• Il nous faudrait un temps élastique.

    Il est des jours où le besoin d'un grand fourre-tout sans fond se fait sentir tant nos désirs sont vastes et nombreux : tout voir,tout entendre,tout sentir,tout comprendre,toucher à tout,tout embrasser,tout enlacer,tout aimer,tout caresser...

     

    Il est  d'autres jours où le temps peut se dégonfler comme un ballon de baudruche...Ce sont des jours sans parfum,sans désir, sans attrait et l'on traîne son corps comme une vieille loque,sans même parfois l'espoir que demain puisse être un jour meilleur...des jours où le jour d'aujourd'hui nous enlise dans le néant...rien ne semble pouvoir faire vibrer notre pauvre corps égaré et inhabité,tout se contracte et fait mal...et pour ne pas avoir mal,on enferme son âme dans une banquise...Ainsi on est en paix,mais cette paix a goût de mort, et comment respirer sous cette glace ?
    Il est  aussi des jours,comme aujourd'hui, où l'on accueille ce qui vient,sans se poser de questions...
    Et ces jours là, comme ils sont bons !

    28 commentaires


  • Ils étaient une dizaine d'amis.
    Ils ont commencé à jouer dans la rue il y a dix ans environ.
    Maintenant ils sont sept, les salles de concert, les théâtres, les festivals les sollicitent.
    Ils ont toujours un même désir de partage et un égal bonheur à jouer et cela se communique à nous spectateurs.
    Sur la scène ,un plateau nu, une quinzaine d'instruments, trois abat-jours...


    Leur spectacle s'appelle  " Timbré".
    Ils jouent et dansent avec leur instrument..ça bouge, ça souffle,ça rit, ça fait chaud au coeur, ça donne des fourmis dans les jambes..Comment rester assis quand on vous appelle à la fête, à la danse avec tant de bonheur?

    Et tous ceux qui viennent les voir cet automne reçoivent un CD en cadeau..Merci les Blérots !

    18 commentaires

  • Quelle féerie aujourd'hui !
    Ce matin, nous partons en ballade
    De gros nuages encore dans le ciel mais la météo est formelle :le vent se lève et cesse la pluie...Nous sommes confiants...Et malgré le manque de soleil , c'est une telle symphonie de couleurs que nous nous laissons ravir !


    La tête marche aussi,
    tous les sens en alerte, ressentir les couleurs et les odeurs de l'automne, sa douce amertume...
    Perdre le souffle à la montée et, dans les pentes, retrouver des ailes...c'est un bonheur !
    Admirer les peupliers dont les feuilles jaunes bruissent au vent comme autant de petits papillons


    Et même l'après midi, le soleil était avec nous et nous a réjouis l'âme et le corps.


    Nous avons pique-niqué tout près de la chapelle saint Christophe...On a même le droit de sonner la cloche en arrivant..Et, à l'intérieur, un cahier permet aux visiteurs de laisser une trace de leur passage
    .


    22 commentaires
  • " Il est venu
    par l'ornière oubliée
    d'un tout petit sentier.

    Sur la pointe des pieds
    il fit le tour du havre
    cherché depuis des siècles.

    secouant la poussière d'espace
    dont il était vêtu
    il a dansé comme une haute flamme
    il a dansé pour réchauffer le coeur.

    La place trop étroite
    le jeta à la rue.
    trop tard, trop tard
    grinça la porte.

    Il pleut, il tremble."

                                 Romaine Abbes

    12 commentaires
  •   Lorsque sa femme le quitta, le décalage entre lui et ses collègues s'agrandit encore
    -Comment vas-tu ? lui disaient-ils. 
    -C'est propre chez toi, tu t'en sors bien ! Tu arrives à faire les courses, le ménage, le repas. Bravo !
      Ils étaient rassurés. Puisque ce n'était pas la panique chez lui, c'est que tout allait bien.
      Il s'amusa à les provoquer, à leur dire délibérément que tout allait mal. Il souffrait trop de ne pouvoir avoir avec eux un    échange qui dise l'essentiel..Et l'essentiel, certes, ce n'était pas que les chemises soient repassées, le repas préparé, la maison bien ordonnée..L'essentiel, c'est qu'il se sentait floué ,moqué, morcelé...C'est qu'il avait reçu des coups de bâton alors qu'il avait cru offrir l'échange, le dialogue..enfin le meilleur de lui-même et parce que cela n'avait pas été reconnu, il se sentait pillé...
       L'essentiel , c'était d'être ému par une information, un spectacle, une émission à la télé et de n'avoir personne à qui dire sa joie ou sa douleur, personne à qui la communiquer...Il avait pleuré tout seul devant sa télé, lorsqu'il avait vu en direct l'effondrement du mur de Berlin..personne à côté de lui pour crier sa joie et vivre cet espoir.
      Oh ! il serait faux de dire que l'on ne pensait jamais à lui. A l'atelier, c'était toujours à lui que l'on s'adressait pour une réparation qui sortait un peu de l'ordinaire : il était méticuleux, consciencieux, ses mains étaient habiles  et lorsque les dactylos avaient un collier cassé c'était lui, évidemment qui était sollicité.  Mais pourquoi donc se demandait-il, ne s'apercevaient-ils pas qu'il existait quand c'était leur coeur qui était dans le besoin ? Il eut bien aimé, lui aussi, utiliser ses mains à des caresses plus chaleureuses que celles qi étaient exigées pour la réparation des objets...
      Mais où donc était la faille ? Où donc était la porte ? Où donc la vraie vie ? Que lui manquait-il pour y atteindre?

    18 commentaires