• Un de mes lecteurs me dit qu'il ne connaît pas ce poète dont j'ai parlé dans l'article "Hawwa"
    J'ai retrouvé cet entretien (Le continent humain aux éditions parole d'Aube)
    "L'écriture qui ne serait pas un vrai partage ne me concerne pas. Je pense donc à ma façon au lecteur, je le convie chaque fois à une aventure tout aussi aventureuse et exigeante que la mienne. Je ne veux pas d'un consommateur pressé et souvent distrait. J'imagine plutôt un être qui vient à moi avec ses questionnements, sa brûlure, sa disponibilité.. Ce n'est que lorsque cette rencontre s'opère que l'oeuvre littéraire prend , à mon avis, la plénitude de sa fonction et de sa signification....Nombreux sont les gens ordinaires que le système dominant n'a pas réussi à alièner et qui défendent la part du rêve et de la créativité qui est en eux....
    Je dois tout à l'écriture. en lui restant soumis et fidèle, je suis devenu de plus en plus libre. En acceptant ses rigueurs, j'ai pu forger la mienne . En allant quotidiennement à son rendez-vous, je me rends vraiment présent à moi-même et au monde, je suis à l'écoute des voix qui vont emprunter ma voix, je reçois la vie comme un don et je m'empresse d'en restituer l'offrande"  Laabi

    Et voici un de ses poèmes (dans Mon cher double aux éditions La Différence)
    Avec lui
    je perds mon humour
    qui paraît-il
     réjouit mes amis
    Fustiger la bêtise
    la sienne y comprise
     et tous les jours que diable fait
    n'est donné
    qu'à une poignée d'élus
    Pourtant
    et c'est là que réside mon orgueil
    je pense que ma candidature
    n'est pas usurpée
    j'ai découvert cette propension
    sur le tard
    et suis navré de la voir réduite
    à la portion congrue
    à cause d'une ombre
    fantasmée si ça se trouve
    alors que faire?


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  • awesome

    Je remercie  Mimi qui a eu la gentillesse de me taguer pour me décerner un award d’ « awesome blogger », , alors j'ai décidé de me prêter au jeu dont voici les règles en quelques points :

     

     

     

    1. Remercier celui qui l’a donné

     

     

     

    2. Copier l’award

     

     

     

    3. Le poster sur son blog

     

     

     

    4. Dire 7 choses que les lecteurs ne savent pas sur soi

     

     

     

    5. Mettre les liens de 7 bloggueurs

     

     

     

    6. Les prévenir qu’ils ont gagné un award

    ***

    Donc voici 7 choses que vous ne savez pas -encore- sur moi :

    -J'aime avant tout ce qui est sucré...Plus jeune ,je me disais que le dessert aurait dû se servir au début du repas, sinon on n'a plus assez faim pour l'apprécier à sa juste valeur..Maintenant j'ai appris  à aimer le salé et j'aime le salé sucré;

    -Cette année j'ai trouvé enfin les chaussures idéales..J'y suis comme dans des pantoufles, je les trouve élégantes
    ...quand je les porte, je me sens bien , je me sens moi.

    -J'aime bien les sarouels, c'est un vêtement dans lequel je me sens parfaitement à l'aise.

    -Quand j'étais enfant, j'aimais beaucoup chanter...Ma mère me disait que je gênais les voisins...Adolescente, je ne chantais plus...Et même j'évitais de parler, les mots étaient vides de sens, sauf ceux qui étaient dans les livres.

    -Les librairies sont des lieux de perdition pour moi...ou de retrouvailles...C'est peur-être un peu la même chose
    ...Je rentre pour acheter un livre et il y en a deux ou trois qui me tendent la main et que j'embarque par la même occasion.

    -Comme on m'a dit 7 choses..Eh bien, je me contenterais de 5...C'est l'effet d'une enfance trop docile...J'éprouve le curieux besoin de faire autrement que l'on me dit.

    -Que ceux qui sont tentés par ce petit jeu prennent la relève...Sils m'n avertissent, je les lirai avec plaisir


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  • Hier, avec une amie, le hasard a bien guidé nos pas...
    Nous arrivons dans le charmant petit village de Chabrillan de la Drôme et nous nous arrêtons au café-bibliothèque où le groupe " Hawa  donne un concert.  Ce groupe est né en 2004 au sein de la compagnie angevine Eoliharpe
    et il effectue un travail de recherche et d'expression sur la poésie et la musique arabe
    La petite salle est vite remplie, l'ambiance est chaleureuse...On nous offre du thé à la menthe et des petits gâteaux savoureux...
    Claire, la chanteuse, a choisi des textes de Mahmoud Darwich, Abdellatif Laabi,Muhammad AL-Maghout, Sami Al Qassim qu'elle dit ou chante avec beaucoup d'intériorité , de passion et de bonheur...La musique est de
    Gilles Constant que l'on voit derrière son piano mais qui joue aussi de l'accordéon,  de l'oud...Et il y a aussi un percussioniste et un autre joueur de oud : Tazi et Bachir..Le mot "Hawa " veut dire "souffle" en arabe;..Et du souffle, elle en a la chanteuse
    Que dire encore? Nous avons passé un délicieux moment..J'en ai oublié ma fatigue et le ciel gris.  A les écouter, l'espace s'est agrandi et j'ai retrouvé le souffle de vie.

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  • "Mon bien-aimé descend la colline fleurie
    De blé noir
    Très lentement par les champs pâles...C'est le soir.

    Voilà mon bien-aimé !... - Suis-je bien aguerrie,
    Ma raison? -
    Oui, le voilà qui passe auprès de ma maison.

    Ne me regarde pas, bien-aimé, je t'en prie,
     Si jamais
    Ton regard n'était pas assez doux, j'en mourrais !

    Ne me dis rien, tais-toi, bien-aimé, je t'en prie,
    Si jamais
    ton accent n'était pas assez doux, j'en mourrais !

    Mon bien-aimé passa voilé de rêverie,
    L'âme ailleurs,
    Sans me rien dire hélas ! sans me voir et j'en meurs."


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  • Je  me souviens du jour où j'ai découvert ce poème, de l'illustration qui l'accompagnait, de ses coloris mauve et grenat, de la place où j'étais assise  tout près de la fenêtre, de la robe que je portais quand je le lus pour la première fois,  Désormais ce poème ne cesserait plus de chanter en moi et colorerait de bleu tendre mes moments de détresse; Marie Noël nous parlait d'une attente déçue, d'une rencontre qui ne s'était pas faite...mais moi je venais de rencontrer , dans sa chair vive, un écrivain et je ne l'oublierais plus. Je vivais dans ce secret dévoilé à moi seule, c'est du moins ce que je ressentais.
    A seize ans, je fus employée dans une colonie de vacances et , au retour, dès que je reçus la somme octroyée, je courus acheter un livre de Marie Noël :" Les chansons et les heures" et je l'emportai comme un trésor...Depuis j'ai acheté beaucoup de livres mais je ne puis ouvrir celui-là sans ressentir à nouveau la merveille de cet instant de grâce.
    Quelques années plus tard, par hasard, mais le hasard existe-t-il? Je découvrais un disque où les chansons de Marie Noël nous étaient données par une voix cristalline et pure : celle d'une jeune paralytique...L'interprète elle aussi était le lieu où joie et douleur étaient inséparables.
    Plus tard, je reçus chez moi une correspondante roumaine...C'était la première fois que nous nous rencontrions.
    Elle était marquée dans sa chair par le malheur de son pays et par une polyomélite qu'elle avait eu enfant et qui l'avait rendue incapble de marcher pendant plusieurs mois.  Elle avait gardé cependant la faculté de s'émerveiller...Un soir, elle me demanda d'écouter quelques chansons françaises...Sans hésiter, je sortis le disque de Marie Noël  bien que ces chansons-là n'aient jamais été à la mode...Je ne m'étais pas trompée..elle aussi entra en connivence avec cette musique-là et ces paroles..Ce soir-là fut une de nos plus belles soirées...Nous avons ensemble communié à la même saveur, au même parfum, aux mêmes eptites notes ténues et pourtant essentielles.
    Les années s'écoulant, ainsi je demeure à la recherche de ce lieu où les contraires ne se repoussent pas mais s'aimantent et se complètent ; Et parfois, dans une chanson, au cours d'une rencontre, j'entrevois quelques instants ce lieu de grâce etje protège précieusement cette vision comme une chandelle dans la nuit .


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