaliers errants, le campement du roi Arthur, des archers, un tournoi à cheval, des magiciens, des jongleurs,des fées, des aventuriers ventriloques,des archers, des arbalétriers  renégats en embuscade, un repas médiéval...

Cette fête, organisée dans la petite ville de Crest , prend de plus en plus d'ampleur et de prestance et nous sommes heureux d'en avoir eu un petit aperçu.

  "Toujours il y a une vieille mémoire qui remue en nous,quelque chose qui chante de l'autre côté,qui appelle, ou qui hante.

 

 De l'autre côté de quoi,on ne sait pas très bien. toujours il y a un vieil inconnu qui nous attire et qui semble si vieux, si proche,comme un inconnu qui serait quand même connu, qui serait nous-mêmes et plus que nous.

 

 Et ça tire vers quoi, on ne sait pas, et pourtant c'est comme si on l'avait toujours su.

 

 C'est un pays, un là-bas où l'on avait couru, joué, toujours joué, un grand espace ensoleillé qui nous habite quand même entre nos quatre murs et nos complets vestons si étriqués.

 

 Il y a une vieille musique, un vieil oiseau sauvage jamais attrapé qui bat quand même des ailes dans notre cage"                                                                  

                                                                    SATPREM

 

Est-ce que ce texte vous parle ?

Quelles images fait-il naître en vous ? Quels paysages?

 

Enfin il est là

si doux, si tendre

ce soleil qui tant s'est fait attendre.

 

Nous pouvons vivre dehors

prendre les repas dans le jardin;

 

Je m'installe avec des livres

et mon petit homme

arrive avec ses soldats

qu'il dissémine dans l'herbe

avec un grand sérieux;

puis il rentre à la maison

et abandonne la direction de la bataille...

 

Je peux un moment m'absorber dans ma lecture

mais je fais parfois une pause

pour mieux savourer ce printemps

enfin là

me laisser envahir par la douceur du temps,

goûter l'âme du monde

et ressentir au plus profond de moi comme,

en cet instant,

tout est bien.

Et je m'émerveille de cette présence à la vie.

L'autre soir, il y avait un concert de musique médièvale à la médiathèque

Et c'était notre voisin qui jouait de la vielle avec un de ses compères,membre comme lui de la compagnie de l'Aloète...

Et nous nous retrouvons là-bas avec quelques autres voisines..une trentaine de personnes environ, des jeunes, des moins jeunes et des vieux...Et le concert commence

Les instruments sont nombreux: la vielle bien sûr mais aussi des flûtes de toutes sortes:alto, soprano, flûte traversière, galoubet (flûtiau provençal que l'on peut jouer avec une seule main et ainsi l'autre peut taper sur le tambourin,) flûte de corne ou ocarina, hautbois du Poitou avec la hanche double, flûte en roseau, carillon, cornemuse avec trois tuyaux,luth...

Et nous écoutons tantôt de la musique instrumentale, tantôt de la musique chantée..Nos deux musiciens savent aussi très bien se servir de leur voix et c'est fort agréable...

Ils nous content des histoires du temps passé avec beaucoup d'humour et  de fantaisie comme celle de ce Jean le simple, pas si simplet que cela puisqu'il sut   arracher au roi la phrase fatidique qui lui permit d'obtenir de celui-ci une belle bourse d'argent...

Le joueur de vielle nous explique que cet instrument , autrefois, avait une  réputation sulfureuse...peut-être parce que le son continu de la vielle  favorise la transe et que cela faisait peur  aux gens qui  y voyaient l'action du diable.

  Loin d'être un instrument désuet, la vielle  est  actuellement en pleine transformation, en plein bouillonnement ...Les cordes sont frottées par la roue qui tient lieu d'archet. Comme la cornemuse, c'est un instrument à bourdons constants.

  C'est un peu difficile de trouver les partitions anciennes...Elles commencent à être écrites seulement vers 850..Mais les notations sont différentes de celles d'aujourd'hui et il faut savoir traduire...La vielle est aussi utilisée dans la musique moderne 

Le concert se termine  par une très joyeuse tarentelle

Ensuite, il y a  des boissons et des petits amuse-gueule et les conversations vont bon train... Chacun peut échanger avec ses voisins, partager le bonheur  de  cette soirée.

Quel joyeux moment  !

"Et tu te hâteras d'admirer.

 

Crains la nuit. Elle vient vite.

 

N'aime pas . Adore.

 

Au moins, tu vivras au sommet du bond.

 

Cherche l'amplitude.

 

Exige. Délire.

 

Ne rêve plus. Invente-toi.

 

Prends parti.

 

Crie."               Jean Malrieu

 

 

 

Peut-être certains se retrouveront-ils mieux dans le cri que propose Jean Malrieu et qui nous invite à l'urgence de vivre que dans celui de Paul Valet proposé il y a quelques jours

Ou peut-on estimer qu'en des termes différents ils nous livrent le même message?

Et puis,  peut-être aussi, à chacun son rythme et son pas.

Mais quand même, écoutons les, ils ont quelque chose à nous dire.